Solaris

C'est à ce roman de Stanislaw Lem que l'on pense tout de suite. Porté à l'écran par Tartovski en 1972 et par Soderbergh en 2002.

Le premier intérêt de la série est d'abord son ancrage dans l'époque présente avec l'ISS présentée ici comme étant en fin de vie, bientôt remplacée par une station chinoise et le retour sur la Lune. Ceci donne une couleur surannée à cette étape de la conquête spatiale : on n'est pas dans le clinquant des séries de sciences fiction habituelles. Les vues de l'ISS semblent assez réalistes (on croirait presque voir un certain spationaute jouer du saxophone...).

Le second intérêt, c'est le lieu : Baïkonour. On a tous en tête des images de décollages de Cap Carnaval mais c'est rare de voir de nos jours les profils quadriréacteurs de ces vieux lanceurs de Soyouz. La base est au Kazakhstan, pays indépendant depuis la chute de l’URSS, il y a donc une tension entre Kazakh et Russes (tiens, tiens...). Baïkonour se trouve dans les steppes désertiques kazakhs ce qui donne lieu à de magnifiques prise de vues totalement dépaysantes (pourtant les lieux de réalisation sont plutôt Kiev et l’Ukraine d’après ce que j’ai lu…).

L’intérêt principal est l’intrigue, ce questionnement sur l’identité, le dédoublement de personnalité. Traité sur un rythme plutôt lent, sur fond d’incertitude géopolitique et d’ancienne religion moyenne orientale, le zoroastrisme, l’évolution de l’intrigue est bien maintenue sur l‘ensemble des épisodes. Un bémol tout de même pour le recours au sempiternels mondes parallèles pour donner corps (c’est le cas de le dire…) à la matière de l’intrigue; on aurait pu essayer d’imaginer autre chose, basé sur le Soleil, comme dans Solaris…

Bravo aux acteurs, tous très convaincants bien que peu connus.