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• SAISON 1 (Part 1 & 2) (9/10)



[Critique du 20 août 2019]


Je ne vais pas faire dans l'originalité, mais j'ai adoré ! Dès le premier épisode, on est pris par cette organisation millimétrée du braquage et des personnages charismatiques. Dans ce huis-clos, on aurait très vite pu tomber dans la redondance et l'ennui, toutefois le montage excelle ici. Alternant entre les camps et développant les situations grâce aux flashbacks de la préparation du braquage mis en ellipse au démarrage, la série garde ainsi un dynamisme constant sachant doser ses nombreuses péripéties avec l'évolution dramaturgique des personnages, rappelant parfois Braquage A L'Italienne et Usual Suspect. Le Professeur, Denver, Arturo et Berlin sortent incontestablement du lot grâce aux superbes performances des acteurs, et des dialogues géniaux. On finit par se lasser de Rio et Tokyo, en dépit de son statut de perso principal puisque sa voix off conte une partie des aventures. La mise en scène est irréprochable et offre de très bonnes scènes d'action, tout comme d'incroyables moments de tension. La musique est un peu trop présente dans l'ensemble, même si on finit par l'accepter et ainsi vivre la sérié à son rythme. Évidemment, on reste dubitatif devant la facilité de certaines scènes, que ce soit en faveur des braqueur (surtout Le Professeur), ou même de la police - de jolis concours de circonstances qui servent seulement à faire grimper la tension du show pour un final à couteaux tirés. On les acceptera sans trop rechigner tant l'histoire est bonne, la plupart des personnages a droit à un récit prenant et le scénario reste très intelligente dans l'ensemble. Reste plus qu'à voir comment ils ont réussi à relancer tout cela sur la Partie 3.



• SAISON 2.1 (Part 3) (8,5/10)



[Critique du 21 août 2019]


Je craignais le retour à une nouvelle intrigue improvisée alors que la première saison était sensée fonctionner seule. Mais n'en déplaise aux plus inquiets, les scénaristes sont relativement brillants et on réussi à innover, tout en gardant les bases qui ont fait le succès des premières parties. Si le démarrage, extravagant et simpliste, semble servir de simple faire-valoir superficiel pour nous faire voyager dans des décors idylliques, et repartir sur un bis repetita du précédent braquage, l'équipe créative parvient rapidement à nous surprendre et nous tenir de nouveau en haleine. Avec moitié moins d'épisodes, la cadence semble un peu plus tendue à l'image de cette nouvelle confrontation musclée avec des forces de l'ordre tenaces, sanguines et bien plus malines. La dynamique du montage demeure toujours aussi efficace, et offre un développement de psyché réussi pour la plupart des personnages. On regrette la faible mise en lumière des nouveaux venus comme Bogotá et Marseille - a contrario de Martin et l'inspectrice Sierra, très mis en avant malgré l'exagération de leur exubérance. Nairobi vole finalement la vedette, continuant d'affirmer un charisme fort et spontané qui fait mouche. Tout comme cette réalisation très nerveuse, et des choix musicaux judicieux, qui offrent des climax poignants.



• SAISON 2.2 (Part 4) (4/10)



[Critique du 16 avril 2020]


Je ne sais pas quoi dire tellement c'était décevant. Comme si les créateurs avaient retenus tous les bons points énoncés sur les parties précédentes et s'étaient contentés d'axer la série seulement là-dessus. Cette partie 2 de saison 2 est constamment dans l'excès, que ce soit pour les séquences d'action à grand renfort de ralentis et bandes-sons percussives hollywoodiennes, ou bien les passages dramatiques qui sont grossièrement appuyés de partitions larmoyantes et prestations surjouées. Pareillement le récit cherche toujours plus à se montrer spectaculaire qu'il en devient, non seulement, peuplé d'incohérences mais aussi une parodie du show lui-même : les nouveaux défis résolus par nos protagonistes ne sont pas crédibles, les réactions des personnages sont prévisibles et stéréotypés, et les ajouts de cette saison pour pimenter l'intérêt sont tout autant absurdes qu'ils font du pieds à des minorités et sujets d'actualité de façon bien opportuniste. Qu'est-ce qu'il en reste au final ? Quelques personnages, quand bien même beaucoup sont devenus caricaturaux et s'enferment dans leurs propres clichés. On peut également apprécier l'ingéniosité rocambolesque de certains plans, et la mise en avant des situations à suspense. Au final, un pur produit Netflix qui mise sur le spectaculaire et la complaisance, sans conclure son histoire, pour garder ses abonnés un an de plus.



• SAISON 3.1 (Part 5.1) (4/10)



[Critique du 18 septembre 2021]


C'est très indigne des premières saisons de la série, et à l'image des critiques adressées à Netflix. Commençons déjà par le fait qu'il s'agisse d'une moitié de saison, qui est elle aussi le dernier tiers d'une histoire entamée en "saison 2" (aka partie 3, puis 4). En gros : un surdécoupage de l'histoire sans pouvoir proposer d'arc scénaristique autonome sur une même saison. On nous propose alors 5 épisodes pour entamer cette demi-conclusion. Ça aurait pu être amplement suffisant pour clore le récit, sauf que les scénaristes ont inséré une multitudes de flashbacks, backstories inventées à la volée, et sous-intrigues annexes pour gagner du temps et faire revivre d'anciens visages. C'est simplement ennuyeux et agaçant.


Par ailleurs l'excès d'une réalisation américanisée, aux tics redondants et clichés, décrédibilise de plus en plus la série. Côté mise en scène, ce sont les ralentis à outrance et la sur-présence de la musique lors de ceux-ci, qui donnent un air de clip vidéo aux séquences. Sans compter les nombreuses scènes explosives, avec beaucoup trop de cuts, que n'auraient certainement pas reniées Michael Bay. Pour ce qui est de l'intrigue, les motivations et comportement des personnages dévient au gré des besoins du scénario, sans guère de penser pour la cohérence des bases établies. Leur pertinence et la minutie auparavant employée à rendre le casse et le solutions de repli plausibles sont donc définitivement balayées ici, au profit d'un divertissement type Fast & Furious.



• SAISON 3.2 (Part 5.2) (6/10)



[Critique du 03 décembre 2021]


Enfin, après 4 salves d'épisodes, cette intrigue débutée il y a plus de 2 ans arrive à son terme. Cinq épisodes, donc, pour conclure le braquage de la Banque d'Espagne qui n'a pas toujours été plaisant à suivre sur les partie précédentes, certainement du fait de n'avoir que des morceaux d'histoire. Car, ici, voir les engrenages se mettre en place, retrouver l'esprit de révélation des toutes premières saisons, comprendre l'intérêt des flashbacks lourdingues auparavant, redevient assez jubilatoire. La tension est clairement présente, et les retournements de situation également, dont certains sont bien imprévisibles. De ce côté le divertissement est assuré et on renoue avec la bande du Professeur. Pour autant, le scénario n'est pas exempt d'exagérations et facilités, en plus d'avoir ce montage toujours très américain et grossier : ralentis, musique grandiloquente, plans populaires - de vrais clips MTV. On note également du drama dispensable dans le présent et le passé qui va constamment interrompre le récit principal, et une résolution assez expéditive qui ne justifiait pas forcément toutes ces bifurcations scénaristiques. Enfin, les acteurs sont restés excellents et l'on partage avec eux l'accomplissement que représente le finale de cette série qui a su marquer les esprits.

AntoineRA
6
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le 21 août 2019

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AntoineRA

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