Feuilleton de qualité
La Commanderie nous offre une belle plongée dans la France médiévale, un monde aux idées obscurantistes mais néanmoins passionnant. L'intrigue est solide et intelligente, je suis rapidement rentré...
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le 27 juil. 2012
La Commanderie propose de nous replonger dans la France de 1375. La guerre de Cent Ans bat son plein même si dans la série son souffle ne se fait ni voir, ni sentir. L'Ordre des Templiers, dissout depuis une cinquantaine d'années par la détermination du roi de France Philippe le Bel, a du laisser son mystère et plus encore ses possessions aux mains de l'ordre des Hospitaliers de Jérusalem.
C'est dans la Commanderie fictive d'Assier (quelque part dans une province indéterminée de France) que vont se dérouler les 8 épisodes de la série.
Alors que les séries historiques battent leur plein depuis une vingtaine d'années, il est intéressant de voir les producteurs français s'en emparer à leur tour.
Mais la volonté ne fait pas, à elle seule, le résultat.
Ici on sera surpris de voir la forme que prend la série à l'écran. Les scénaristes (et ils sont nombreux 5 ou 6) tentent un mixe maladroit entre un fil rouge principal (la quête du trésor des Templiers) et des sous intrigues qui peuvent impatienter le téléspectateur.
Nous voilà quittant sans cesse l'axe narratif central pour nous coltiner une leçon d'histoire sur le quotidien du pécore moyen au XIVème siècle.
On aura droit pèle-mêle à :
- la violence domestique pour imager la place inférieure faites aux femmes,
- un procès ubuesque contre un cheval fougueux jugé pour assassinat,
- l'invention du préservatif par une guérisseuse, fort maligne, inspirée par la contemplation d'un baquet de tripes de porc,
- aux tourments, à l'opprobre et à la diabolisation des pulsions homosexuels,
- à l'indignité et à la persécution subit par le peuple juif rendu coupable des maux du siècle,
- à une reconstitution vite expédiée de l'affaire Martin Guerre,
- à la démonstration des abominations commises par les croisés d'occident sur les peuples d'orient,
- et plus généralement à l'interdiction de l'instruction, à la cruauté, aux violences, à l'injustice et au manque de libre arbitre dont disposait le bas peuple.
Ces digressions incessantes sont survolées et inutilement démonstratives. Elles ne s'entremêlent en rien au récit principal et semblent même artificiellement introduites dans l'histoire pour apporter une caution historique et éducative assez désagréable.
Cette surabondance d'arcs secondaires lourdement mise en place, augurait peut être l'espoir des créateurs de voir la série s'étirer sur plusieurs saisons ? Mais même si tel avait été le cas, ça n'en fait pas moins de ce proccédé un vrai défaut d'écriture.
Quant à cette histoire de gardiens du trésor des templiers et de cette quête peu palpitante, elle aurait pu être intéressante si les dialogues, l'interprétation et la post production avaient été plus soigné.
Certains acteurs se démarquent pourtant et le tout n'est pas complètement sans intérêt.
J'aurais tout de même eu beaucoup de mal à me faire à ce décalage entre le physique de Clément Sibony et sa voix juvénile presque douçoureuse (bref... un détail ou presque !)
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le 19 juil. 2018
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