Résumé.
C’est un bon documentaire qui à l’avantage d’être accessible et riche en rebondissements. Si Constantinople vous fascine (ou pas) je ne peux que vous conseiller de regarder cette série !
Points positifs :
- Récit linéaire qui facilite l'immersion
- Effets spéciaux et costumes maitrisés
- Construction du récit qui favorise les péripéties et le doute quant à l'issu du conflit
Points négatifs :
- Peu d’intérêt pour les dialogues
- Manque de justesse lors de certaines scènes (ex : scène de l'énigme de la pomme)
- Manque de contextualisation historique avant et après la prise de Constantinople
Critique complète.
Entre défis stratégiques, batailles navales, prophéties, trahisons, le siège de Constantinople fait partie de ces faits historiques qui ont tout pour faire une bonne fiction. Et si je m'attendais à voir une série à la sauce « Marco Paulo », la surprise du format documentaire m'a plutôt séduit.
La série s'articule autour de récits fictionnels et d'interviews d'experts. A cela s'ajoute une voix OFF prenant à la fois le rôle de narrateur et d'instructeur. En ce sens, la construction de la série est plutôt maitrisée, même si il arrive que l'insertion d'interview entre deux scènes d'action puisse casser le rythme. Globalement, le schéma : « description d'un fait historique via l'interview ~ scénarisation de l'action ~ explication et narration via la voix OFF » marche bien ; le narrateur apporte beaucoup d'éclaircissements en termes d'anecdotes historiques et de questionnements sur la véracité de l'intrigue.
Concernant la partie scénarisée, l’idée derrière la réalisation n'est pas de sonder l'esprit des personnages, ni de les articuler autour d’interactions humaines, mais plutôt de structurer les actions des protagonistes autour d'un fait historique. De ce fait, les dialogues et l'intrigue des personnages principaux ne sont pas forcément très élaborés, néanmoins cela ne gâche pas la série, puisque l'attente se situe plus à un niveau historique et descriptif.
Sur ce dernier point, le défi est relevé. Dans les grandes lignes, la retranscription est fidèle, l'apport historique est synthétique et suit un chemin linéaire compréhensible, ce qui permet au spectateur une immersion totale dans le conflit. Et même si des détails disparaissent au profit de la fiction, la partie documentaire n’a de toute façon pas vocation à être exhaustive (ce qui peut être une tare pour certain ou une opportunité pour ceux qui voudraient creuser le sujet). Dans tous les cas, la série est une rampe de lancement pour le public qui voudrait explorer l'histoire de Constantinople et/ou de l'empire Ottoman.
Finalement, la série sait nous tenir en haleine grâce à de nombreux rebondissements dans l’intrigue. Et bien que nous connaissions l’issu du siège, la victoire des Ottomans n’est pas toujours évidente tant les échecs sont récurrents. Au final, c’est lorsqu’apparait la lune rouge que la victoire devient certaine. C’est aussi à ce moment que l’on se pose le plus de questions :
« Que ce serait-il passé si la flotte Vénitienne était arrivée à temps », « D’où proviennent ces mystérieux éclairs sur l’ayasophia ? », « Est-ce que tout s’est joué sur des histoires de superstitions, de prophéties ? ».
La série nous laisse sur ces questions sans réponses qui de toute façon ne peuvent être nourries que par des réflexions hypothétiques.