Si Monogatari a connu un succès tonitruant dans le milieu de l'animation, Katanagatari, du même auteur, demeure injustement méconnu par rapport à son grand frère. Malgré des titres similaires, les deux récits n'ont aucun lien. Néanmoins, NisiOisiN jongle comme toujours avec un scénario bardé de twists, et des personnages dont l'évolution sort des sentiers battus.
Katanagatari nous emmène dans le Japon de l'ère d'Edo, dont l'histoire a été profondément influencée par le légendaire forgeron Shikizaki Kiki et ses 1000 katanas. Son talent d'artisan était tel que l'issue d'une guerre se décidait par le seul nombre d'épées détenues par un camp ou l'autre.
Pourtant, parmi ses créations mythiques, 12 épées se distinguent comme étant l'apogée de son œuvre. Chacune est dotée de pouvoirs si extraordinaires qu'un seul homme pourrait dévaster une armée grâce à l'une d'entre elle.
C'est dans ce contexte que Togame, stratège du shogunat actuel, reçoit l'ordre de récupérer les 12 katanas ultimes. Après moult trahisons, Togame se tourne vers Shichika, le dernier héritier du Kyotouryuu - art de combat sans épée - pour l'accompagner dans sa quête. Puisque son art ne s'embarrasse d'aucune arme, les célèbres katanas ne lui sont d'aucune utilité. Quel est l'intérêt pour lui d'accompagner notre héroïne? Eh bien, il en est tout simplement tombé amoureux.
Katanagatari allie poésie et moments d'action (un tantinet rares, mais intenses) pour nous offrir une aventure unique en son genre. La narration prend tout le temps nécessaire à étoffer l'histoire et les différents personnages, sans pour autant faire preuve d'une lenteur indigeste. Hauts en couleur, protagonistes comme antagonistes sont captivants et emprunts de philosophie.
Si les graphismes peuvent étonner aux premiers abords par leur aspect stylisé et très coloré, les chara designs (de l'illustratrice japonaise Take) sont une véritable réussite, sans parler des fonds magnifiques et dignes d'estampes. Les musiques sont sublimes : mêlant classique occidental/japonais et jazz, elles font parfois appel au groupe Nishida Kazue Shachu à qui l'on doit les chorales de Ghost in the Shell.
Bref, série peu prévisible et pourvue d'un charme incontestable, j'espère que Katanagatari finira par se hisser plus haut que cette existence dans l'ombre de son illustre prédécesseur.