Je n’ai lu pour l’instant que le premier tome de la saga et je ne peux pas m’empêcher de trouver, qu’une fois encore, il est étonnant de constater la différence de ressenti entre le support papier et visuel. J’avais adoré la lecture du livre et ce qui m’avait profondément touchée (et marquée au long terme), c’est la relation, à la fois fusionnelle et toxique de Lenu et Lila. Alors que là, c’est tout autre chose qui transparaît à l’écran : leur environnement social. Alors évidemment, leur relation est très importante, elle est la clé de tout, mais aussi puissante qu’elle puisse être, elle ne m’a pourtant pas parue aussi malsaine que dans le livre. L’adaptation en série d’un roman aussi introspectif ne pouvait qu’être divergente et s’est concentrée sur un contexte social que j’ai énormément apprécié, puisqu’il donne une tout autre dimension à cette histoire. Il lui donne aussi une violence à laquelle je ne m’attendais pas et qui m’a bien souvent coupée le souffle pendant ma vision. On saisit dès les premières images que le Naples de l’époque était dur, qu’il y avait une hiérarchie sociale notable et des règles tellement connues et appliquées qu’elles n’étaient même plus implicites.
Tout cela transparaît non seulement à travers les faits, mais surtout à travers les relations entre les personnages, bien souvent conflictuelles (si ce n’est constamment) et finalement, l’amitié entre Lila et Lenu, élément principal du roman, se transforme ici en forme de lutte pour la survie dans cette ville où tout le monde ne souhaite qu’une chose, les formater à suivre ces fameuses « règles ».
Malgré les différences de pays et d’époque, je crois que l’on peut facilement s’identifier aux filles, aussi différentes qu’elles soient. Je crois qu’on trouvera tous quelque chose en elles, ou en l’une d’elles, qui nous parle profondément. J’ai personnellement souvent été saisie aux tripes, souvent eu les larmes aux yeux, souffert avec elles. J’ai aussi ri quand elles rient et j’ai trouvé incroyable cette façon de vivre les événements auprès d’elles tout au long de ces huit épisodes. Conséquemment, le crève-cœur des dernières images à bien du mal à s’apaiser…
Je n’ai pas évoqué la qualité visuelle, ni la musique splendide qui accompagne la série, et encore moins les actrices absolument formidables qu’ils ont dénichées pour interpréter Lenu et Lila, mais je n’en pense pas moins, et j’espère sincèrement qu’ils vont produire la suite, parce que c’est réellement une série de qualité, et ce serait dommage de s’arrêter là.