De bonnes critiques pour une série policière en espagnol, il n'en fallait pas plus pour m'abonner à mon canapé. Et me voilà embringuée dans la énième disparition de petites filles... au moment où l'on cherche le corps d'Estelle Mouzin en France, ça pouvait résonner avec l'actualité, en prime. Deux enquêteurs arrivent de Madrid, avec leur espagnol de mitraillette, dans un bled paumé de montagne. On aurait dit Jude Law arrivant sur son île dans The Third Day; pas de très bon aurure, ça. Communauté hermétique, secrets de famille, de village, de clan, hostilité endémique à l'étranger... rien de bien nouveau sous les nuages des Pyrénées, donc. Mais c'est l'Espagne verte, avec ses bois touffus, sa neige immaculée, ses chalets suisses, ses braconniers, son café con leche, donc ça valait la peine de s'accrocher, au moins pour cette raison. Six épisodes sans grande révélation plus tard, je m'impatientais. Mais les 5 dernières minutes du 6ème recelaient une surprise qui m'a un peu sortie de ma torpeur. De l'espoir au bout du tunnel. Certes, l'enquêtrice au lourd dossier psy, à la Carrie de Homeland, n'avait rien non plus pour passionner les foules, et deux potains (j'invente le masculin de potiche sur le modèle de poulain/pouliche, au passage, militantisme oblige...) continuaient à plomber les plans où ils se tenaient plantés là, bras ballants et yeux humides. Mais on approchait de la fin, ça sentait l'écurie à défaut de la poudre, et moi, j'aime bien rentrer au bercail à la fin de tout. Les deux derniers épisodes n'allaient pas franchement bouleverser la donne, malgré la jolie évolution du père de la dernière disparue et les quelques bonnes idées, dont je ne peux rien dire, sur la relation qui unissait les deux détenues au cours de leurs 5 années de détention. Un petit zeste de pédophilie, des reliquats de machisme, la sale mentalité des chasseurs, un imbroglio familial, un personnage d'insomniaque plutôt sympathique malgré sa rugosité et le finale est enfin arrivé, relativement téléphoné et coupé grossièrement la seconde suivant la toute dernière révélation. Un épilogue aurait été le bienvenu. En résumé, une série honnête quoique laborieuse, sans grande flamboyance, pour tuer le temps à défaut des préjugés.