C'est le premier 10/10 que je mets pour une série asiatique, et même moi je ne comprends pas vraiment pourquoi. C'est dire que je vais devoir ramer pour vous donner envie de vous embarquer dans les 44 épisodes de cette série chinoise.
Alors essayons :
- les 4 acteurs principaux sont merveilleux et la mise en scène permet aussi souvent aux personnages secondaires de briller,
- le scénario est (presque) toujours surprenant, concentré sur son sujet, claire et bien écrit,
- la réalisation est en symbiose avec le récit, le montage d'une lenteur élégante et les enchaînements des séquences sont délicats et subtils,
- les intermèdes radiophoniques (sous formes de bulletins météo et routiers) avec les plans aériens de Beijing et l'entrelacs de ses périphériques mettent en perspective l'immensité et la modernité de la ville et l'insignifiance des trajectoires de nos 4 héros encore plus marginalisés par ce contraste,
- l'écriture des personnages est loin d'être manichéen, leurs personnalités complexes, parfois contradictoires en deviennent de ce fait encore plus humains,
- les dialogues oscillent entre spontanéité et tirades plus ciselées mais restent toujours empreints d'une sincérité et d'une densité sans fioriture,
- les décors sont choisis avec soin et accentuent par leur contraste le rêve qui fait avancer nos héros : le quartier aux vieilles maisons basses et labyrinthiques, pauvre, joyeux et hétéroclite où vivent le Vieux Fu et sa fille VERSUS le Beijing des grattes ciel modernes, des boutiques de luxe et des foules froides et indifférentes,
- la bande son, composée de balades simples et douces sans ostentation, habille la série avec juste ce qu'il faut d'émotion,
- Les deux acteurs principaux (Han Tong-Sheng et Deng Lun) sont merveilleux de justesse et leurs rapports père/fils d'adoption sont écrites avec délicatesse,
- Etc...
Bref... Pourtant, je le sais : cette série n'est pas parfaite. Mais je n'ai pas envie de voir ses défauts car ces qualités surpassent les quelques maladresses d'écritures ou les quelques facilités de situation (la scène d'enlèvement et de séquestration). Parce que, grâce à ses qualités, sans m'en apercevoir j'ai ri, j'ai espéré, j'ai appris, j'ai aimé, j'ai pleuré avec ces cinq personnages attachants qui sont devenus au fil des épisodes un peu ma famille à moi aussi.
Quelques dialogues m'ont consolés de mes propres échecs, certains ont éclairés mes zones d'ombres et enfin d'autres m'ont rappelé à quel point l'amour, le temps et les rêves sont intimement liés et qu'à vouloir les diviser on les perd tous.
Et vous qu'en est-il de vos rêves ? Pour lequel d'entre eux seriez-vous prêt à vous battre à la vie à la mort ? Y pensez-vous encore, parfois, ou pas... ou presque :)