Documentaire intéressant mais épuisant, en particulier les deux premiers épisodes, sur les aliens et le voyage dans le temps. La structure interne des épisodes est élaborée en créant des faux mini-suspens toutes les 5 minutes, avec bruits intenses pour créer une envie (?) de regarder la suite. La musique, si on peut l'appeler ainsi, qui est censée soutenir le propos ou créer une ambiance, est assourdissante et omniprésente, et semble parfois même surpasser la voix grave de Benedict Cumberbatch. L'acteur anglais est le narrateur et rapporteur des paroles de Stephen Hawking, que nous entendons tout de même quelques fois.
N'étant pas un scientifique de formation, certains propos paraissent se rapprocher davantage de la science-fiction que d'un rationalisme dur. Hawking n'hésite jamais à se lancer dans des théories et des paris, qui se prouveront peut-être corrects un jour, mais dont nous ne verrons pas les traces avant des années.
Le troisième épisode, le plus fascinant et effrayant par la même occasion, est plus agréable à regarder. La musique se calme enfin, le propos scientifique prend toute la place, appuyée d'images ayant déjà pris un petit coup de vieux en 10 ans. Il s'intéresse à la création de l'univers, à sa fin et à la survie de l'Homme, ou plutôt à ce que l'Homme devrait mettre en place pour subvenir en tant qu'espèce.
Même si l'on parle de billions d'années dans le futur (et le passé), j'ai toujours été perturbé par le fait que le soleil implosera/explosera/détruira tout sur son passage un jour, et que tout ce qu'on aura construit sur Terre aura été fait en vain (toutes ces guerres inutiles...). La peur insensée de mourir est présente, chez moi, et je pars parfois dans des délires à la Woody Allen (et si les scientifiques se trompaient et que le soleil n'en avait plus que pour une année à vivre, et si un astéroïde frappait la Terre dans 3 jours, et si la gravité cessait soudainement de fonctionner, que faire de nos prochains jours de vie sur notre planète bleue ?). Le scientifique lance des solutions, émet l'idée que notre seule chance de survie serait de construire des vaisseaux vraiment très, très rapides, en espérant qu'un anti-big bang n'est pas en préparation.
Pour une fois, ce qui est assez rare, si l'on suit son raisonnement et son envie de voir l'Homme coloniser la (les) galaxie(s), il me donne aussi une image positive des technologies, qui même si dangereuses (le nucléaire), seraient aussi notre salut. Plus qu'un outil technique pour mieux se battre ou communiquer, elle serait notre seule alliée. La série (me) donne presque envie de devenir ingénieur.e, alors que je n'ai jamais eu l'esprit scientifique/mathématique à l'école ou après.
Ces théories, même si nous serons tous morts et enterrés quand et si elles sont mises en acte, donnent un certain espoir. Espoir de quoi ? De survie de l'espèce. Mais, dans le fond, est-ce vraiment obligé de savoir que nous survivrons en tant qu'espèce ? Faudrait-il au contraire, vu la gestion de notre Terre, que l'espèce humaine s'extermine ou soit exterminée, avant de coloniser l'espace ? Peut-être que notre salut viendrait plutôt de là, ainsi que notre paix et notre sérénité, d'apprendre, de réaliser et d'intégrer que nous ne sommes que de passage, tous, femmes et hommes, et que tout ce que nous entreprenons ici sera détruit un jour, même cette passionnante critique que j'écris à l'instant, ce qui nous permettrait de ravaler notre fierté, notre Ubris, et d'accepter le monde et la vie tels qu'ils sont, en jouissant de la terre tout en ne la possédant pas (dixit Henry David Thoreau).