À mon avis il faut rentrer dans la série sans excès d'enthousiasme. Elle fait son chemin au niveau du bouche à oreille et j'ai trouvé que les deux premiers épisodes promettaient un véritable hit. Le choix de la voix-off permettait à la fois une exposition efficace et intrigante, puisque cette dernière servait d'outil narratif autant que de levier stylistique qui laissait présager d'une série à valeur symbolique et même politique.
Le choix du lieu de braquage tout d'abord. La prise d'un tel lieu, celui où la monnaie est imprimée, assure une victoire souveraine pour les braqueurs puisqu'ils mettent en échec le pouvoir de violence de l'état (la police), mais également sa souveraineté symbolique (la monnaie). Les braqueurs sont pour la plupart assez nuancés, victimes de la vie avec leur part reconnue de responsabilité. Le cerveau de l'opération est, c'est incontestable, plus intelligent que les forces de polices qui sont parfois frustrantes de stupidité. Tout ceci ayant lieu dans un pays largement touché par la crise depuis 2008, j'ai cru voir arriver une série vraiment très surprenante capable de questionner le pouvoir sur trois piliers centraux : l'utilité de son pouvoir de violence; la légitimité de sa souveraineté ("Cet argent que nous allons voler, il n'est à personne"); et la compétence de ses représentants. Mais tout ceci en est resté à des notes d'intentions.
Les épisodes passant, cette euphorie est retombée. C'est en partie dû à des défauts vraiment agaçants, notamment au niveau de l'écriture, la série se permettant des retournements de situation et certaines incohérences qui m'ont fait sortir du visionnage. Avec en parallèle certains arcs qui trainent en longueur, la tension retombe parfois à un niveau insuffisant pour une histoire de braquage.
Le bilan, c'est celui d'une série que j'ai cru voir arriver comme une jolie claque avant de me calmer. Le sous-texte est resté un peu suspendu pour livrer finalement une série parfois bancale au niveau de l'écriture, mais qui peut offrir certaines fulgurances.