L'Effondrement par AoIoA

Je suggère d’économiser du temps en allant directement aux dix dernières minutes du dernier épisode de cette série. On y trouve l’essentiel : « … que l’on poursuive la croissance ou que l’on opte pour une décroissance, dans les deux cas l’effondrement de notre société est inévitable ». Les quelques épisodes qui précèdent nous racontent ce qui nous arriverait si nous ne bougeons pas. Selon un scenario catastrophe qui semble être issu d’une conspiration entre Henri Laborit et Alain Raisnais, on nous présente des individus égoïstes, irresponsables, maladroits et fatalistes, gesticulant pour fuir, à pied, en voiture, en avion ou en bateau. Concernant cet éloge de la fuite, il serait bon de revoir notre histoire. En effet, à travers les famines, les maladies et les guerres, dont la dernière à engendré des restrictions bien plus dramatiques que les quelques ruptures de stock que l’on nous montre ici en supermarchés ou en station services, notre société à fait preuve de bien plus de résistance, de solidarité et d’inventivité pour sa survie, comme d’ailleurs il en a toujours été ainsi depuis Cromagnon. Quoi qu’il en soit, cet effondrement potentiel n’est pas un scoop, il est inéluctable, nous le savons et nous n’avons pas de solution évidente ; le concept de décroissance court encore après sa définition, et on nous avertit ici, sans prendre de gros risques, que la fuite ne fait pas partie de la solution.

Quant au GIEC, évoqué à la dernière minute comme lanceur d’alerte, il n’a jamais lancé une telle alerte, car d’une part il n’a aucune autorité en la matière, d’autre part il est bien trop occupé à s’assurer que l’Europe engloutira bien mille milliards d’euros pendant les dix ans à venir, et à entretenir l’illusion que cela aura une quelconque influence sur les fluctuations climatiques, voire sur le mouvement des plaques tectoniques (un certain discours de Manille). Scénario catastrophe également à l’appui. Alors, ces mille milliards d’euros, s’ils existent, pourquoi les offriraient t’on aux industries chinoises, américaines ou russes qui se préparent déjà à nous assister dans ce suicide collectif, avec la bénédiction du GIEC et de l’ONU ? Pour ma part, je trouve qu’il serait plus profitable de s’en servir pour amorcer un changement décisif de société, tout au moins en Europe. Si l’homme ne peut pas avoir la prétention de changer le climat, peut-être pourrait-il, plus modestement, envisager de changer son système de société? Quitte à admettre, pour un temps, que la vigne poussera en Angleterre et que le niveau des océans montera de quelques centimètres.