Lecteur du manga, j'ai toujours éprouvé un plaisir immense à redécouvrir les scènes qui m'ont marqué dans la version papier en couleurs, animées, doublées et avec des musiques. Jusqu’à présent, à l’exception de certains petits ratés, WIT a toujours réussi à sublimer le manga. Le dernier exemple en date est pour moi la charge d’Erwin dans l’épisode 16 de la troisième saison : scène incroyable dans le manga, elle a su dépasser toutes mes espérances dans l’anime grâce à la mise en scène et au seiyuu incroyable d’Erwin.
Je pense que j’étais encore plus impatient de voir cette saison 4 que ceux ne suivant que l’anime. Sachant déjà ce qui allait arriver, j’imaginais déjà l’animation incroyable qu’il y aurait sur des scènes telles que la transformation d’Eren à Mahr, le combat de ce dernier face au Marteau ou encore la scène de Levi contre Sieg dans la forêt.
Oui mais voilà, il a fallu que l’on choisisse Mappa, a qui on a laissé un temps de production ridicule, pour réaliser cette saison. Il n’y a pas que du mauvais dans leur réalisation, et je vais d’ailleurs commencer par le positif.
Le scénario des chapitres à adapter durant cette saison étant globalement excellent, il est vrai que les épisodes plutôt calmes sont très réussis. La plupart des épisodes sans action sont globalement bons : pratiquement aucun cut n’est fait par rapport au manga (ça change de l’arc politique charcuté par WIT), l’animation est globalement bonne (les visages parfois mal dessinés comme Frock de l’épisode 6 ou Eren face au miroir seront corrigés dans le blu-ray), et l’ambiance est vraiment bien retranscrite (les épisodes 2 et 12 m’ont vraiment plu, là où les scènes ne m’avaient pas spécialement marqué dans le manga, et la fin de l'épisode 15 est magistrale).
Malheureusement, ça n'empêche pas certains épisodes "calmes" d'être tout de même ratés : le flashback de Reiner est beaucoup trop charcuté, lui retirant beaucoup d'impact par rapport au manga, la scène du restaurant coupe 50% des dialogues d'Eren sans raison…
De plus, il a fallu que les choses se compliquent lors de scènes nécessitant plus de budget et surtout, de temps. Dès l’épisode 1, on peut dire que j’ai senti la douille arriver en voyant les Primordiaux réalisés en CGI. Pour ne peut être que dans le négatif, on peut dire que cette CGI est plutôt bonne par rapport à ce qui se fait dans d’autres animes, et certains titans comme le Mâchoire ou le Charrette rendent vraiment bien. Malheureusement, le cas est déjà plus contrasté pour le Cuirassé (la scène de transition entre le Cuirassé de WIT et celui de Mappa dans l’épisode 3 me fait encore faire des cauchemars), et certains autres ont vraiment un rendu catastrophique : le Bestial sort tout droit d’un jeu de PS2, lui faisant perdre toute la crainte qu’il dégageait dans les autres saisons, le Marteau ressemble à un jouet en plastique et surtout, l’Assaillant est totalement ruiné. Le choix artistique de rendre ses yeux blancs est original mais me convient, en revanche tout son modèle 3D est vraiment immonde et donne aussi l’impression qu’il sort d’un jeu de PS2. En plus du visuel parfois immonde, la CGI sur les titans pose également un problème de rythme : leurs mouvements sont parfois saccadés, et enlèvent globalement toute l’intensité de leurs mouvements. Le combat entre Eren et le Marteau, qui est une scène que j’attendais beaucoup, est finalement complètement raté dans l’anime.
Pour couronner le tout, en plus de cette CGI sur les titans, il a aussi fallu qu’ils en mettent sur les équipements tridimensionnels. Lors des scènes en équipement tridimensionnel, nous avons donc le choix entre des plans pratiquement fixes en 2D, bien loin de ce que faisait WIT, ou des plans un peu plus en mouvement, mais dignes de Code Lyoko, en 3D.
On pourrait dire que seules les scènes de combat sont ratées à cause du manque de temps qu’a eu Mappa pour réaliser la saison, malheureusement un autre gros problème est présent dans cette saison : celui du choix des OST.
SNK nous avait habitué à des OST magistrales, toujours bien utilisées lors des différentes scènes (transformation de Reiner et Bertolt, de Bertolt à Shiganshina, la charge d’Erwin, le sacrifice d’Armin…). Dans cette saison, nous commençons plutôt bien avec une toute nouvelle OST très sympathique dans l’épisode 1, qui était déjà celle du trailer… et que l’on réentendra malheureusement ensuite pratiquement une fois par épisode, au point de nous en dégouter. S’ajoute à ça l’utilisation globale catastrophique des OST ; la scène de transformation d’Eren épisode 5 est complètement ratée (à quel moment mettre une musique héroïque est vu comme une bonne idée dans une scène où se produit un attentat ? Pour une fois, la musique du trailer aurait bien collé, voire carrément aucune musique du tout, comme dans certains montages que l’on peut voir sur YouTube), même problème du choix des OST lors du combat d’Eren contre le Marteau ou pour le rap lors de Levi contre Sieg, et j’en oublie d’autres. Au contraire, certaines scènes manquent cruellement d’OST, réduisant grandement l’impact qu’elles devraient avoir.
Pour conclure ce pavé déjà bien trop long, la saison est globalement bonne grâce au travail d’Isayama sur le manga. Pour ce qui est de celui de Mappa, malgré des points positifs et de bonnes surprises sur certaines scènes, de manière générale toutes les scènes culte du manga ont été partiellement ou totalement ratées, à cause de l’animation, du rythme, des cuts, de l’OST, ou des quatre à la fois (tentative de suicide de Reiner, transformation d'Eren à Mahr, Eren contre le Marteau, Eren face au miroir, Eren qui met sa veste, Eren qui parle à Armin et Mikasa au restaurant...).
En résumé, le positif : Le scénario, l’ambiance, l’animation des scènes calmes, le visuel des personnages plus fidèle au manga.
Le négatif : L’animation des scènes d’action, les OST très souvent mal choisies (ou pas choisies du tout), le rythme parfois très bancal, les scènes clés (parfois pourtant calmes, ratées quand-même).
A voir ce que donnera la suite, mais sans spoil, vu ce qui nous attend, si Mappa ne produit pas un meilleur travail sur les scènes d’action, on a du souci à se faire.