Première réalisation de Keiichi Sato, davantage habitué à superviser les chara-designs et séquences plus visuelles sur d'autres productions, et connu pour la création The Big O, Karas se présente en six épisodes de 30min et tend à illustrer la maîtrise technique du Japonais. En effet, il propose plusieurs affrontements épiques entre des power-samouraïs et des esprits qui se transforment en démon en se nourrissant de la population. Il fait alors preuve d'une mise en scène orientée vers le spectaculaire, en mixant animation 3D et 2D. Pour l'époque, les CGIs sont beaux et bien utilisés ; il y a pas mal d'effets visuels avec ralentis et altérations du background, et beaucoup de scènes nocturnes qui font la part belle aux jeux de lumières et découpages des silhouettes dans l'obscurité.
On sent que le réalisateur aime bien montrer ses séquences techniques, au vu de la dominance de l'action sur l'instauration d'une histoire. Le synopsis tourne autour de l'opposition entre la modernité (la technologie) qui accapare désormais l'attention de la population au détriment du folklore (les traditions). C'est présenté un peu grossièrement à travers les différentes entités, et pas suffisamment pour avoir de l'empathie pour les personnages qui défilent. On retrouve le sérieux théâtral et moody de The Big O, ainsi que l'action opulente qui caractérisera Tiger & Bunny quelques années plus tard, tout comme la ville gothique néo-noire bardée d'enseignes lumineuses qui sert de décor à l'ensemble. La direction photographique apporte une lumière douce sur l'image, ce qui confère une atmosphère onirique à cette ville moderne japonaise.
Visuellement, Karas est très riche et le chara-design est recherché en comparaison des productions de l'époque (2007), même s'il n'est pas toujours bien mis en valeur. Pareillement, l'action est parfois brouillon du fait des scènes nocturnes et de la 3D où beaucoup d'effets jaillissent en même temps sur l'image. On se questionnera également sur l'intérêt, autre que démonstratif, des transformations en véhicules. Au moins, les environnement ont le mérite d'être bien détaillés pour donner vie à l'anime et garantir des visuels fantastiques.