Durant un doux soir de fin juillet, je m'attarde dans un marché nocturne qui longe la côte. Malgré le nombre impressionnant de stands, l'un d'eux attire mon regard. Il propose des douceurs dont les couleurs sont tape à l'œil et dont le goût semble nous arriver en bouche rien qu'en les regardant. Ébahi devant ce festival de couleurs, on m'en propose une en me la mettant devant le nez :
"Qu'est ce que c'est ?"
"Un slice of life romcom fait par P.A Works en 2018 !"
"Pardon ?"
"J'ai dis : Une pomme d'amour !"
Sans hésiter ni même demander le prix, je croque dedans. Et je m'envole.
C'est bien ça. La douceur d'une pomme d'amour est exactement la sensation que j'aurai décris pour parler du visionnage de Irozuku, qui est en fait un anime romcom de P.A Works datant de 2018 ! Quel plot twist.
Hotomi, jeune fille ne percevant pas les couleurs, se voit envoyé dans le passé par sa grand mère pour y recevoir une leçon de vie et mieux comprendre le monde qui l'entoure. Nous étions alors en 2078, au moment des faits.
Durant 13 épisodes, elle fera la rencontre d'un groupe d'amis pour y apprendre les plaisirs simples de la vie, la joie de la photographie, et de l'amour. Si tout cela vous paraît vu et revu, vous avez entièrement raison. Car si, comme je le disais plus haut, Irozuku est une pomme d'amour (très joli au demeurant) et en rappelle le goût, elle ne dépasse malheureusement pas le stade de simple douceur, agréable à consommer mais sans grande surprise. La forme est privilégiée face au fond.
Pour autant, cela ne veut pas dire qu'il n'est pas original, bien au contraire. Il traite en surface du problème de la dépression, et des possibilités que "l'autre" peut offrir pour aider à remonter la pente. Ici, l'idée de voir le monde en gris permet d'avoir droit à des scènes d'une poésie intense et laisse la part belle à l'animation et aux décors riches et colorés/noir et blanc. Il y a aussi l'usage d'une magie, somme toute très discrète dans son intégration dans la diégèse, mais servant surtout de prétexte à offrir de belles scènes oniriques. En fait, les thèmes que sont le voyage dans le temps et la magie ne doivent ici pas être prit au sérieux.
En fait, le problème réside sur deux points :
Un traitement peu approfondi des thème, enrobés derrière moults beaux décors, finalement.
À la narration qui se traîne inutilement en milieu de course, là où pourtant il y avait matière à parler davantage de la perception du monde de Hotomi.
Vu le ressenti que je donne, on pourrait penser que je n'aime pas cet anime, et pourtant je lui voue une affection tendre et sincère. Le voir m'a enveloppé dans un cocon de soie, et l'impression d'être comme en suspens dans le temps (Aidé par un magnifique opening et ending que je vous invite à aller voir) durant le visionnage, m'a laissé un goût agréable en bouche, comme une sucrerie dont la beauté suffit à l'avoir.