Autant dire tout de suite les choses qui fâchent : la "goule mania" qui touche la sphère otaku depuis l'année dernière ne m'aura pas convaincue, pas avec cette adaptation du manga de Sui Ishida en tout cas. J'ai bien conscience que ma critique ne sera pas des plus objectives, étant donné que je n'ai que ce support pour baser mon jugement. Mais en tout cas, ce n'est pas avec cette adaptation que je deviendrais fan...
A la base, le scénario était pourtant engageant. On nous propose de suivre le quotidien mouvementé de goules, des monstres à l'apparence humaine qui se nourrissent... de chaire humaine. Le tout devient plus intéressant quand Kaneki entre, malgré lui, dans un monde qui n'a rien de très attrayant. Les premiers épisodes se font donc intéressants de ce point de vue. La découverte du mode de vie des goules, comment elles s'organisent entre elles, les "gentilles" goules de l'Antique, les "méchantes" d'Aogiri... Tout cela était plutôt intéressant à découvrir. Seulement, ce que je prenais pour une introduction s'étale de plus en plus... Et mange plus de trois-quart de la série. Résultat, on est ultra bien informés sur l'Antique, et donc on souffre du manque de dynamisme provoqué par le tranche-de-vie, et surtout, on s'ennuie ! Pendant tout mon visionnage, j'ai passé mon temps à attendre que les choses se bougent, qu'on avance dans cette série qui se faisait plutôt contemplative, finalement. Malheureusement, seul les deux derniers épisodes de la série font accélérer l'intrigue et encore, je ne peux pas dire que cela m'ait beaucoup enthousiasmée. Je ne sais pas si je l'exprime bien, mais je trouve que la série ne décollait pas et du coup, reste horriblement plate.
Il y a toutefois un certain nombre de bons éléments dans la série, mais qui ne sont pas toujours très bien exploités. L'affrontement entre les hommes et les goules, les Colombes et le groupe de Kaneki donc, est bien traité de façon à ce qu'on comprenne aussi bien un parti que l'autre. En somme, pas de méchants, juste des goules plus voraces que d'autres. En revanche, nous n'avons finalement que peu d'action. Un autre point qui était intéressant, c'était le "restaurant" de goules avec Le Gourmet, Tsukiyama, mais malheureusement, on en voit encore une fois peu les couleurs. Les éléments intéressants semblent précipités, mal introduits et pire, vite oubliés. Le reste, comme le tranche-de-vie, en revanche, s'étale et prend bien trop de place. J'ai d'ailleurs constaté un mauvais équilibre entre les scènes de vie quotidienne et l'action, qui se côtoient maladroitement.
On m'a également vanté les mérites psychologiques de Tokyo Ghoul : il n'en est rien dans cette adaptation. Kaneki franchit le pas de mangeur de chaire humaine, certes avec difficulté, mais n'y revient plus par la suite. Du peu que j'ai lu le manga, j'ai eu l'impression que la psychologie était bien mieux travaillée. En contrepartie, l'aspect un peu "malsain" de la chose fonctionne, notamment dans les derniers épisodes. Je ne cache pas que la torture du héros m'a mise très mal à l'aise, au point de regarder l'épisode en marche rapide. Un point de réussi pour le Studio Pierrot, je présume.
Les personnages sont globalement peu attachants. Le seul point que j'ai trouvé sympa, c'était le caractère très original, voire pas beaucoup éloigné de la folie, de certaines goules. Les Colombes, pour le reste, sont sans relief et vite oubliées. Kaneki est un héros un peu agaçant : il geint tout le temps et se réfugie la moitié du temps dans les jupes de Toka... Mais quelque part, ça se comprend. Pourtant, il lui manque clairement un petit quelque chose pour que je compatisse vraiment à son sort. Surement du dynamisme, comme la série toute entière. Toka était un personnage plus plaisant et certainement celle que j'ai préféré. Son côté combatif et plus "humain" que les autres la rendaient davantage attachante. Je ne peux pas en dire autant des autres qui sont vite vus, vite oubliés. La série manque donc de personnages charismatiques pour rendre accro.
Pour ce qui est du visuel, bien que beaucoup de fans de la version papier l'ont critiquée, j'en ai été satisfaite. Le chara design est réussi, les couleurs plutôt jolies, mettant l'accent sur le rouge sang. Bon, il est vrai qu'il ne faut pas comparer avec l'oeuvre du mangaka, mais sinon, cela reste joli. L'animation n'est pas horrible non plus, pour le peu d'action que l'on a de toute manière...
Cette adaptation de Tokyo Ghoul ne m'aura pas séduite : trop lent, trop mou, pas assez "d'épaisseur". Cela ne m'empêchera pas de me pencher sur le manga, mais ce n'est pas cette première saison qui parviendra à me convaincre...
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