WTF ???
Kiss Him, Not Me, c'est l'histoire de Serinuma, une otaku complètement dingue du boy's love. C'est un peu la petite boulote de la classe, très sympa, bien marrante, serviable, maladroite et bien...
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le 22 févr. 2018
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Déposez votre cerveau à l'entrée, je commence par le pitch d'une série qui aurait pu, ma foi, ne pas être si mal :
Kae Serinuma est une jeune lycéenne, fujoshi de son état (en gros, les homosexuels la font fantasmer et c'est là que, déjà, je pousse un gros soupir), grosse et moche, bref, personne ne daigne lui jeter un regard. Heureusement (ou plutôt, malheureusement pour elle, vu ce que ça lui rapportera), à la suite d'un événement "tragique" (son personnage favori meurt), elle subit une perte très importante de poids. Ni une, ni deux, les garçons en rûte de sa classe se rendent compte que, mince, elle est jolie la proie !
Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, j'aime le romantisme. Je suis peut-être vieux jeu (déjà, je suis pourtant pas si vieille !), mais j'aime aussi quand le shôjo manga aide les jeunes filles à gagner en assurance, quand il passe de beaux messages. J'aime plus que tout quand les héroïnes de ce genre ne sont pas les jouets de héros cruels et machistes. On en voit déjà assez comme ça dans la vraie vie, à votre avis, pourquoi j'ai tant détesté Wolf Girl and Black Prince ?
Alors oui, je vous vois venir : "c'est de l'humour". Oui, hahaha, qu'est-ce que c'est drôle de voir une bande de singes tenter de s'attirer les faveurs d'une fille, juste pour son corps. Ok, ils acceptent sa passion et sa personnalité (quand ils ne se moquent pas de celle-ci derrière son dos), mais reste qu'ils méprisent celle qu'elle était avant d'avoir "un corps de déesse". L'épisode 5, celui où Kae reprend du poids, que trois garçons sur quatre lui mettent la misère pour qu'elle perde tout ça, et vite fait en plus, sinon ils ne pourront plus fantasmer ! : la goutte qui fait déborder le vase. Je me suis sincèrement demandé comment des gens pouvait acheter ce manga, regarder cet anime, mais surtout rire d'une bêtise pareille.
Pour appuyer tous mes arguments, il faut quand même revenir au commencement. Kae est certes, "moche" au regard des autres, mais elle, elle s'en fiche bien. Elle est heureuse dans son petit monde et elle a tout de même une amie avec qui partager ses délires. Par contre, cela réserve visiblement le droit aux autres de la traiter comme une moins que rien, à peine humaine :
Mais donc, si vous avez bien suivi, tout change avec la fameuse perte de poids. Les héros se jettent sur le gentil bout de viande fraîche autrefois vue comme "inconsommable", car trop .... grosse.... Alors que derrière tout ça, Kae a une personnalité en or. Elle est agréable, optimiste et toujours prête à aider. Mais ça, tant qu'elle n'est pas belle, personne ne le voit. Il est où, le beau message de l'amour au delà des apparences ? Pas dans le dictionnaire de Junko, visiblement, qui se cache sous l'étiquette de l'humour pour pondre un shôjo indigeste.
Et comme si tout ça n'était déjà pas suffisant, l'auteure caricature au maximum notre héroïne. On a l'habitude, malheureusement, de voir dans les séries des moqueries sur les personnes en surpoids. Ne vous attendez donc pas ici à un semblant de message pour aider de potentielles lectrices qui seraient dans ce cas. L'inévitable cliché de la fujoshi grosse et moche est donc présent à l'appel, cerise sur le gâteau, elle a des lunettes. Lunettes qui fondent d'ailleurs comme neige au soleil une fois devenue mince. C'est bien connu, on ne peut pas être beau ET avoir des lunettes hein, c'est quoi ça. Apparemment, c'est un tue l'amour. Très sympathique aussi la voix ridicule dont ils affublent Kae au tout début de la série, voix qu'elle perd également par la suite. Pas un seul instant je n'ai eu l'impression d'être face à une mauvaise blague sur les personnes rondes, pas du tout, du tout.
Heureusement pour elle, l'auteure se rattrape un peu avec l'arrivée du dernier "prince" Shima, seul personnage pour le moment qui apprécie les deux aspects de l'héroïne, ainsi que ses passions. A son arrivée, j'ai eu envie de croire que les choses pouvaient s'arranger, malheureusement, je n'ai pas eu la force de continuer.
Je ne suis peut-être pas la mieux placée pour parler de cette oeuvre : je n'ai tenu que cinq épisodes de sa version animée et je n'ai pas été plus loin que le premier tome pour sa version papier. Malgré tout, j'ai relevé tellement de choses aberrantes dans cette oeuvre qu'il fallait absolument que j'en parle. Je ne saurais jamais si, au final, les choses s'arrangent, parce que d'une part, je n'ai pas envie de savoir, de l'autre, le mal a déjà été suffisamment fait, je pense. Malgré tout le mal que j'en dis, Kiss Him Not Me a aussi ses scènes vraiment rigolotes, mais ça ne m'a pas fait oublier le reste.
Si vous avez envie de lire de vrais bons shôjos / josei dont le scénario se base sur les apparences, lisez ou regardez plutôt Mon Histoire ou Princess Jellyfish. Eux sont vraiment drôles et ont, en plus de ça, de beaux messages.
Créée
le 4 déc. 2016
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