Comme mes confrères de SensCritique, il se trouve que moi aussi je suis étonné par ma note sur Inou-Battle wa Nichijou-kei no Naka de (qui à partir de maintenant sera abrégé en Inou-Battle). Car à vrai dire, je me suis lancé dans cet anime sans trop en attendre, comme pas mal de fois en ce moment.
D'un point de vue technique d'abord, c'est relativement correct sur tous les points. Le chara-design est un peu simplet, mais il est rattrapé par une animation fluide et agréable. Les couleurs sont en revanche un peu fades (yeux et cheveux notamment), les décors limités et la BO est passée totalement inaperçue, mis à part un opening plutôt sympathique. En bref, on ne retiendra pas Inou-Battle sur son côté technique.
Le rythme est bien tenu durant les 12 épisodes, l'intrigue avance vite, les petites histoires s'enchaînent - chacune se concentrant sur une demoiselle en particulier –, on alterne entre moments d'humour, de réflexion, et même d'action dans de rares cas.
On notera fort malheureusement cependant une baisse de qualité vers les 2/3 de la série avec des épisodes bourrés de clichés et de fan-service pour boucler les 12 épisodes. Et c'est sacrément dommage lorsqu'on remarque un début et une fin vraiment maîtrisés.
La magie n'a pas vraiment d'importance dans l'anime ; il s'agirait en l’occurrence plus d'un prétexte pour rassembler les personnages, autour desquels toutes les mini-intrigues vont tourner. En effet, Inou-Battle ne nous raconte pas une lutte entre des espers avec de grands enjeux à la clef mais se contente d'enchaîner situations amusantes et pseudo-intrigues amoureuses sans réel fil conducteur, à la manière d'une tranche de vie un peu mouvementée - choix intéressant puisqu'il va permettre d'approfondir pleinement chaque personnage et de traiter le chuunibyou d'une manière bien plus réaliste.
Note : Ando, le personnage masculin, étant en effet atteint de ce syndrome, l'acquisition de ses pouvoirs fut pour lui quelque chose de réellement fantastique, et a contribué à l'enfermer encore plus dans sa bulle personnelle. On a donc une réelle justification de l'inconscience du personnage envers les sentiments des demoiselles qui l'entourent. Il est d'ailleurs amusant de remarquer que ce personnage, ironiquement, est celui qui désirait sans doute le plus des pouvoirs parmi la bande mais a reçu le plus inutile, ce qui va avoir de nombreuses répercussions sur l'histoire.
Là où l'anime tire justement son épingle du jeu, c'est dans ses scènes traitant du fameux phénomène du chuunibyou -sujet qui semble être fortement d'actualité. La plupart d'entre elles sont bien sûr dédiées uniquement au comique, et honnêtement elles font bien leur travail. Les gags sont presque toujours hilarants, s'enchaînent de manière régulière et ne tombent quasiment jamais dans la simplicité du fan-service, du moins dans les deux premiers tiers de la série. Certaines scènes, en revanche bien moins frivoles, donnent un ton plus soutenu à l'anime. Je pense notamment à la querelle entre Ando et Hatoko qui m'a semblé très juste, crédible et touchante. La montée en tension, l'incompréhension l'un de l'autre -toujours à cause du problème du chuunibyou- jusqu'à cet éclat de « rage » d'Hatoko face à la perplexité d'Ando ont été parfaitement amenés.
Enfin, les personnages, dont je n'ai pas encore parlé, sont pour la plupart vraiment intéressants, malgré le panel de stéréotypes qu'on nous sert ! La lolli, la tsundere, l'amie d'enfance, la fille aux gros seins au rôle de « grande sœur »... (Tous les plaisirs du chuunibyou en fait ??)
Malgré tout, les épisodes centrés sur chacune d'elle permettent de les comprendre et de les apprécier, même la tsundere qui est pour moi l'une des classes les plus insupportables.
Du côté masculin, Ando est franchement un personnage hilarant ; il est en quelques sortes le pilier de la série, aussi bien d'un point de vue comique que "dramatique" si je puis dire, puisqu'il incarne ce phénomène de chuunibyou -qu'il assume totalement d'ailleurs, ce qui démontre une certaine maturité et lucidité chez ce personnage en dépit des apparences.
Les relations entre les personnages sont toutes bien menées, on a le plaisir d'en voir certains assumer leur sentiments (du côté fille bien sûr, Ando étant coincé dans sa chuunibyou).
Au final, Inou-Battle, c'était pas mal. Alternant habilement entre scènes humoristiques et sérieuses, les aventures de notre petit groupe sont très plaisantes à suivre, et le problème du chuunybyou est abordé de manière intelligente : n'ayant pas pour but d'apporter des réponses au problème, Inou-Battle nous montre de manière plutôt discrète les répercutions sur la vie courante de ce phénomène de mode, et les éventuels problèmes auxquels doivent faire face les personnes en étant atteint.
Si saison 2 il y a, alors ce sera avec plaisir que je la visionnerai.
6,5/10.