Malgré sa fibre créative sur le medium vidéoludique, Yoko Taro présente un premier anime original confondant de maladresses, et d'emblée notable pour ses choix graphiques avilissants, en comparaison de ses œuvres phare et du pedigree du réalisateur (Knights of Sidonia, les Godzilla de Polygon Pictures). Il y a tout d'abord cette animation digne d'une cinématique de console Nintendo portable. C'est le premier anime du studio Unend, et ce n'est pas une direction artistique à poursuivre. Le chara-design oscille entre cel chading et CGI médiocre, avec un perso qui semble issu de Fire Force et le choix de coloriser les protagonistes, tout en laissant les figurants inexpressifs et grisés en background - leur modélisation n'est surtout pas terminée. Le rendu est ainsi rigide, notamment l'action peu dynamique tant les mouvements manquent de poids. Le rythme est plat, et la musique quelconque et décevante, en plus d'un mix maladroit.
La trame semble être un amalgame de Platinum End et Mirai Nikki, où des étudiants sont enrôlés dans un battle royale pour décider du nouveau Dieu. Ère moderne oblige, tout passe par une appli de smartphone (combats, infos adversaires). Les confrontations se font dans des dimensions virtuelles où armes et pouvoirs sont matérialisables, chacun avec ses propres capacités. La colorimétrie de ces environnements est intéressante, et renvoie au travail de Mappa. Le héros est, sans explication, surpuissant, assénant des coups critiques uniques sans lutter. Les thèmes sombres sont amenés n'importe comment, plus vers la fin, où chaque perso jouit de sa propre backstory troublée, pleine de problèmes familiaux. Il y a également un aspect sexuel, limite ecchi, très bizarre pour des collégiens. En somme, c'est très mauvais, et se rapproche pas mal de la purge qu'était Estab Life.