Juste un regard
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Juste un regard

Série TF1 (2017)

Maître depuis plus de 2 décennies des romans à suspense aux intrigues bien ficelées, Harlan Coben attise l'appétit des maisons de production par la qualité de ses oeuvres et les multiples rebondissements qui les composent.


Si Ne le dis à personne, première œuvre de Coben à être adaptée, vit le jour sur grand écran sous la houlette de Guillaume Canet, celles qui suivirent le furent toutes sous forme de mini-séries. On pense bien évidemment aux adaptations actuelles sur Netflix dans divers pays au rythme de 3 séries par an. Mais entre Ne le dis à personne (2006) et le contrat avec Netflix (lancé en 2020), il y a eu 2 adaptations en France, assez méconnues aujourd'hui : Une chance de trop (2015) et Juste un regard (2017). Nous allons ici nous intéresser à la seconde.


Juste un regard met en scène Eva, épouse et mère de famille, incarnée par Virginie Ledoyen, qui voit sa routine familiale bouleversée quand elle entre en possession d'une vieille photo de Bastien, son mari. Alors qu'elle l'interroge sur la nature de la photo, l'homme (interprété par Thierry Neuvic) nie se reconnaître, devient soudainement tendu puis disparaît peu après.


Une véritable course contre la montre se met en marche pour Eva, à la recherche de réponses. Une enquête qui la mènera sur la piste de vieux secrets enfouis, lesquels remettront en question sa propre histoire et la ramèneront vers ce terrible drame, survenu 13 ans plus tôt, au cours duquel elle a frôlé la mort et perdu une partie de ses souvenirs.


Aidé par le sinistre mafieux Gregory Marsan (Thierry Fremont) et son homme de main Crapaud (Joseph Malerba), véritable armoire à glace qu'il vaut mieux ne pas contrarier, Eva tente de retracer la chronologie des événements et de comprendre les raisons de la disparition de son mari. Face à elle : le redoutable Éric Toussaint (incarné par Le Haïtien de Heroes : Jimmy Jean-Louis), sociopathe sans limites ayant opéré dans les escadrons de la mort, dont la simple présence suffit à glacer le sang des pires hommes.


Sous un rythme intense ponctué de nombreux rebondissements, la série nous électrise et nous fait trembler tout au long de ses 6 épisodes. Très longtemps incertaine dans sa trajectoire, l'œuvre se révèle d'une efficacité diabolique en nous offrant des révélations finales fracassantes et qui s'emboîtent parfaitement. Pour tous ceux qui connaissent les romans d'Harlan Coben, nous sommes habitués à des scénarios tordus et des dénouements pour le moins inattendus. C'est le cas de Juste un regard, où l'explication nous retourne littéralement la tête...avec classe !


La série est plutôt fidèle au roman, tout en adaptant les personnages et les lieux à la société parisienne. L'idée d'implanter le concert de départ dans les Catacombes de Paris est excellente tant elle nous fait ressentir le drame qui en a découlé. Le scénario et l'ambiance sont bien respectés, conservant l'essence même du roman.


Les acteurs sont tous convaincants et s'imprègnent parfaitement de l'atmosphère du roman.


Virginie Ledoyen et Thierry Neuvic dégagent de vraies emotions et une vraie complicité dans les scènes qu'ils partagent.


J'ai particulièrement apprécié le tandem Thierry Fremont / Joseph Malerba dans le rôle des gangsters protecteurs, ainsi que la froideur hypocrite jouée avec beaucoup de classe par Julie Gayet.


Mais mon coup de cœur va à Jimmy Jean-Louis, dans le rôle du terrifiant mais néanmoins sympathique sociopathe Eric Toussaint. Un personnage qui diffère quelque peu d'Éric Wu, le personnage du roman, en modifiant son origine et en l'humanisant au final davantage. Et s'il nous glace le sang dans chacune de ses apparitions par son calme imperturbable et son absence de limites, le voir s'en sortir et contribuer au dénouement heureux de l'histoire apporte une vraie joie.


Un dénouement qui prend à la toute fin le contre-pied de celui du roman, après nous avoir persuadé du contraire... Un choix scénaristique que j'ai apprécié tant il est bien amené et tant on a envie de voir Eva et Bastien se retrouver et combler leur " besoin d'espace ".


La très belle bande-son complète avec brio toute la réussite de cette adaptation, née d'Harlan Coben lui-même.


En conclusion, un vrai plaisir pour tous ceux qui aiment les romans de l'auteur et/ou apprécient les œuvres à suspense aux multiples rebondissements.

Sir_Stifler
8
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le 5 févr. 2022

Critique lue 208 fois

Sir_Stifler

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