Killer Women with Piers Morgan
6.1
Killer Women with Piers Morgan

Émission TV ITV (2016)

A première vu, on se dit « oh, un documentaire ». Sauf qu'en fait c'est du bashing.
Finalement, dès le premier épisode de la saison 1, dès les premières minutes du premier interview, le mot « evil » est sorti comme du petit pain, et le sera encore répété à chaque fucking episode. Piers Morgan se pose face à des femmes, en prison, dans leur fragilité d’être humain, et les descend. Il ne leur tire pas dessus, il les mitraille. Elles parlent, il leur coupe la parole. Elles s’expriment, il les contredit. Elles ont (peut être) enfin l’occasion d’exprimer, de laisser le spectateur réfléchir à toute la complexité de ce que la prison à perpétuité signifie. Une réflexion pourrait être ouverte, mais là, Piers s’impose face à celle qu’il désigne comme des « criminelles », sans l’ombre d’un doute, car, après tout, la justice des USA est irréprochable... Non ?
Les erreurs judiciaires ? Les injustices ? Piers lui ne connaît pas ! Si la justice t’as mise derrière les barreaux c’est parce que tu le mérites.
Plus d’une fois j’ai trouvé ses propos déplacés, notamment lorsqu’il dit, alors que ces femmes lui expliquent leurs visions , « je ne suis pas stupide ». Depuis quand, un journaliste, fait comme si il parlait a un enfant. Depuis quand un cinéaste, dit à son sujet filmé « ce que tu me racontes c’est des cracks vieille merde». Certes il peut ne pas être d’accord, mais qu’il laisse ces femmes parler ! Là, on dirait qu’il veut surtout leur faire dire ce que lui veut.
Ces femmes sont emprisonnées, elles sont dociles, elles acceptent les coups verbaux.. on a juste l’impression d’assister à du bashing.
Au final c’est un documentaire pour évoquer la rage chez le public. Pour qu’on dise « oui, elles sont méchantes ». Les nuances sont faibles, aucun mystère, pour Piers Morgan la prison à vie est une petite punition. Et elles ont de la chance d’être en vie.


Il est sur un terrain addictif de domination. Et ces jeunes femmes, ces mères et ces filles supportent péniblement leurs humiliations face à la caméra. J’ai l’impression de voir des poupées qui n’osent pas remettre à leur place leur maître tout puissant. Elles sont terrifiées et calculent tous leurs mouvements. Acceptent. Pleurent. Et une bonne remise en place à base d’un « vous pouvez éviter de me couper la parole ? » aurait fait du bien. C’est elles qui font le documentaire. C’est leurs portraits.
Sans elles, il n’aurait rien ce Piers Morgan.


Finalement, on est encore face à une vision binaire : le bien, et le mal.
Je me répète, mais les nuances sont très faibles. C’est du bashing. Aucunes explications pour tuer, juste cette phrase qui revient chaque fois « c’est la personne la plus dangereuse que j’ai rencontré », et ce mot ecclésiastique « le Mal » (« evil »).


Bref, dommage. J’aurai bien voulu regarder un documentaire qui ne suce pas les boules des décisions de l’état.

NinaDotti
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le 11 avr. 2018

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Nina Dotti

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