"Où qu’il se trouve, Maurice Leblanc est soit vert de rage, soit rouge de colère !"

Virginie Ledoyen et Charles Berling forment le couple star de “L’île aux trente cercueils" d’après Maurice Leblanc le papa d'Arsène Lupin. Sous l’impulsion des scénaristes de France TV, ce drame insulaire à l’atmosphère envoûtante et surtout inquiétante - magnifiquement adapté pour la télévision en 1979 avec Claude Jade - se voit ici, transformé en un huis clos mâtiné de thriller avec une pointe de fantastique. Un mélange à la sauce esbroufe nous est proposé, cachant en son sein, la vacuité d’un scénario tiré par les cheveux. Durant six fois 50 minutes, dont un dernier épisode long comme une journée de tempête sur une île bretonne, nous suivons tant bien que mal, une histoire d'infanticide, de disparitions et de malédiction. L'atout majeur de cette production reste son décor (tournée dans le Finistère), parti prenant dans le suspense bien trop gentillet qu'on nous sert. Malheureusement, ce lieu, empreint d’une aura mystérieuse n’arrive pas à convaincre. En cause un calamiteux casting d’acteurs moues du genou à commencer par Christine Vorski (Virginie Ledoyen) dont le jeu monocorde devient pour le moins agaçant. Vient ensuite le représentant de l’ordre sur l’île en la personne du gendarme Stéphane Maroux (Stanley Weber, le fils de Francis), dont l’autorité est remise en question à chaque minute. Un type normal aurait distribué des bourre-pifs à tout-va pour se faire respecter, en plus il ne sait pas quoi faire de ses longs bras ! Le clou du spectacle revient au père Favre (Noam Morgensztern), le curé complètement azimuté qui en fait des tonnes dans le cliché du fanatique avec la panoplie bible + Apocalypse + abrutis de service prêts à toutes les bassesses pour sauver leurs âmes. Ah oui, j'oubliais, il y a aussi Remy (Thomas Mustin), le prophète-cuisinier, qui annonce avec des yeux révulsés et des crises d'épilepsie, des choses qu’on a déjà vu venir. Il nous joue tellement “L’Exorciste”du pauvre, qu’on a l’impression qui va nous parler de notre maman qui fait des trucs pas très catholiques en enfer. Au Secours ! Rendez-nous le baroque et l’épouvante ordinaire de la Grande Guerre dans le feuilleton d’origine !