Dessin animé oublié de l’ère des robots géants.

Il n’est pas le premier mecha à avoir été diffusé à la télévision, mais pourtant, L’empire des cinq occupe une place particulière, surtout en France.

Un mecha ?
Un mecha est une armure robotisée de forme humanoïde. Ici, c’est aussi un sous-genre de manga et d’anime apparu dans les années 60 au Japon. Pour information Iron-Man n’est pas un mecha, mais l’exosquelette piloté par Ripley à la fin d’Aliens, le retour en est un ; tout comme les Jaegers de Pacific Rim.

Donc, L’empire des cinq, un des premiers animes de ce genre avec Mazinger Z et Goldorak a été diffusé au Japon sur NTV en 1982, puis en France sur Antenne 2 en 1985, dans l’émission Récré A2. Une seule saison de 24 épisodes, mais surtout, une histoire riche en légendes et en prouesses graphiques.

L’empire des cinq, une fois n’étant pas coutume, a été présenté dans l’ordre. Pour un public jeune qui avait encore en mémoire Goldorak et ses épisodes diffusés n’importe comment, suivre une histoire du début à la fin était presque nouveau. Surtout que ce large public jeune avait quelques années en plus. Leurs esprits étaient plus éveillés et leurs capacités à apprécier et comprendre un scénario, nettement plus importantes.

De quoi ça parle ?
Nous sommes dans la seconde partie du 21ème siècle et la sympathique famille Kossyg travaille tranquillement dans leur ferme aquatique. Après une attaque des méchants Logors, qui ont détruit toute leur ferme, ils partent en quête de l’obsession de leur père, et du motif de cette attaque, le trésor d’Askadis. ils feront tout pour trouver ce fameux trésor avant les Logors et ainsi sauver la Terre, à bord de leur robot géant : Thorn-Rock.

Des incohérences ?
Oh oui ! Et elles sont presque toutes du côté français. Car la traduction de cet anime est simplement du foutage de gueule. Je passe les noms japonais devenus français, pourquoi pas … surtout pour les années 80. Après, transposer leur ferme du Japon au Canada … allez, soyons gentils. Mais pourquoi changer les noms des îles qu’ils visitent ? Pourquoi mal les prononcer ? Pourquoi modifier les mythes et les légendes rencontrés ? Les livres d’histoires n’existaient pas en 1985 ? Askadis c’est quoi ? Car dans la VO, « Quetzalcoatl », le nom original, existe vraiment ! Mais Askadis, non ! C’était trop dur à prononcer pour les doubleurs ou alors la cible des enfants que nous étions à l’époque n’avait pas le droit de découvrir de vraies légendes ? Heureusement qu’Esteban, Zia et Tao étaient là pour ça !

Côté japonais, on peut aussi critiquer un peu. Car toute une famille qui décide de chercher un trésor auquel personne ne croit, mais surtout sur lequel personne ne sait rien, est un peu surprenant. Personne ne sait ce qu’est réellement Askadis, ni même à quoi il ressemble. Y compris les Logors d’ailleurs ! Nous avons donc deux camps qui cherchent un trésor sans vraiment de raison. Si les Kossyg veulent sauver la Terre, sans vraiment savoir pourquoi, les Logors, eux, pensent qu’ils vont éradiquer les humains pour revenir des profondeurs de la Terre pour enfin voir le soleil. Le pire c’est que les Logors possèdent des vaisseaux de combat en surnombre et leur chef a même des super-pouvoirs. Donc pourquoi attendre d’avoir le trésor d’Askadis ? Où est la logique là dedans ?

C’est joli ?
L’animation de ce manga, datant je vous le rappelle de 1982 est moderne, et ce, même avec nos yeux d’aujourd’hui. Vous retrouverez les sensations et le même plaisir que de regarder le légendaire Goldorak. Même si je trouve ici les visuels nettement plus fluides et plus stylisés. La chasse au trésor d’Askadis, si conne soit-elle, permet de suivre leurs aventures plus sympathiquement que d’attendre une énième attaque de Vega avec un héros qui passe son temps à remuer du foin. Si si, regardez bien les occupations d’Aktarus !

Quand on pense que cet anime a presque trente ans, on se dit que le numérique n’a pas tant révolutionné l’animation que ça. La restauration a bien sûr nettement amélioré les choses. Mais au final, les mouvements et l’harmonie des scènes rapides, bien supérieurs à Goldorak, pourtant lui aussi restauré plusieurs fois, n’ont rien à envier aux animations d’aujourd’hui. C’est propre et dynamique.

Mini-pouces au pouvoir de Titan
Pour continuer dans la critique, il faut aussi parler du problème des proportions. Car je veux bien que le robot géant se divise en cinq, avec deux voitures, deux motos et un vaisseau volant. Mais pour être crédible, comment une personne de taille adaptée à la moto (le bras du robot) peut ensuite circuler normalement dans le vaisseau (corps du robot) avec toutes les pièces qu’il contient : salle de crise, poste de pilotage, chambres, etc. ? Je vous invite à regarder mon Thorn-Rock sur l’image, pour voir ce très gros problème, déjà visible à l’époque pour les enfants que nous étions.

On zappe ou on matte ?
Au final, L’empire des cinq est un très bon anime à conseiller. La découverte des légendes de par le monde est très intéressante. Votre côté Les mystérieuses Cités d’Or sera ravi de se replonger dans ces cultures, le temps d’un instant. De plus, la conclusion de cette histoire est très honorable. Car elle ne répond pas aux attentes de clôture de série habituelle. Et ça, pour 1982 et pour un programme jeunesse, c’est très rare.