Tree detective
A la faveur d’une recommandation de la nouvelle génération, me voici embarqué dans une série d’animation au format singulier, soit une saison de dix épisodes de dix minutes soit 1h40 pour...
le 14 avr. 2020
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Le lien vers le dossier tout beau imprégné de gras, italique et images, et surtout complet est par ici : https://drive.google.com/file/d/1rFkdFnU74PYXyfWZMV_Uu9Yi-27i9W7s/view?usp=sharing
Il y a beaucoup de personnes, dans le monde, qui diraient que les dessins animés, c'est pour les enfants. D'où vient cette croyance ? J'avoue ne pas réussir à forcément la comprendre : oui, de nos jours, beaucoup de choses pour les enfants sont faites en animation. Est-ce à cause d'un budget moins conséquent ? Pourtant, à l'époque, l'animation pouvait contenir beaucoup de choses effrayantes, et encore aujourd'hui, certains parents s'offensent que leurs enfants aient eu peur à cause de films d'animations, qui n'étaient pourtant pas forcément faits pour eux.
Pour ma part, les films d'animations ne sont qu'une plateforme comme une autre pour présenter des histoires. Encore mieux, elles permettent de les présenter avec une esthétique particulière et unique.
Et, alors que de nos jours, l'image de synthèse prend peu à peu le pas sur l'animation classique (ce qui n'est pas pour me plaire ni me déplaire, tant que c'est fait avec une patte spéciale), vient alors ce petit bijou appelé Over the Garden Wall.
Si, en apparence, la série peut sembler étrange, bizarre et peu cohérente, il suffit que l'on gratte à peine pour découvrir la face cachée de l'iceberg et tous les sous-textes qu'elle peut receler.
Je ne prétends pas détenir la vérité absolue, ni toutes les références. J'ai passé une journée intensive à chercher, répertorier et classer chaque petite pièce du puzzle qui forme cette mini-série, ce qui a été un plaisir extrême : de l'animation recelant autant de chose n'est pas forcément quelque chose que l'on trouve souvent, et encore moins avec autant de matière.
Maintenant, Over the Garden Wall est une série qui reste très personnelle pour chacun d'entre nous : des centaines et centaines de théories circulent, et bien que le seul qui ait le fin mot de l'histoire soit le réalisateur, chaque spectateur possède sa propre définition de la série (je l'ai regardée avec cinq personnes différentes : personne n'avait la même idée sur chaque point). Le pavé qui viendra ensuite sera donc un mélange de références trouvées et d'interprétation personnelle de la série, qui, j'espère, vous aideront à mieux l'appréhender, l'aimer, ou la comprendre.
(Je tiens juste à dire qu'il faudrait sans doute revoir la série un peu avant de lire ça parce que je vais aborder des points très obscures parfois).
PROLOGUE
Commençons par l'introduction à la série, et, tout d'abord, la chanson chantée par Jason Funderburker (qui s'appelle Into the Unknown, assez ironiquement, mais bon j'aime autant la version Disney que celle-ci) :
« Led through the mist, / Guidés à travers la brume
By the milk-light of moon, / Par la lumière laiteuse de la lune,
All that was lost, is revealed. / Tout ce qui était perdu, est révélé.
Our long bygone burdens, mere echoes of the spring, / Nos ennuis d'autrefois, de simples échos dans le vent,
But where have we come, and where shall we end? / Mais d'où sommes-nous venus, et où va-t-on finir ?
If dreams can't come true, then why not pretend? / Si les rêves de peuvent devenir réalité, pourquoi pas faire semblant ?
How the gentle wind,/ Comment le doux vent,
Beckons through the leaves, / nous appelle-t-il à travers les feuilles,
As autumn colors fall. / Quand les couleurs d'automne apparaissent. [Bon là en vrai il y avait un jeu de mot entre « autumn » et « fall » qui signifiaient que les couleurs de l'automne tombaient
littéralement telles les feuilles pendant l'automne mais eh je ne suis pas là pour expliquer ça, aïe mes restes de cours de français apparaissent] »
La traduction n'est pas celle de la version française mais ma propre traduction. Si je n'utilise pas celle de la vf, ce n'est pas que celle-ci soit mauvaise (j'ai découvert la série en vf et je la préfère presque à la vo), simplement que pour des besoins de ton, il est très dur de traduire une chanson, et pour analyser, il vaut mieux toujours utiliser les versions originales.
