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Ça commence très gaiement, évidemment. On rit, on s’amuse, on danse tous les soirs, on baise tous les soirs, on découvre la vie et on goûte à l’indépendance. On est en 1981, on est à Londres...
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le 29 mars 2021
20 j'aime
Aujourd'hui, grâce au progrès de la médecine, on a parfois tendance à oublier qu'au début, le VIH et le SIDA était une horreur absolue, une condamnation à mort pour celles et ceux qui étaient touchées. Mais comme cette maladie touchait surtout les « H » (« homosexuels, haïtiens, héroïnomanes, hémophiles, hookers... »), ça émouvait peu de monde.
Et si nous l'avons oublié, les personnages de la série, eux, ne le savent pas encore. On assiste donc à la découverte par cette communauté gay londonienne de l'impact que va avoir le SIDA sur leur vie et leur mode de vie. On va surtout suivre 5 personnages : Ritchie (Olly Alexander) et Colin (Callum Scott Howells), qui ont quitté leur province pour faire leur coming out loin de leur famille et vivre leur nouvelle vie dans la capitale (acteur pour l'un, tailleur pour l'autre) ; Roscoe (Omari Douglas), issu d'une famille nigérienne qui tente de le « convertir » à l'hétérosexualité comme à une sorte de religion, sans grand succès ; Ash (Nathaniel Curtis), un futur prof, décrit comme le beau gosse de la bande ; et enfin Jill (Lidya West), qui fait office de liant entre tout ces mecs.
Ces 5 personnages se retrouvent donc rapidement tous dans la même collocation, à découvrir le milieu gay londonien, puis découvrir l'apparition de cette maladie étrange. Ils vont d'abord en rire, s'en moquer, puis la craindre, agir de manière irrationnel avant de mieux comprendre ce qu'il se passe (sans pour autant agir de manière plus rationnel, on se croirait presque à regarder un docu sur la covid).
A travers ces confrontations, on découvre Londres de la fin des années 80, on découvre le milieu gay, le milieu ouvrier, le milieu religieux, le milieu éducatifs, militant. Le milieu médical aussi. On découvre l'ignorance de tous, les stigmates, les violences de chaque milieu sur les autres et sur eux mêmes.
La série passe du rire au larmes très facilement et de manière très naturelle. Il n'y a pas de manichéisme, les comportements de certains personnages pourraient nous pousser à les juger mais la mise en scène nous fait toujours comprendre ce qui a motivé les choix et on constate donc simplement ces trajectoires sans ressentir le besoin de les juger.
Les acteurs, pour beaucoup inconnus jusqu'alors, sont très juste et manient aussi bien le comique que le dramatique. Les 5 épisodes sont égaux dans leur justesse (le pilote est peut être un poil en dessous, dans sa volonté un peu balourde de nous faire comprendre que les personnages ne comprennent pas ce qu'il se passe avec l'apparition de ces symptômes étranges).
La réalisation n'en fait pas de caisses. On a parfois l’impression d'être face à un documentaire, mais ce n'est pas péjoratifs car cela serait un docu de très bonnes qualité. Il n'y a pas forcement de plan très esthétique mais ce n'est que pour se mettre au service du sujet traité et ça marche très bien.
La musique enfin est très bien choisi, nous replongeant dans les années 80-90, idem, servant impeccablement le propose de la série.
En résumé : une excellente série pour se souvenir de ce qu'a pu être l'épidémie VIH/SIDA à ces débuts, en particulier dans le milieu gay et tout ce que ça implique de discriminations et de stigmates ; le tout servi par un jeu d'acteurs impeccables, une réalisation sobres mais soignés et une bande son nostalgique à souhait. A montrer à tout ceux qui ont oublié ce qu'était cette épidémie, en cette période de pandémie.
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Créée
le 26 avr. 2021
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