Il faut la voir

La série de 6 chapitres de 55 minutes est basée sur des faits réels, comme la plupart d'entre vous savent sûrement. À Saint-Jacques-de-Compostelle, en 2017, une jeune chinoise de 12 ans, fille adoptive d'un couple aisé (elle avocate et lui journaliste), a été retrouvée morte. Après l'enquête de la gendarmerie espagnole, les parents ont été accusés du meurtre, jugés et condamnés à 17 ans de prison. La mère s'est suicidée en prison après quelques tentatives intenses, et le père reste emprisonné. Je ne révèle aucun spoiler puisque l'affaire est publique. Ni l'un ni l'autre n'ont reconnu leur culpabilité en aucun moment, et le père a renoncé à son congé de prison et souhaite purger sa peine jusqu'au dernier jour pour envoyer un message à la société afin de prouver son innocence. Malgré le fait que la culpabilité ait été prononcée à l'unanimité par le jury populaire (ce procès s'est déroulé selon cette procédure), PERSONNE n'a pu développer une théorie solide sur la motivation que pourraient avoir les parents pour commettre ce crime. Évidemment, la mission de la série est de raconter une histoire dans laquelle les faits jugés et "théoriquement" prouvés sont fidèles, tout en l'enrichissant de quelques histoires complémentaires qui n'ont pas besoin de s'adapter à la réalité, ce qui est habituel dans ce genre cinématographique. Mais la série a un grand mérite, et c'est pourquoi elle a été parmi les premières places sur la plateforme mondiale : elle présente des interprétations des deux protagonistes que nous devons qualifier d'extraordinaires, et des interprétations secondaires de premier ordre ; à aucun moment, elle n'abuse du morbide et elle est absolument respectueuse de la jeune fille décédée. Cette série est étiquetée comme « true crime » faisant partie d’un genre qui, dans le monde entier, compte des millions d'adeptes. Aux États-Unis, où la mode frôle la pathologie, il existe des groupes sur Internet qui se consacrent à tenter de résoudre des crimes que la police a laissés sans coupables.

En parlant de la série en particulier, EL CASO ASUNTA, n'aurait pas connu un succès retentissant dans le monde entier sans la performance prodigieuse de ses deux protagonistes, Candela Peña dans le rôle de Rosario Porto, la mère de la jeune fille, et Tristán Ulloa dans le rôle d'Alfonso Basterra. Leur interprétation est véritablement prodigieuse, sans pour autant laisser de côté les acteurs secondaires de la série, mais toujours de première ligne, comme Javier Gutiérrez (juge d'instruction), Francesc Orella et Alicia Borrachero, avocats de la défense des accusés. Un autre mérite de la série, comme le dit très bien Albertini sur le célèbre site ESPINOFF, est qu'elle ne donne pas les faits, mais laisse au contraire le spectateur analyser les preuves, les témoins et les incohérences qui surgissent tout au long de l'intrigue. Elle traite les téléspectateurs comme des adultes, ce qui est très important.

En bref : de l'énorme quantité de séries et de films que propose NETFLIX, on trouve de temps en temps quelques-unes qui détachent des autres. Cette série en est une d’elles.