Bon, Jeff Goldblum quoi !
C'est d'abord pour lui que j'ai lancé la série, pour le pitch en seconde main. Je me demandais s'ils allaient transposer la famille de Dieux dans notre monde, mais on a en fait droit à une petite uchronie plutôt bien pensée où les Dieux grecs sont encore 'maîtres du monde'
Car malgré la trame majeure du monde de Kaos, on a devant nous une jolie satyre (c'est fait exprès) de notre société et de l'humanité. Car comme le dit Prométhée dans la série 'Avant d'être un Dieu, Zeus était un homme mais il l'a oublié', mais son caractère (comme celui de chaque membre de cette famille sauvagement dysfonctionnelle) nous le rappelle.
Goldblum tient là un de ses meilleurs rôles, et son interprétation de Zeus est totalement maitrisée. Sarcasme, déprime, faiblesse, puissance, violence, froideur, il passe par tous les sentiments (humains) possibles et est constamment crédible. Ce qui est clairement du bel ouvrage.
Bien que ses co-listiers ne soient pas trop en reste (Janet McTeer y est très Cate-Blanchet-ienne, Stephen Dillan joue au narrateur et à briser le quatrième mur, Debi Mazar porte le noir et blanc comme une robe de grand-couturier, Leila Farzad, Nabhaan Rizwan et Misia Butler ont certainement les interprétations les plus touchantes avec Michelle Greenidge, là où les Roméo et Juliette de la série, Aurora Perrineau et Kilian Scott, perdent vite leur intérêt malgré le nombre d'apparitions à l'écran de leurs personnages et la ligne directrice de leur relation), on aurait quand même envie que Zeus soit de toutes les scènes pour mieux suivre sa déchéance.
Mais il est tellement agréable d'observer un 'Roi des Dieux' qui n'est clairement pas omniscient, vu tous les secrets que sa famille et ses amis lui enfilent là où le soleil ne brille jamais.
Coté photographie, on est pas dans la prise de risque. Lumière et couleurs pétantes chez les richous, tamisage sablé chez les humains, ombres et néons en boite, noir et blanc dans l'outremonde. C'est basique. Propre, mais basique.
La bande son ne casse pas trois pattes à un palmipède, malgré la jolie chanson d'Orphée pour Riddy, mais accompagne bien la série.
Les puristes de la mythologie grecque tiqueront probablement par moments, mais est-ce bien grave si la série peut amener des néophytes à s'y intéresser?
On a un peu droit à Homère rencontre Les Feux de l'Amour et Game of Thrones, ce qui laisse un paquet de sujets utilisables.
Malgré tout il me semble peu probable vu sa vitesse d'exécution que la série puisse tenir plus de 2 saisons (3 grand max en tirant sur les bouts) sans sentir la dilution dans le formol.
Attention pour les hétérophobes (les vrais, ceux qui rejettent ce qui est différent d'eux) : y'a des homos qui baisent dans les chiottes, des trans, des femmes qui ont plus de couilles que les hommes, et tous ces trucs qui vont vous filer des éruptions sous-cutanées.
Ah oui, pourquoi ce titre putaclick si j'ai apprécié?
Et ben parce que je me suis bindge-watché la série (8 episodes d'une heure à peu près) avec beaucoup de difficultés à m'arrêter, donc heureusement que ça prend fin, j'ai pu aller dormir.