Après deux épisodes, l'affaire est pliée. La série essaie de se vendre sur le fait de traiter le sujet social de la timidité maladive en milieu scolaire.
Le concept a déjà été pratiqué avec autrement de succès dans la série Hitori Bocchi no Marumaru Seikatsu, série de 2019 en douze épisodes. On y suit une fille de l'école primaire qui a effectivement une timidité maladive, on rentre à l'intérieur de ses pensées et c'est savoureux. Elle monte des plans farfelus pour ne pas avoir à communiquer ou elle analyse des situations de manière incongrue pour mieux jouer à croire qu'elle progresse dans son défi d'avoir plein d'amies. Elle s'en fait insensiblement, et la série est drôle et les personnagages attachants, du kawai, mais sans rien de malsain. Loin de là, c'est vraiment fait avec maturité et drôlerie.
Voici donc la série "Komi cherche ses mots". L'héroïne principale est un idéal sexuel de fille grande avec de longs cheveux et des bas noirs. La personne qui va l'aider c'est un garçon lambda voué visiblement à devenir son petit ami. C'est sans doute très intelligent de superposer l'aide pour guérir quelqu'un de son mal à une récompense sexuelle. C'est trop intéressant comme histoire, c'est fin, c'est fin !
La fille est déjà au lycée, lycée d'élite, avec les notes de première de la classe, mais personne ne se rend compte de son problème. Les quiproquos sont arrangeants. Ah oui ! c'est comme ça que ça se passe pour pas que quelqu'un comprenne. OK ! d'accord !
Le fan service s'étale discrètement, mais quand même.
Au plan esthétique, l'argument est la récupération d'un modèle de visage qu'on trouve dans la BD franco-belge, les Spirou notamment, sauf que là ce visage caricatural de l'héroïne revient tout le temps le même et est censé représenter la gêne surprise de la personne timide. C'est nul, c'est mal choisi, ce n'est pas bien fait.
En plus, les scènes ne sont pas logiques. On a une scène invraisemblable où les héros écrivent l'un l'autre au tableau, avec les lacunes de la traduction en vostfr. Le récit avance comme je te claque, c'est pareil pour l'autre série catastrophique de cette saison Mieruko-chan. C'est une série où l'héroïne principale voit des fantômes particulièrement affreux, les autres ne voient pas les fantômes et elle fait semblant de ne pas les voir sans qu'on nous fasse vivre comment elle a pu s'habiter, jouer ce jeu, surmonter les effets de surprise, néant elle est tout de suite déjà rôdée pour faire semblant de ne pas les voir, et en deux épisodes c'est déjà surnourri de fan service débilitant. Mais le fan service est moins présent dans Komi cherche ses mots, mais c'est la même merde. Les scénaristes ont un concept, mais ils n'ont rien à dire pour le remplir. Tu regardes du vide. Il ne se passe une scène qui n'est pas drôle, qui ne fait en rien avancer une intrigue, tu ne peux même pas apprécier la finesse d'un trait psychologique, les réactions sont au contraire absurdes, ben c'est ça les nouveaux animés de l'automne 2021 Mieruko-chan et Komi bafouille ses mots. Quel néant. Je croyais qu'on avait touché le fond avec Arrête de me chauffer Nagatoro, mais là ce n'est pas que ce soit pire, mais on arrive à faire aussi mauvais avec pourtant une idée de scénario qui mécaniquement devrait faire mieux : d'un côté la fille seule à voir des esprits, de l'autre la fille timide qui doit s'en soigner. C'est plat, c'est de l'encéphalogramme plat, ces trois séries, je n'en reviens pas. Comment on arrive à rassembler des équipes pour créer ces trois dessins animés ? Comment on arrive à rassembler du budget ? Comment on arrive à avoir des diffuseurs ? Comment on arrive à avoir un public ? Comment on arrive à avoir des gens qui vont jusqu'au bout de la réalistation sans dire : "Stop ! je n'en peux plus, c'est trop chiant, c'est trop nul, c'est trop déprimant, c'est bon pour un essai en première année d'école d'animation, et encore pour les glandeurs qui veulent faire croire qu'ils ne se la coulent pas douce !"
Il y a un moment où il faut arrêter les frais !
Voilà, allez vous faire plaisir avec Hitori Bocchi, ceci c'est un attrape-nigauds.