Les fleurs du mal

Aussi lointain que je me souvienne, il me semble que j’ai découvert l’épouvante horreur fantastique lors de mon adolescence, en lisant l’affaire Charles Dexter Ward.
L’univers magistral, créé de toutes pièces par Howard Phillips Lovecraft, m’avait littéralement fasciné, au point d’en lire toutes les œuvres.
J’ai pensé maintes fois aux Grands Anciens, à la cité de glaces dans les montagnes hallucinées, de Cthulhu, ou encore de Yog-Sothoth, d’Azathoth, et de Kadath l’inconnue.
Stephen King n’a pas tardé à suivre, avec ses nombreuses œuvres phares, et d’une performance inégalée.

J’ai toujours gardé une admiration malsaine pour l’épouvante horreur fantastique.
A chaque saison son histoire, ainsi, American Horror Story devenait, en 2014, l’une de mes plus grandes expériences dans ce domaine.
Fantômes, zombies, extra-terrestres, expériences nazi, vampires, sorcières, magie vaudou, maison hantée, asile psychiatrique, tout y passe, ou presque.
On va regarder un film d’épouvante comme quand on va à un concert de Metallica ou d’Iron Maiden, c'est-à-dire, dans la joie et la bonne humeur.
Par contre, un film de guerre, c’est autre chose. J’ai toujours préféré un bon film d’épouvante horreur à un film de guerre. Ils reflètent une réalité exécrable, et toujours très dure à regarder.

Dernier train pour Busan , ou encore le monde des Conjuring sont ce qu’il se fait de mieux à l’heure actuelle.

Des années plus tard, je cherchais une série à la hauteur d’AHS.
Le cinéma Sud Coréen est parmi l’un des meilleurs au monde, Bong Joon-ho nous l’a confirmé avec son magistral “Parasite”, qui nous à tous scotché. Les séries TV Sud Coréennes sont aussi au top niveau.

Si les derniers films originaux Netflix sont catastrophiques, ils restent maîtres des séries TV, Kingdom tire son épingle du jeu en étant original.
Le “soft power sud-coréen” est démontré dans toute sa puissance.
Rien que le synopsis m’a fait saliver d’entrée de jeu :
Dans un royaume miné par la famine et la corruption, un jeune prince tente de rétablir l’ordre et la justice, tandis qu’une mystérieuse maladie se propage rapidement.

Scénario de fiction terriblement crédible, et diaboliquement intelligent. Il résonne encore de nos jours avec la pandémie de Covid-19 que nous connaissons.
Celui-ci démarre très rapidement, il est bourré de rebondissements, d’intrigues politiques sur fond de lutte pour le pouvoir.
Les personnages sont originaux, super bien écrits.
Kingdom nous donne une véritable leçon d’Histoire, avec un grand H, et invite à un débat sur la relation entre les riches et les pauvres.

“Le peuple vénère la nourriture comme il vénère le sang royal”.
A l’instar de Bong Joon-ho, Kim Seong-hoon décortique la société coréenne du temps des chevaliers et des Samouraïs, en plus d’étudier l’Histoire du pays.
Walking dead au Pays des matins calmes se paye le luxe de mélanger plusieurs styles, tels que le drame historique, le drame politique, le film d'horreur, ou encore le thriller.

En plus d’avoir un scénario à toute épreuve, et maîtrisé au millimètre près, Kingdom est filmé à la perfection. Les décors et costumes sont magnifiques, la mise en scène est dantesque, chaque plan en envoie plein la vue.

Le seul point négatif - à la fois positif, est que Kingdom est une série violente, voire ultra violente.
A ne pas mettre entre toutes les mains donc, surtout si vous êtes une âme sensible.