Fourmilier, Jésus et homme sans tête...
Je me suis penché sur le cas 'Kingdom Hospital', une série maintenant légèrement poussiéreuse mais qu'il me tardait de revoir depuis un certain temps ! Les nostalgiques de la fameuse "trilogie du samedi" s'y retrouveront peut-être, et comme moi ils se souviendront qu'ils étaient restés sur leur faim en comprenant que la série ne présenterait qu'une seule et maigrichonne saison. Et pourtant, ce petit bijou réalisé par maître Stephen King himself et produit par l'inattendu Lars Von Trier - oui, le mec avec ses pornos dépressifs et alambiqués, c'est lui! - ne manque pas d'atouts. Loin des séries médicales habituelles, Kingdom Hospital nous plonge dans les méandres d'une histoire loufoque, pour ne pas dire un peu hermétique au début, mais qui peu à peu prend une tournure sympathique avec des personnages fouillés et même attachants, interprétés par des acteurs, ma foi, plutôt bons : Jodelle Ferland dans la petite Mary (Silent Hill, The Secret), Ed Begley (Six Feet Under) en directeur très très très cool, Bruce Davison (Les Sorcières de Salem) parfait dans son rôle de docteur imbuvable, et beaucoup d'autres tous aussi talentueux. Je n'ai pas l'intention de résumer l'intrigue, mais dans les grandes lignes il s'agit d'un hôpital du Maine (U.S please !) construit sur les ruines d'une ancienne fabrique d'uniformes militaires, où des enfants avaient péri lors d'un incendie, au milieu du XIXe siècle. Les morts s'en mêlent naturellement, et donc l'histoire tourne autour des mystères du Kingdom Hospital. En tout cas, c'est une série que j'ai appréciée pour son originalité, bien qu'elle se perde parfois dans les méandres de son absurdité ; un mélange d'American horror story saison 2 et de Six Feet Under décalé et généreux. Même les animaux sont à l'honneur ; ils possèdent un rôle-clé, celui d'intermédiaires entre le monde des vivants et celui des morts, lorsque la parole se tait et laisse place au silence de la pensée.