« Twilight » et « True Blood » terminés, « Vampire Diaries » privé de son personnage principal… Et pendant ce temps-là, « The Walking Dead » et son spin-off « Fear The Walking Dead » cartonnent aux Etats-Unis, tandis que « Les Revenants » réveillent les séries françaises… Il faut se faire une raison, les vampires c’est fini : l’avenir est dans le zombie. N’ayant pas vraiment le cœur bien accroché, les morts vivants n’ont jamais été ma tasse de thé télévisée. Pour rester dans le coup, j’ai donc opté pour la version édulcorée proposée par CW, la chaîne teenage à l’origine des « Frères Scott », « Arrow » et bien sûr « Vampire Diaries » : la charmante « iZombie ».
Adaptée d’un comic, « iZombie » raconte l’histoire d’Olivia « Liv » Moore, une brillante étudiante en médecine fiancée à l’homme idéal, jusqu’au jour où elle a la malchance de se faire griffer par un zombie lors d’une fête post-apocalyptique sur un bateau. Devenue une morte-vivante, elle revient dans sa famille, mais rompt avec son bien-aimé et se trouve un boulot dans une morgue, où elle peut tranquillement se nourrir de cerveaux humains. Mais manger des cerveaux à des effets secondaires : Liv a ainsi des visions de la personne ingurgitée et prend même certains traits de sa personnalité. Ce qui peut s’avérer très utile pour aider la police, qui la prend pour une voyante, à résoudre le meurtre de tous ces gens qui atterrissent sur sa table d'autopsie et dans son estomac.
Comme toutes les séries de qualité, la création de Rob Thomas (« Veronica Mars ») a le bon goût de ne pas griller tous ses cartouches dès le premier épisode en nous en mettant plein la vue, mais de laisser le temps à ses personnages de s’épaissir au fil de la saison, tout en rendant l’histoire de plus en plus prenante. L’évolution la plus surprenante et la plus intéressante étant celle de l’ex-fiancé de Liv qui, en quelques épisodes, passe du statut de prince charmant fadasse à celui de mec obsessionnel investi d’une mission. Les enquêtes menées par Clive Babineaux avec l’aide de Liv n’ont quant à elle jamais le rôle de faire-valoir, se relient parfois entre elles de manière astucieuse et, surtout, impactent chacune à leur manière le cheminement de l’héroïne vers un retour à l’humanité.
Et peut-on s’arrêter quelques instants pour parler de ce personnage incroyablement bien écrit qu’est Ravi ? Patron, allié et seul confident de Liv, il est le parfait geek adorable et craquant qu’on attendait, doté d’un accent anglais à faire tourner nos têtes de sériephiles. Pour une fois, le geek « rigolo » n’est pas un mec timide et empoté, mais un homme bien dans ses baskets de gamer, qui ne se sert pas de son humour comme d'un mécanisme de défense. Et n'ayons pas peur des mots : Ravi est canon. Quelle vision rafraîchissante alors de voir sa relation avec l’héroïne, néanmoins pleine de piquant, fondée sur la confiance et l’amitié sincère et non sur le vieux précepte ultra-usé de « tous les opposent, mais ils vont finir ensemble » !
Si elle ne révolutionne pas le genre de la série de zombies (ni les séries tout court), « iZombie » a donc au moins le mérite de présenter le sujet d’une manière peu commune, et surtout amusante, notamment par son esthétique et son esprit très BD. Plus l’on regarde, plus l’on s’attache aux personnages et plus l’on s’inquiète pour eux. Mission accomplie pour les zombies !