L'histoire de Kurenai débute sur un fond assez classique : un ado un peu patraque doit s'occuper d'une petite fille "aristocrate" de 7 ans recherchée par une famille consanguine et pas très aimante. Je ne sais pas si je dois rentrer dans les détails car, outre le spoil, la plupart du temps ils sont à tomber par terre. Le passé de Shinkurô est franchement absurde, par exemple, mais après tout on peut en faire abstraction si les personnages s'avèrent intéressants. Et c'est presque le cas.
J'ai bien aimé le début de cette série car même si le scénario n'apporte rien de nouveau, j'y ai trouvé des réactions réalistes venant de Shinkurô. Ce dernier - et c'est rare - parle à peu près normalement aux gens, use de l'ironie et ne "surjoue" pas quand il répond. Évidemment, on sent déjà poindre le côté geignard mais au début ça passe. Pareil pour la petite Murasaki qui joue son rôle de petite fille hautaine (encore une qui parle comme un adulte), très naïve sur le monde réel mais qui sait aussi être attendrissante. Mieux : dans Kurenai il n'y a presque aucune allusion de type lolicon. Il y même une scène dans les bains publics sans un seul sous-entendu mais seulement un mec qui se lave avec une petite de 7 ans. Incroyable ! On est bien dans un animé japonais ?
Kurenai semble donc lorgner sur le Seinen de type "scènes de vie". En gros celui où on s'attache aux personnages en les regardant vivre ensemble. Le problème c'est que c'est ennuyeux, surtout à la longue. Car en fait dans Kurenai ces scènes durent une éternité (voir un épisode complet) et arrivent parfois suite à des moments dramatiques. Ce qui les rend complètement inconsistants.
L'autre chose qu'il faut aussi expliquer c'est que ça ne s'arrête pas à Shinkurô et la petite Murasaki puisque à chaque fois les deux voisines s'incrustent, ainsi que parfois les deux camarades d'écoles de Shinkurô. Il y d'ailleurs un fort côté "Harem" puisque si on rajoute le patronne Benika et la garde du corps, ce type est en fait entouré de nanas dont au moins deux sont amoureuses de lui. Non en vrai c'est toutes.
L'autre problème de ces "scènes de vie" c'est qu'elles ne sont ni comiques, ni particulièrement originales. Déjà il y a le fait que Shinkurô qui doit protéger et s'occuper de Murasaki tout en continuant d'aller en cours (ok...) ne pense tout simplement pas à fermer sa porte. Pas même la nuit. Jamais. Dans aucun épisode. Alors forcément elle part quand elle veut la mioche et pour les voisines c'est l'auberge espagnole. Sur le côté comédie on fait vite le tour mais le summum de mauvais goût est vraiment atteint à l'épisode 6 et je crois d'ailleurs que tout empire après cet épisode.
Pas spécialement drôle, la série nous rend très vite les personnages caricaturaux et chiants. Shinkurô rentre enfin pleinement dans son rôle de geignard fataliste, Murasaki devient franchement collante ET conne, les voisines parlent encore plus pour ne rien dire, les copines de Shinkurô continuent de faire pour l'une l'amoureuse (secrète) épanouie et pour l'autre la binoclarde jalouse et austère et enfin la garde du corps est toujours aussi inexpressive. Ce n'est pas que les personnages ne sont pas développés, c'est juste qu'il n'y a rien à développer. Et au fond je me moque de leur développement : je veux que ça avance !
Il y a bien de l'action et des - trop courtes - scènes de combats dans la série mais là encore la logique m'a échappée. Et je fais volontairement l'impasse sur le "coup spécial" de Shinkurô. Ce dernier est super fort... quand il veut. Et c'est même pas lorsqu'il tient à tout prix à protéger Murasaki, à la façon Shonen, non c'est vraiment quand il veut. Les combats de fin sont encore plus étranges et illogiques mais je ne vais rien spoiler. C'est juste très mauvais et irrationnel. Avec un déluge de sang et de violence qui vient sans prévenir pour donner un semblant de côté adulte à la série. Alors qu'en même temps les personnages n'ont presque jamais de sang sur le visage et ne meurent jamais de ce qui aurait pourtant du les tuer.
Autre chose quand même : les méchants sont vraiment très très méchants ! Même pour des consanguins leur façon d'agir est particulièrement aberrante et la "résolution finale", sorte d'Happy End, est tout simplement impossible à croire. De toute manière les 2 derniers épisode sont un condensé de l'absurdité de cette série. Alors que c'est "la bataille" finale" la mise en scène mélange les combats, la parlotte, la morale (c'est dingue comme tout le monde s'enquiert de l'avis d'une gosse de 7 ans) et même des blagues qui tombent à plat (ex: "- Je ne suis pas content Benika. - Pour le stationnement interdit ?"). Le rythme est cassé à chaque moment et le côté dramatique ne prend pas. En voilà une bonne idée pour terminer la série !
Kurenai n'est pas une série novatrice comme on peut le lire ici et là. Au mieux un patchwork, mais raté. Adapté d'un manga, lui-même adapté d'une série de romans, j'ignore si il y a quelque chose à en tirer mais une chose est certaine à mes yeux : la série animée est à éviter. Et vous savez qui croire, non ?
En résumé :
LES PLUS :
- Un chara-design et un background corrects.
- Les premiers épisodes sont plutôt sympa.
LES MOINS :
- Ca parle de trop et au mauvais moment.
- L'histoire et les actions des personnages sont tout sauf crédibles.
- Shinkurô passe très vite de personnage "crédible" et raisonnable à tête-à-claque.
- L'épisode du "théâtre".
- Ca devient de plus en plus lent et frustrant. En argo se dit de quelque chose qui devient chiant.
- Le "Happy End" qui est à l'image de tout ce qui ne va pas dans Kurenai.
Article original issu de mon blog :
http://ashtaka.blogspot.fr/2013/08/kurenai-jai-pas-aime-mais.html