Garantie sans révélations
Citation inspirée du proverbe chinois: "Le bonheur est un rayon de soleil que la moindre ombre vient intercepter ; l'adversité est quelquefois la pluie du printemps."
Je sais j'arrive un peu tard pour vous parler de Kakushigoto mais vu que tout le monde a les yeux rivés sur cette daube de Tower of God et aussi mais surtout parce que je fais ce que je veux, parlons de Kakushigoto, anime adapté du manga éponyme et plus grand vent de fraîcheur de cette saison printemps 2020.
J'ai souvent très peur des séries "tranche de vie" qui se servent souvent de leur genre pour ne finalement rien raconter (coucou Asteroid in Love). Kakushigoto évite astucieusement le problème en créant des attentes que ce soit avec le secret ou le temps ou en maitrisant son rythme pour ne pas ennuyer son spectateur. Kakushigoto est l'une des premières séries à me faire aimer le temps qui passe. Cette ambiance poétique est grandement aidée par une animation magnifique (j'ai toujours pas compris à ce que vous trouvé à l'animation de Tower is God) qui va notamment beaucoup jouer sur les couleurs mais aussi un chara design unique (j'adore la manière dont il dessine les sourcils)
Kakushigoto va aussi flirté avec deux genres peu compatibles, la comédie et le drame sans que ceux-ci ne s'opposent. On va autant adoré les petits moments d'innocence d'Hime que les moments tristes. C'est surtout ingénieux quand on voit que les deux thèmes sont les familles à parent unique et le travail de mangaka, qui collent très bien avec ces sentiments peu compatibles. Bon après ces thèmes sont traités avec assez de légèretés, on va donner les bases des bases du fonctionnement du métier de mangaka (j'pense surtout au fait qu'on traite le stress de façon presque négligeable) et on va plus s'intéresser à la "construction familiale" plutôt qu'au deuil, même si je considère qu'on a droit ici à une belle démonstration de l'enfant endeuillé par rapport aux autres (et aussi car le père a un passage ou il exprime son deuil et ses regrets) et honnêtement je leur en veux pas trop car ce n'est pas trop ce que les auteurs voulaient exprimer et surtout car on est dans une tranche de vie.
Les scénettes 8 ans plus tard un peu triste ne servent pas qu'à créer un certain suspens, on se rend rapidement compte qu'on y voit des personnages parlant au passé, regrettant le temps ou tout allait mieux. Et le fait que ça arrive juste après donne vraiment une leçon assez pessimiste à son spectateur: "on ne peut pas échapper au temps qui passe, l'avenir ne sera pas forcément heureux, alors ces moments que tu aimes vient les pleinement".
Message appuyé par le fait que le père finit à l'hosto par une raison toute bête et que Hime ne lui fait pas retrouver la mémoire en revivant son passé mais en lui rappelant, au travers des pages de mangas, les moments qu'ils ont vécus ensembles
Même sans un accueil aussi prestigueux que celui de Tower of God, il faut bien admettre que Kakushigoto propose bien plus que des combats insignifiants. Il nous fait aimer un amour inflexible entre un père et sa fille et le temps qui passe poétiquement sur eux, et je pense que ça, ça n'a pas de prix