It's A Sin
7.8
It's A Sin

Série Canal+, Channel 4 (2021)

Voir la série

Cinq épisodes et puis s'en va. C'est excessivement rapide. Comme la mort à l'apparition du VIH. Il aura fallu seulement cinq petits épisodes pour faire de "It's Sin" une série incontournable, une série majeure, une série nécessaire. Autant 120 BPM, Philadelphia and co étaient destinés à tous et peut-être, finalement, pas aux concernés, autant "It's Sin" (chanson des Pet Shop Boys) est faite pour une niche. Cette petite niche, parce que nous sommes hélas désormais si peu nombreux, qui avons vu/vécu/subi/traversé ces dix, quinze premières années du SIDA. Je sais qu'on chialera tous. Parce qu'à la vision de ces cinq épisodes, nos fantômes seront assis près de nous, sur le canapé, dans notre lit... Parce qu'il nous est impossible de ne pas penser à eux. Et se redire, encore, combien ils nous manquent. Et combien ils comptent encore. Mais revenons à "It's Sin". Ce club des cinq vivant leur vingt ans dans le Londres gay. Quatre garçons et une fille. Parce qu'il il y a toujours une fille dans l'équation. Tout y est : la musique et forcément Smalltown boy qui vient parfaitement illustrer cette nouvelle vie londonienne pour ces petits gars qui souhaitent juste être eux-mêmes. Ça baise, ça boit, ça baise, ça rigole, ça baise, ça danse, ça baise. La vie quoi. Il y a bien, au loin, de l'autre côté de l'Atlantique des articles qui parlent d'une maladie, d'un cancer pour les gays. Mais ils s'en foutent, puis de toute façon, ça ne peut pas être vrai. Ça n'existe pas une maladie pour une catégorie de personnes. Et à vingt ans Ça baise, ça boit, ça baise, ça rigole, ça baise, ça danse, ça baise. (je l'ai déjà dit non ?) Ces cinq la veulent vivre, tout simplement vivre, s'amuser, réaliser leurs rêves. Leurs vies brisées dès que le premier tombe. "It's Sin" ne cache rien de la maladie, ne cache rien de la multitude de médocs, ne cache rien des traces sur le corps, ne cache rien des parents odieux et de la société homophobe. Je ne sais pas si on peut employer le mot "merveilleux" pour cette série. Mais pour moi elle l'est merveilleuse. Douloureuse et merveilleuse. J'ai chialé comme jamais. Et j'ai ri aussi. Et j'ai dansé aussi. Parce que c'est bien ce qu'on faisait - même aux enterrements. Sur le générique de fin, on entend R.E.M. Everybody hurts. La boucle est bouclée.

zeinvisible
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 28 mars 2021

Critique lue 620 fois

5 j'aime

zeinvisible

Écrit par

Critique lue 620 fois

5

D'autres avis sur It's A Sin

It's A Sin
mymp
8

La!

Ça commence très gaiement, évidemment. On rit, on s’amuse, on danse tous les soirs, on baise tous les soirs, on découvre la vie et on goûte à l’indépendance. On est en 1981, on est à Londres...

Par

le 29 mars 2021

20 j'aime

It's A Sin
Cortex69
9

LGBT power

Avant de vous lancer dans le visionnage de It's a Sin, vous devez savoir où vous mettez les yeux : attendez-vous à être subjugué et à frétiller au son des tubes new-wave des années 80. Mais...

le 25 mars 2021

7 j'aime

5

It's A Sin
Fidjing
9

Critique de Fidjing : Le club des cinq !

Cette mini-série ( Drame ) est de Russell T. Davies . C'est l'histoire d'une bande de potes vivant à Londres qui vont partager aussi bien de bons moments que des galères mais qui resteront...

le 9 mai 2023

5 j'aime

1

Du même critique

Mauvais sang
zeinvisible
10

Mauvais sang

Film noir et rouge, comète de Halley, virus qui tue les gens qui font l'amour sans amour. Coup de foudre d'un funambule pour une mystérieuse femme-enfant. Mi-polar, mi-poème d'amour, Mauvais sang est...

le 25 oct. 2010

30 j'aime

8

Naissance des pieuvres
zeinvisible
3

Critique de Naissance des pieuvres par zeinvisible

Il y avait l'excellent Fucking Amal... La France a "Naissance des pieuvres". C'est laid, vide, sans nuance, mal joué et en plus faut se taper de la natation synchronisée...

le 14 avr. 2011

11 j'aime

1

Lip Service
zeinvisible
5

Critique de Lip Service par zeinvisible

Lip Service : THE série pour les filles pas que lipsticks ! Là où The L Word n'était que fantasme, là où les lesbiennes de L.A. n'avaient pas de problème de fric, de meufs, d'appart, là où l'on ne...

le 9 févr. 2011

11 j'aime

3