La première partie de la saison 3 de l’Attaque des titans constitue probablement les 12 épisodes les moins bons de l’œuvre. L’opening, très différent des trois premiers, nous annonce que le contenu de cette saison ne ressemblera pas à ce qui précédait. Pas de traces de titans dans cet opening, qui semble beaucoup plus contemplatif, introspectif et centré sur l’histoire personnelle des protagonistes. Et en effet, les titans ne constituent plus les principaux antagonistes dans cette saison. En revanche, plutôt qu’à des détails sur le passé des protagonistes, comme semblait l’annoncer l’opening, on aura surtout le droit à des joutes politiques avec des dignitaires du régime, ou à des affrontements physiques avec des mercenaires à leur solde.
Ces changements ne réussissent pas à l’œuvre. Celle-ci pouvait captiver le spectateur par la terreur mystérieuse que faisaient régner les titans, la moindre information à leur sujet requérant d’immenses sacrifices et d’incroyables trouvailles d’ingéniosité. Mais ici, il suffit de suivre la piste donnée par un ecclésiastique et de tuer quelques mercenaires pour découvrir la vérité au sujet des élites du royaume…qui est qu’elles ne sont pas gentilles et qu’elles mentent à la population. L’aspect peu original du contenu politique de ce début de saison 3 s’accompagne d’une succession d’événements peu crédibles voire totalement ridicules dans la manière dont les méchantes élites sont renversées.
Pendant qu’ont lieu ces intrigues de cours, les protagonistes sont au prise avec une armée de mercenaires dont il devient assez rapidement clair qu’ils seront assez facilement vaincus et qu’ils ne constituent pas une menace aussi intéressante que celle des titans. Les combats (entre humains), bien que fluides et bien animés, deviennent rapidement lassants. Le chef des mercenaires a le droit a beaucoup trop de temps d’apparition pour le peu qu’il apporte à l’intrigue, à savoir quelques informations sur le passé de Rivaille et de Mikasa.
Cette première partie de saison ne contient que peu de scènes agréables à regarder, et son principal intérêt réside dans les révélations qu’elle finit par effectuer sur les la famille royale, les titans, et Grisha Jäger. Pour obtenir ces informations, il faudra voir Eren torse nu et les bras écartés par des chaînes dans une cave pendant plusieurs épisodes d’affilée. (Si on ajoute à cette scène celle de la machine de torture du général Zackley, on peut du reste commencer à éprouver quelques inquiétudes concernant la psychologie de l’auteur de la série.) Au fur et à mesure que ces révélations sont faites, la série essaie de conférer de la subtilité et de la profondeur au personnage d’Historia Reiss, mais cela ne fonctionne pas plus que lors de la saison précédente, et ses réactions semblent parfois assez capricieuses. Le seul intérêt de tous les flashbacks la concernant réside dans (spoiler saison 4)
La manière dont sa demi-sœur lui raconte l’histoire d’Ymir Fritz, cette fille que « tout le monde aimait » et dont Historia cherchera manifestement à s’inspirer.