Enfin bref, que veut donc dire cette chanson ? Eh bien le début de l'histoire de nos héros : ils sont ceux qui sont guidés à travers la brume, sous la lune. Les problèmes qu'ils ont dans leur vraie vie sont effacés, ils sont arrivés là comme dans un rêve : on ne sait pas comment, ni pourquoi, mais ils sont là, au milieu de ce décor automnal. Et ils ne savent pas où ils vont arriver. Enfin, si ce lieu est comme celui d'un rêve, pourquoi pas en effet, faire semblant, jouer le jeu, être acteur de cet endroit ?
Mais loin de ne posséder qu'une chanson, l'introduction possède aussi des images. Au premier visionnage, celles-ci peuvent paraître étranges : ce n'est qu'en les revoyant après avoir fini la série qu'on peut les comprendre.
Une jeune fille, vêtue de bleue est assise avec un chien, quand un oiseau en fond la dérange : Ici, il s'agit évidemment de Béatrice, et son chien apparaîtra plus tard dans l'épisode. L'oiseau qui passe en fond doit être le merle à qui elle a jeté la pierre, et qui lui vaudra le fait d'être transformée en merle bleu.
Dans des champs, un chat noir fait tirer une charrette pleine de citrouilles à deux dindons : On est là évidemment dans le décors du deuxième épisode, avec Enoch le chat, et des dindons qui attendent d'être mangés pour Thanksgiving.
Un décor du cirque : Plus compliqué ici, on comprendra à la fin qu dans le public se trouve la maîtresse de l'école, tandis que le gorille n'est autre que son amant.
Des petites figurines de personnages : Elles ont été créés par un des personnages présents dans la taverne lors du 4ème épisode.
Un châtelain observe un tableau avant d'être surpris par une ombre : Il s'agit là de Quincy Endicott, qui a peur du fantôme qui rôde dans son château...
Une femme coupe un fil avec des ciseaux dorés : Ici on reconnaîtra Adélaïde et les fameux ciseaux qu'elle a promit à Béatrice.
Deux jeunes enfants jouent avec un petit bateau à moteur sur une rivière : J'étais assez perplexe au début, puisque ceci ne symbolise pas le 7ème épisode mais tout aussi bien le 6ème, et les personnages ne sont jamais revus. Il s'agit en fait d'un clin d’œil à la compagnie McLoughlin Bros (qui a été pionnière dans l'impression de livres en couleur pour les enfants), qui a été d'une grande inspiration pour la série. L'idée est qu'ici, les deux enfants représentent les deux frères à la tête de la compagnie. De plus, l'épisode 6 passant d'un ton à l'autre, depuis le bateau des grenouilles (symbolisé par celui des deux garçonnets ici) à la cabane d’Adélaïde, il est en fait presque logique qu'il ait droit à deux images pendant le générique.
Une jeune fille se trouve dans un lieu avec énormément d'ossements : On reconnaît ici Lorna. J'avoue ne pas savoir si elle se trouve dans une espèce de tombeau, l'amenant à être possédée par l'esprit, où si elle est en train de ranger les os de ses victimes...
Un poisson pêche dans un lac : c'est le poisson qui repêchera Wirt dans le 8ème épisode. De plus, à ce moment là, la chanson dit « où va-t-on finir ? », un clin d’œil au fait que les garçons sont dans le lac.
La pierre de Greg est ramassée : C'est durant le 9ème épisode que Greg ramasse sa pierre, la volant du jardin du jeune homme, et pas de la vieille dame, qu'il aidait.
Pendant qu'un bûcheron coupe du bois, une jeune fille regarde la forêt au loin : On sait qu'il s'agit de la fille du Bûcheron qui a disparue, sans doute en s'aventurant dans les bois...
Enfin, avant de passer au prologue en lui-même, on aperçoit des images floues, avec des silhouettes noires... On comprendra à la fin qu'il s'agit tout simplement de Wirt et Greg dans le lac.
Je vais maintenant continuer avec le prologue qui suit la chanson :
« Somewhere, lost in the clouded annals of history, lies a place that few have seen. A mysterious place, called The Unknown. Where long-forgotten stories are revealed to those who travel though the woods » / « Quelque part, perdu dans les archives de l'histoire, est un endroit que peu ont vu. Un endroit mystérieux, appelé the Unknown. Là les histoires oubliées depuis longtemps sont révélées à ceux qui voyages à travers les bois ».
