J'ai un peu de mal a me reperer dans les fiches du site Sens critique. Je parle ici d'une serie deja ancienne d'OAV, 13 episodes de trente minutes a partir du troisieme arc de Jojo's Bizarre Aventure.
Les arcs peuvent se suivre independamment les uns des autres, meme si certains elements du second generique d'introduction ne sont pas dans les 13 episodes eux-memes.
En gros, Jotaro, un lyceen en partie japonais en partie britannique decouvre qu'il a un compagnon fantome hyper puissant et du coup tres dangereux qui peut jaillir a tout moment. Il veut rester en prison pour ne pas faire de drames. Son grand-pere lui revele alors un secret de famille. La famille Joestar a l'habitude d'avoir ce genre de spectres accompagnateurs qui s'appellent stands. Leurs pouvoirs et formes sont differents selon les individus et il n'y a pas que la famille Joestar qui en a, mais cette famille a aussi un autre probleme, c'est que le grand-pere du grand-pere du heros a ete decapite par un vampire qui a greffe sa propre tete sur le corps dont il s'est empare, et du coup ce vampire a du sang de Joestar et les descendants de Joestar entrent en resonance avec l'aura malefique de ce vampire nomme Dio lorsqu'il se manifeste.
Or, si Jotaro et son grand-pere maitrisent leur stand, ce n'est pas le cas de la mere de Jotaro qui trop pacifique entre en conflit avec son stand interieur qui la rend malade et la tue petit a petit. Joseph et son petit-fils partent donc en quete de ce Dio qu'ils ont localise en Egypte. Mais le trajet est seme d'embuches. Ils sont attaques chez eux, puis l'avion s'ecrase au-dessus de l'Ocean Pacifique, ce qui leur fait quelques aventures sur les vagues avant de rejoindre l'Inde, de la traverser, puis l'Arabie Saoudite, avant d'arriver en Egypte. Leur chemin est parseme d'ennemis. La serie suit le principe d'un mechant a affronter par episode, eventuellement en deux episodes avant la poignee d'episodes contre le boss final. On a aussi plusieurs adversaires qui deviennent des allies ensuite.
Bien que glauque, la seire a un humour particulier. Meme des animaux peuvent avoir un stand, et l'un de ses animaux est un chien nomme Iggy, comme Iggy Pop celui qui a chante le celebre I wanna be your dog avec les Stooges. On a aussi, inspire du chanteur prenomme Michel, un francais Jean-Pierre Polnareff, pas mal chahute pour son idiotie et ses reactions sans filtre lors des combats. Le faire passer pour idiot pendant les combats est agacant, mais cela est efficace le reste du temps quand il echange avec son groupe, et le doublage francais assure a son egard. Quelques fausses et vraies morts vont jalonner l'histoire inevitablement.
Les idees de scenario sont geniales et l'ambiance est superbement creee. Ona les coups de poing en rafale a la Ken le survivant, mal double par les Houla Houla en vf, mais on a donc les stands qui seront repris par d'autres : Ajin ou les fantomes de Gotenks dans Dragon Ball, d'autres encore, sans parler du rapprochement avec les familiers des films d'heroique fantaisie, etc. On a aussi au debut la plante qui s'empare du cerveau, mais avec ses tentacules peut menacer plusieurs personnes a la fois. Or, ses tentancules entrent dans le plat de la main de Jotaro, remontent le long de son bras et puis par la joue. On pense inevitablement a une scene un peu similaire au debut du manga Parasite. L'ennemi principal a le pouvoir d'arreter le temps et on pense que Yoghourt ou je sais plus son nom du commando Ginyu dans Dragon Ball est un peu une replique et une parodie de Dio, mais en beaucoup moins inquietant et serieux. Jotaro qui fait exploser sa colere pour devenir plus fort, cela se retrouve dans le super saiyen de Dragon Ball aussi. On a le stand qui peut etre un navire tout entier et qui vient d'un etre inattendu. On a le chien, au physique ridicule et au comportement ridicule, qui se joint a l'equipe des heros. On a aussi l'aveugle qui controle l'eau avec cette scene saisissante de la gourde qui du coup animee par l'eau semble prendre vie et qui decapite un pilote. La tete est engloutie dans la gourde qui vomit ensuite du sang comme si elle le digerait a l'interieur. On a des scenes fascinantes de morts-vivants pilotes tous en meme temps. On a plusieurs fois des adversaires aux proprietes etranges contre lesquels nos heros ne savent pas quoi faire, car ce n'est pas une question de puissance mais d'espece de magie dont comprendre les lois pour la defaire, ainsi du stand qui voyage de reflet en reflet. Le loufoque vire au osef avec le parieur qui est un des deux ou trois moments ou cela monte haut dans l'invraismeblable et l'illogique.
