Aux antipodes de la Passion du Christ
La première partie est selon moi quasi irréprochable : pas de sensationnel, pas d'effet spéciaux (on ne voit même pas l'Ange Gabriel lors de l'Annonciation, c'est presque too much), pas d'interprétation insidieuse des textes... bref, j'étais conquis. Voir aussi les contemporains de Jésus de la sorte, avec leur compagnons, leurs coutumes, leurs mode de vies, ça change tellement des évangiles dont on se fait une image figée. Vraiment ce film fait du bien, au fil des heures, on s'y croirait presque. Bien sûr, on peut se demander si Jean Baptiste était aussi illuminé, Hériodiade aussi sournoise, etc, etc... Mais dans l'ensemble, tout est vraiment raisonnable et intéressant. Je dois tout de même dire que j'ai compris la position de certains puritains extrémistes américains qui se plaignaient de la vulgarisation excessive de la Bible tendant à dénaturer le divin de la vie de Jésus. J'avoue que la partie sur la Visitation (quand Marie va voir sa cousine Elisabeth), on se surprend presque à être gêné (et à se demander si vraiment ça s'est fait ainsi) tant la scène est filmée dans le banal du quotidien.
La dernière partie par contre, relatant la Passion du Christ m'a moins plu. On voit pilate arriver comme une balle d'un retour de voyage et expédier le cas Jésus de manière lapidaire... j'ai pas trop adhéré. Ensuite, aux antipodes du film de Mel Gibson, ici on fait dans l'édulcoré, un peu trop à mon goût, ça ressemble à un mauvais moment à passer, le réalisateur n'a pas su à mon sens redonner les lettres de noblesse à ce Grand Sacrifice ultime.