Comme souvent, le pilote est bon, et les épisodes suivants commencent à décevoir. Le côté sex and the city prend le dessus et comme c'est du déjà vu, mon intérêt s'étiole. Et pourtant, alors que je regarde 2 ou 3 séries simultanément, ce sont les personnages de In the Dark qui se rappellent à mon souvenir. Ils me manquent, et ça c'est une réussite indéniable pour qui fabrique un roman feuilleton. La série est loin d'être exempte de défauts : quelques invraisemblances, un jeu d'acteur efficace mais aussi assez convenu, conforme au registre americain. Sexe, drogue, alcool, lesbiennes, jusque là, les thèmes sont juste d'actualité. La petite originalité réside dans ce personnage principal, Murphy, la trentaine joliment portée, aveugle et au parler cash. Bon, on se dit que c'est un artifice pour se distinguer et ça distingue. Sans plus. Un protagoniste qui surmonte son handicap, c'est loin d'être inédit. La bande son laisse la place à pas mal de vieux standards, c'est pas désagréable... Jusque là , que du moyennement moyen.
Et pourtant, pourtant, cette pimbêche d'aveugle, agaçante, presque antipathique, s'impose à moi, indéniablement, irrémédiablement, et sa bande de semi-bras-cassés avec.
La faute à ces personnages bien campés, bien trouvés. La faute aussi à un scenario qui se reprend bien à mi parcours de première saison. Et à pas mal de bons retournements de stituation qui nous gardent en haleine et qui font montre de l'imagination fertile et un peu bordélique de Corinne Kingsbury, show runneuse et scénariste. Elle vient de la comédie et s'est à mon avis prise peu à peu au jeu du thriller. In the Dark est a priori un indigeste et galvaudé cocktail de comédie sentimentale matinée de policière. Plutôt répulsif en ce qui me concerne. Mais si vous avez les mêmes doutes, je vous conseille de dépasser les 5 premiers épisodes, la suite se corse suivant la loi de Murphy : si le pire peut arriver, il arrivera. Au vu de l'avalanche d'emmerdes que Murphy la protagoniste a le don de provoquer, son homonymie avec Murphy le législateur ne saurait être un hasard. A se demander si In the Dark n'est pas devenue, subrepticement, une anthologie des déclinaisons de la loi.
J'en suis en milieu de deuxième saison et certains aspects m'ont fait penser à Breaking bad, toutes proportions gardées, à cause du thème abordé, bien sûr, mais aussi parceque certains personnages se prennent au jeu et finissent par aimer et être doués pour la navigation en eaux troubles. A l'image de Walter White, son entêtement et son égoïsme entraîneront Murphy et avec elle ses proches aux delà de leurs limites, dépassant les bornes comme autant de points de non retour.
Cher journal. J'en suis à la moitié de la 3e saison. Il est rarissime que je m'inflige cette attente de nouveaux épisodes. C'est pourtant ce qui m'arrive, à mon corps défendant.
La comédie n'est plus qu'anecdotique, on nage en plein thriller. Le scénario est toujours aussi foutraque qu'imprévisible, j'adore.
Je n'en attendais pas tant et je m'étonne du peu de suffrages que semble remporter ici cet invité surprise.