La mise en place des mechants est toujours un bonheur, on se regale. Le probleme vient plutot des resolutions, car pour les resolutions on a enormement de cliches qui ne jouent pas tellement sur la force de ce qui a ete mis en place. Jotaro, quand il s'y met, surclasse tout le monde, et c'est tout. Le mechant a tel pouvoir, mais Jotaro le vainc ou le tue avec un pouvoir qui impressionne, mais qui n'est meme pas une strategie de reponse a une situation difficile.
L'ennemi peut s'emparer de son ame en le blessant, en trichant a un jeu de cartes, mais le stand de Jotaro aspire le stand de l'ennemi ou Jotaro joue sur la peur profonde de Dio, et yop tralalibabam l'episode du jour a sa resolution. Contre Dio, on nous fait le coup de Polnareff qui arrive alors que Dio le croyait mort. Puis, Dio arrete le temps, mais Jotaro decouvre du coup qu'il a aussi ce pouvoir, juste qu'en moins puissant parce que pas assez entraine, mais de toute maniere il resiste aux coups et au bon moment la ruse ou la colere prennent le dessus. Polnareff va etre tue, il est sauve in etremis par un chien qui bousille l'ennemi, et si on voit l'ennemi se relever et tuer le chien, il est assez diminue pour que Polnareff l'escrime e le transperce comme rien.
La serie a donc de gros defauts pour les resolutions des combats, ce qui fait qu'a un moment je pensais intituler ma critique sur la serie "Genial et creux a la fois", mais ce serait trop severe, d'autant qu'on est pris aussi dans les atmospheres et dans les dialogues, dialogues qui ne manquent pas d'expressions savoureuses, parfois inattendues genre : On va rencontrer pour la premiere fois quelqu'un qu'on connait depuis toujours" ou "Il est mort de noyade en plein desert".
La constrcution d'ensemble du recit est plus aleatoire. Les ennemis vont a la rencontre des heros, mais Dio les attend et se sent assez puissant pour en finir vite a lui tout seul. Les ennemis auraient pu tuer les Joestar, alors que Dio a besoin du sang d'un Joestar pour cicatriser la mauvaise jointure entre sa tete et son corps. La mere de Jotaro est malade, mais elle devient un pretexte accessoire a la suite de combats. Elle se reveille quand Dio est tue et attend le retour de son pere et de son fils, et c'est ti c'est tout. Il y a un peu du discours gnan-gnan sur la loyaute, la solidarite, etc. On sent que c'est un anime des annees 90 avec un fort bagage des habitudes des annees 70 et 80. D'ailleurs, les styles vestimentaires s'ils donnent une signature a la serie vont de pair avec un culte du corps bodybuilde des annees 70 et 80, et les coiffures folles ou punks jouent sur les permanentes bouffantes des annees 70 et 80 toujours. Il faut voir la coiffe de la grand-mere de Jotaro qui veille sur sa fille a l'hopital, elle est assez clownesque.
La serie a aussi une certaine lenteur qui fait qu'on n'est pas pleinement dedans et les combats ne sont pas si prenants que cela. C'est l'atmosphere, les artifices magiques et les reparties qui predominent. On a aussi tout le glauque avec des corps morts touches de magie, etc., ou simplement eclates, dechiquetes.
La serie a un premier generique d'ouverture pour les sept premiers episodes. Il est pas mal. On voit Dio sur un galion qui s'empare du corps de l'ancetre de Jotaro, mais on a tout le deroule avec le cercueil de Dio remonte des profondeurs et une sequence un peu terrifique avec les vagues, les explosions. Le second generique d'ouverture pour les six derniers episodes est plus deconcertant. On a un rite inca. Une fille est sacrifiee par un etre masque qu'on comprend etre Dio. On a des images fascinantes du soleil, le rite etant sans doute solaire comme la pierre de sacrifice semble l'indiquer avec son cercle et ses rayons. On a une image de face fascinante, camera au sol, on voit les pieds des indiens qui se souevent en rythme. On a la vue des escaliers de la pyramide inca avec l'alignement des flammes qui est magnifiquement rendu legerement irregulier et decale par la variation de l'inclinaison des marches et par une sorte d'alingement non trace au cordeau. Toutefois, ce second generique est moins prenant que le premier malgre tout, le sacrifie ne le fait pas vraiment et c'est ennuyeux de le revoir six fois, d'autant qu'il n'y a pas de parole et qu'on assiste pourtant a toute une histoire visuelle. Notons toutefois que comme il y a un recit en deux parties, il y a un episode ou le generique melange bizarrement quelques images du sacrifice inca et des images resumant l'essentiel de la partie 1.
Il faut aussi faire un sort a la musique, elle n'est pas d'exception et elle correspond tres clairement au gout des annees 90. On a une musique qui sert plutot a creer une atmosphere, a creer un climat propice de terreur mais de terreur ludique. On a une integration en rythme distendu de petits cris qui font donc que l'horreur devient musique. Ce sont des rythmes et des basses pour histoires d'epouvante hypnotiques.