Pour une fois qu’une fiction française fait des efforts côté idée et intrigue, on va tout de même faire l’effort de voir si ça vaut le coup, non ? Pour le côté adaptation, je précise que le livre est sorti peu avant la diffusion de la série. J’imagine donc que les deux projets ont été menés en même temps en parallèle, mais je ne peux pas être sûr. Bref, j’ai donc regardé Inquisitio. Et je n’ai pas été déçu.
On va commencer par balayer la polémique. Inquisitio est une fiction qui utilise un cadre historie et des personnages réels, mais ne prétend en aucun cas relater la vérité historique. Donc, inutile de venir parler d’éléments comme « Sainte Catherine de Sienne n’était pas une terroriste fanatique ! » ou « L’Inquisition française était plus souple que l’espagnole ! ». On va rester sur le côté fiction, sinon, autant classer l’affaire tout de suite.
Très rapidement, Inquisitio se montre ouvertement placé quelque part entre Le Nom de la Rose et Les Piliers de la Terre. Plus particulièrement le premier. Un duo d’enquêteurs religieux (un expérimenté et un novice), les connaissances scientifiques de Barnal, des meurtres étranges, un complot, dans une minisérie à la reconstitution visuelle franchement bien foutue, et dont la direction artistique vient donc rappeler le second cité.
Soyons clairs, ce n’est du niveau ni de l’un ni de l’autre, mais c’est largement assez bien mené pour être prenant tout du long. L’ensemble offre en effet un thriller sur fond de religion et d’affrontements ethniques et idéologiques qui est loin d’être déplaisant, et assez bien porté par ses acteurs.
On pourra regretter que Vladislav Galard (Guillermo) surjoue pas mal et que la caricature de l’Église soit pas mal poussée, sans oublier une grosse corde (non, même pas une ficelle, tant c’est énorme) concernant les deux protagonistes principaux. Malgré tout ça, la série se laisse suivre de par son ambiance réussie et son scénario assez développé, on ne s’ennuie pas tout le temps que ça dure.
Donc, oui, nous trouvons là quelques défauts assez régulièrement inhérents aux productions françaises, mais qui sont finalement très secondaires, tant c’est prenant. Au final, Inquisitio est une belle petite surprise, qui ne révolutionnera pas la fiction en général (surtout avec les deux œuvres précédemment citées et passées avant), mais offre son lot de divertissement et rassure quant à la capacité française à produire de bonnes choses si tant est qu’on accepte de prendre un minimum de risques.
Donc, ne boudez pas et évitez de regarder d’un œil trop historique, et ça devrait faire son office =)