Je vais avoir du mal à concevoir une critique, je n'ai pas une mémoire fraîche des douze épisodes, mais la série m'a beaucoup plu. Il y a une inspiration qui vient de Lady Snowblood, mais on échappe fort heureusement aux aspects sexuels assez ridicules de ce manga si réputé.
Et l'histoire est même assez différente finalement.
Nous avons une histoire de vengeance, mais sur un énorme fond de tromperies et de duplicités. Et cela permet d'entrevoir dès le départ que la vengeance ne va rien avoir d'une évidence à accomplir.
Pour le contexte, nous sommes dans un début de 20e siècle fictif. Il n'y a pas eu de réelle ère Meiji. Le shogunat Tokugawa est demeuré au pouvoir dans un archipel japonais qui vit en autarcie par rapport au reste du monde, même si, clin d'œil à notre monde ambiant où les américains jouent les agitateurs partout dans le monde, les anglais essaient d'aider les forces populaires à renverser le pouvoir. Le scénario n'aura pas à développer la duplicité anglo-saxonne légendaire pour autant, ce n'est pas le cœur de l'intrigue.
Dans ce monde alternatif, les gens aux pouvoirs bizarres existent et c'est d'ailleurs à une telle source de pouvoir fantastique que le Japon de Tokugawa doit de pouvoir se maintenir. L'héroïne fait partie d'un village où les habitants ont un sang bleu particulier qui permet de décupler ses forces, sauf que ce village a été massacré, et l'héroïne n'a pas l'air de bien comprendre qui a réellement commandité cet assassinat et qui l'a exécuté. Elle, elle survit en tant que précieuse guerrière au service du clan Tokugawa et en tant que fournissant du sang bleu de qualité. Il y a quelques autres personnages qui ont des pouvoirs. On suit notre héroïne sur un certain nombre de missions et sur son projet de vengeance. On la voit aussi vivre avec son propre châtiment en miroir. Elle a accepté de devenir une meurtrière et a tué des familles entières, comme l'assassin qui a tué sa famille, et elle vit avec une fille qu'elle a sauvée du massacre, mais après avoir tué ses parents, et la malheureuse enfant sait cela. C'est un peu la partie faible du scénario de départ, mais l'histoire est intéressante, avec cette enfant qui lui pardonne et la voit comme une nouvelle grande sœur possible au fur et à mesure. De leur union doit naître, espère au moins la plus petite des deux, la fin de ces cycles meurtriers.
C'est loin d'être parfait, mais c'est assez à part pour être bien apprécié. Je trouve également le portrait de l'héroïne principale exceptionnel. Elle a une allure traditionnelle japonaise raffinée, mais le visage est le point sublime dans le dessin. En effet, elle est très jolie, mais avec des arrondis du bout du nez, de certaines parties du corps, qui la rendent parfois dans le style "trop bonne, trop conne". Cela lui donne une touche de fragilité et de tragique complètement saisissante, et rien que pour voir la magie de ce visage si chargé en émotions subtiles j'étais content de retrouver un épisode neuf chaque mardi.