Quand des kangourous en shorts se prennent pour des stars du basket…

Kangoo, diffusée en 1996 sur TF1, c’est un peu l’histoire d’un rêve improbable : des kangourous super-athlètes qui forment une équipe de basketball, vivent des aventures rocambolesques, et s’attaquent à des méchants caricaturaux dans un monde où les lois de la logique semblent avoir sauté par la fenêtre. Avec ses personnages excentriques et ses intrigues loufoques, la série est un mélange curieux entre sport, comédie et… mystère, si l’on peut dire.

On suit les péripéties de nos cinq kangourous athlètes (tous avec des noms soigneusement choisis pour leur donner un brin de personnalité) : Archi, le leader réfléchi, Nelson, le "macho" de l’équipe, Kévin, le cerveau stratégique, Junior, l’enfant de la bande, et enfin, Rocky, le grand costaud au grand cœur. Chacun a son propre style, mais leur dynamique est celle d’une bande de potes qui rebondissent dans tous les sens pour attraper un ballon et se lancer dans des matchs à hauts enjeux (enfin, façon Kangoo).

La série se veut pleine d’action, mais avec un côté comique qui frôle souvent l’absurde. Nos kangourous ne font pas que jouer au basket ; ils se lancent aussi dans des aventures pour contrer leurs ennemis jurés, les "Bad Losers", un groupe de méchants dignes des plus mauvais scénarios de dessins animés. Ces "Bad Losers" ont pour seul but de perturber les matchs des Kangoo et de leur mener la vie dure. Avec leurs plans tordus et leur intelligence discutable, ils sont là pour ajouter un peu de "tension" (si on peut dire) aux épisodes, mais finissent souvent par être aussi drôles que gênants dans leur méchanceté exagérée.

Visuellement, Kangoo a un style assez criard et coloré, mais qui date mal. L’animation manque un peu de finesse, et on a parfois l’impression de regarder des kangourous qui sautillent comme des marionnettes en papier. Les décors sont simplifiés à l’extrême, et les scènes de basketball (qui devraient être l’apogée de la série) ressemblent plus à des collages animés qu’à de l’action palpitante. Les kangourous, avec leurs shorts et leurs lunettes de soleil (parce que, bien sûr, c’est essentiel pour le style), ont un look qui cherche à être cool… mais qui ressemble plus à un costume de carnaval décalé qu’à des superstars sportives.

Les dialogues et l’humour de la série sont basiques, visant un jeune public avec des gags faciles et des situations prévisibles. On ne peut pas vraiment dire que Kangoo brille par son écriture : les personnages se lancent des répliques stéréotypées, les blagues tombent souvent à plat, et les intrigues se répètent d’un épisode à l’autre. Le méchant plan, le match crucial, la victoire des Kangoo – on devine rapidement le déroulé des épisodes, sans réelle surprise ni originalité. Pour un spectateur adulte, l’expérience frôle souvent l’absurde, avec des situations qui deviennent plus cocasses que captivantes.

Mais il y a un charme étrange dans cette série, une sorte de naïveté kitsch qui fait sourire par moments. On a du mal à savoir si l’on doit applaudir l’effort créatif (des kangourous basketteurs, quand même !) ou hausser les sourcils devant le résultat final. Kangoo semble nager dans l’enthousiasme de son propre concept sans se poser trop de questions, et cela lui donne un aspect sincèrement bancal.

En résumé, Kangoo est une série de pur divertissement enfantin, avec des aventures simples, des méchants ridicules, et des matchs de basket aussi surréalistes que ses héros en short. Pour les plus jeunes, la série peut être amusante, avec ses couleurs vives et ses personnages animaliers farfelus. Mais pour les autres, c’est un curieux voyage dans un monde où des kangourous athlètes sautent (et rebondissent) sans fin, dans un joyeux désordre qui, même s’il n’a pas très bien vieilli, reste un exemple de créativité un peu… "spéciale".