C'est pas tous les jours facile d'être exorciste

Il y a quelques années j'avais dit que j'arrêtais les shonens, et que mis à part One Piece (et Hunter X Hunter, s'il reprenait) j'arrêtais ce genre. Et puis, ces dernières années, je me suis mis à regarder (et à apprécier) coup sur coup, The Promised Neverland, Assassination Classroom, Demon Slayer, Fire Force, Kemono Incident et maintenant Jujutsu Kaisen, l'un des plus gros succès du Shonen Jump. Je ne sais pas pourquoi moi qui était lassé par des années de Bleach, Naruto et Fairy Tail, je suis revenu à ce genre, tandis que les genre Seinen et slice-of-life vers lesquels je m'étais tourné m'ont vite lassé. (Sans doute pour cette seconde que la formule du cute-girl-doing-cute-things m'a vite lassé)

Peut-être parce que les Shonen de maintenant sont plus frontaux, plus violent graphiquement (je ne sais pas si j'aurais regardé quelque chose comme Jujutsu Kaisen à l'age où je matais Dragon Ball Z) ou peut-être parce qu'ils louvoient moins et entrent direct dans leur délire : Les premières saisons de Demon Slayer et de Jujutsu Kaisen, c'est 24 épisodes de 24 minutes, dans lequel l'univers dévoile tout son potentiel et les pouvoirs des personnages. (Rien à voir avec nos shonen de quand on était enfant, 72 épisodes pour la première saison des Chevaliers du Zodiaque dont une trentaine uniquement pour l'arc du Sanctuaire.)

Difficile de ne pas comparer la série à Demon Slayer, tant on peut mettre les deux programmes en miroir, voire avoir l'impression qu'ils se passent dans le même univers (Demon Slayer se déroulant 100 ans auparavant.) En effet, on est tous les deux dans une société où les démons sont parmi nous et le héros rejoint une société secrète qui a pour but de les éliminer. Bon, ici, les démons sont plus des forces qui apparaissent que des humains transformés (quoique, il y en a) et ça a être d'être un bordel bien plus complexe que "un seul grand méchant qui fout le zbeul."

En vrai, Jujutsu Kaisen, ça rappelle pas mal d'autres Shonen par moment. Ainsi, les personnages doivent fonctionner en trinome, et celui que notre héros à rejoint est composé d'une fille un peu superficielle mais avec du caractère et d'un mec un mec au passé sombre qui et taiseux. Ha, et si je vous dit qu'ils sont coaché par un maitre qui cache à moitié son visage et qui est à moitié loufoque ? Et que le héros possède un démon à l'intérieur de lui qu'il doit apaiser pour pas que celui-ci prenne le dessus ? Ça ne vous rappelle rien ?

Mais cette formation classique est plus un canevas sur lequel Gege Akutami va créer son univers et surtout mettre en scène des bastons entre des démons aux pouvoirs dégueux et dangereux face à des élèves exorcistes (et maitres exorcistes) aux pouvoirs complètement pétés : un d'entre eux est un Panda géant, une autre vole dans les airs et un autre ne peut que s'exprimer en terme issue de la bouffe car il a littéralement le pouvoir de blesser avec ses mots. Ha oui, le pouvoir des mots dans Jujutsu Kaisen a l'air d'être important puisque le fait d'expliquer à son adversaire comment fonctionne les attaques a tendance à les décupler. (Ce qui est bien pratique pour le spectateur au pasage...)

Là où Jujutsu Kaisen se différencie du reste c'est dans son ton qui est à la fois un retour au serious bizness... tout en se permettant d'être décalé de temps à autre. L'univers est assez noir, les méchants sont des démons qui n'hésitent pas transformer les utilisateurs d'un café en torches humaines... parce qu'ils sont juste à côté d'eux, il y a des personnages secondaires qui peuvent mourir de manière assez cruelle aussi (toute l'histoire autour de Junpei se fini de façon hyper glaçante) mais à côté de ça, tu as une nonchalance des personnages, un tournois hyper sérieux entre exorcistes qui se finit en tournoi de baseball, et des remarques couillonnes qui arrivent de temps à autres.

Même la dynamique des personnages est sur ce ton : les personnages semblent être toujours en train de se faire la gueule et de s'envoyer des fions mais on s'aperçoit très vite qu'ils s'apprécient et qu'ils n'hésitent pas à s'entraider entre eux. Après, pareil, le ton est souvent cassé par celui de Yuji (qui est plutôt quelqu'un de positif comme tout héros de Shonen du Jump) du Panda (grosse peluche) et surtout de Gojo Satoru.

Parce que je comprends l'engouement autour de Gojo (qui me rappelle celui autour d'un personnage comme Rivai de l'Attaque des Titans) vu qu'ils ont foutus les potards au max sur lui. Habituellement, le "senpai" du héros dans les shonen, c'est un personnage A-tiers : c'est un gars qui était assez puissant à une époque, qui a encore de bons restes mais on s'aperçoit assez vite qu'il a des pouvoirs ultra-puissant. Gojo est non seulement S-Tiers +++ mais c'est littéralement le dieu des exorcistes : les démons sont obligés de trouver un moyen d'isoler lorsqu'ils prévoient un plan parce qu'ils savent qu'il va régler la solution en trois clignements d'yeux. (Le mec est obligé de porter des lunettes de soleil car son regard est trop puissant.) On pourrait se dire que ça pète complètement la dynamique de la série... mais en fait non, ça fonctionne en plus c'est ça le pire.

C'est un peu comme le premier Ending qui finissait par un morceau qui funkait à mort et avait un visuel très arty original (qui sera grandement parodié par la suite) et qui était parfois juxtaposé à une scène dramatique en cliffhanger. A noter que si l'ending 2 est pas trop mal, rien n'arrivera à la cheville du tube du groupe Ali.

Bref, Jujutsu Kaisen, j'aime bien. Moins que Demon Slayer, mais je suis curieux de voir vers quoi ça va et je comprends que ça soit un des shonens du Jump qui marche le mieux. Pareil, j'irais sans doute voir le film prequel, qui apparemment cartonne au Japon. (Ou je tenterais de le rattraper en fin d'année.)