C'est étrange. L'engouement que me procure AKAGI à chaque visionnage que j'en ai aurait dû me faire aimer à la folie KAIJI.
L'équation est relativement la même, avec une variation des ingrédients qui laisse réveuse :
un personnage principal attachant (là où Akagi est tellement au-dessus de tout qu'on éprouve plus de frisson pour son jeu que pour le personnage en lui-même),
+ des jeux en apparence basiques (là où le mahjong demeure obscur même au bout de 24x20 minutes) mais offrant du tactical-master à foison et des rebondissements insensés,
+ une variété des situations qui permet de ne pas passer plus d'une demi-saison sur un même jeu.
Bref, la recette devrait offrir un (AKAGI)²
En l'espèce, ça penche plutôt du côté de la douche froide, mais pas entièrement non plus.
Il y a deux problèmes qui, à mon sens, plombent KAIJI.
Le premier est que, ben finalement, les jeux sont parfois trop simples. Mais cette simplicité, au lieu d'aller à l'essentiel et enchaîner les rebondissements à la vitesse coïtale d'un cerf en rut, oblige les créateurs de la série à faire des moulinets dans tous les sens et te répéter les enjeux douze milliards de fois avec cette pénible voix-off, ce qui nique tout le dynamisme de KAIJI en rallongeant artificiellement sa durée.
Le deuxième, encore du fait de la voix-off et de la narration qui patine, est de t'expliquer hiératiquement toute la métaphore incroyablement SUBTILE qui jalonne les duels de sa démarche éléphantesque, quitte à rendre le tout grotesque... alors qu'il y a parfaitement moyen de parler du rejet social extrêmement dur que fait subir la rigidité de la société japonaise sans pour autant à avoir à foutre des pauvres sur des poutres sous le regard goguenard de connards de riches qui s'excitent à les voir mourir. Et cela pendant plus de cinq ou six épisodes (je ne sais plus j'ai arrêté de compter et j'ai passé ça en acceléré), soit 1h30 pour des gars qui marchent sur des poutres putain. Même avec tout le génie du monde tu ne peux pas passionner ton spectateur sur un truc aussi naze.
C'est dommage, parce que Kaiji est un personnage que son côté rusé mais poissard rend particulièrement attachant.
Mais pour voir une vraie finesse narrative au sein d'une série qui te met l'amende avec du tactical-master sur des jeux en apparence tout cons, des personnages attachants et une critique sous-jacente de la société japonaise sans être pompière, ben il faudra se tourner vers LIAR GAME.