En fait, ce qui est intéressant ici, c'est que ça fait directement écho avec la phrase de la chanson «Tout ce qui était perdu, est révélé. ». Ce qui est perdu, ce sont les histoire. Et ça m'amène au premier gros point de cette analyse : c'est quoi, l'Unknown ?
Ici, même si on n'a pas de réponse claire, la théorie la plus grande et la plus plausible, c'est que cette endroit est tout simplement une espèce de purgatoire, entre la vie et la mort, où chaque personnage doit y trouver son chemin. Oui mais voilà, ce que je n'apprécie pas trop là dedans, c'est que en dehors de Wirt et Greg (et Jason), les autres personnages ne sont pas dans l'Unknown pour un court temps mais y vivent. J'ai lu de nombreuses choses comme quoi la série ressemblait beaucoup à l'Enfer de Dante (les 9 épisodes dans cet endroit représentant les Neuf Cercles de l'Enfer, les personnages devant réparer leurs erreurs et élever leurs âmes etc) seulement voilà, je n'ai jamais lu ceci, et il y a des gens sur l'internet qui expliqueront bien mieux que moi les similitudes entre les deux.
Donc, comme je l'ai dis plus haut, malgré ces similitudes, c'est ma vision de la série qui compte : n'ayant jamais lu le travail de Dante, j'ai une totale autre vision des choses et elle est tout simplement décrite dans la chanson et dans le prologue : l'Unknown c'est un endroit où les histoires oubliées se rejoignent, le fait qu'elles soient oubliées leur offre donc un statut d'inconnues, donc d'unknown. Mais alors que font Greg et Wirt ici ? Les histoires oubliées sont aussi bien inconnues que perdues. Et les deux frères sont perdus. Perdus dans un lac.
Toute la série tourne autour de cette idée, l'idée de se perdre, de perdre espoir, et donc j'aime beaucoup le fait que l'Unknown soit ; non pas un purgatoire, mais un monde comme celui du Pays des Merveilles, avec ses propres codes qui semblent illogiques à première vues mais qui suivent un schéma bien précis, un monde parallèle où les deux frères y arrivent car ils se sont perdus et doivent retrouver le chemin de leur maison.
EPISODE 1 : The Old Grist Mill (Le Vieux Moulin à Blé)
L'épisode commence donc avec l'apparition des deux frères : directement, on comprend quelles sont leurs personnalités. Greg est en train de réciter des mots qui semblent n'avoir ni queue ni tête, et on comprendra qu'il cite des noms qui n'iraient pas pour sa grenouille : on comprend alors que Greg sera le comic-relief de l'histoire, un personnage qui semble peu se préoccuper du danger. Wirt, pour sa part, s'inquiète directement du lieu où ils se trouvent, ce qui nous fait deviner qu'il sera le personnage qui s’inquiétera constamment.
Et d'ailleurs, je m'en vais commencer avec les personnages de Greg et Wirt en eux-même. Peu importe ce qu'ils font là, les deux ont des choses à apprendre et ressortiront de l'Unknown avec différentes leçons, tel un voyage initiatique.
Wirt, déjà, porte un prénom vraiment peu commun qui signifie ''méritant''. J'avoue que comparé aux autres prénoms, celui-ci fait peu d'écho aux personnages en eux-mêmes, et je pense tout simplement avoir creusé trop loin pour essayer de voir des coïncidences partout : en effet, au début du projet, Wirt était nommé Walter, ce qui est très différent. La seule chose que je peux dire de Walter, c'est que c'est un prénom germanique très connu, et que la série elle-même a de très grosses influences germaniques.
Donc, on le voit, Wirt est un garçon très inquiet de tout, et qui pense beaucoup trop. Même si il y a plusieurs exemples de cette personnalité dans les épisodes, celui où on voit ça le mieux est dans le 9ème. Dans ce flashback, on aperçoit Wirt tel qu'il est dans sa vie de tous les jours : un garçon anxieux, qui pensent toujours que les autres ne veulent pas de lui. C'est dire, quand il déclare à Greg ne pas être invité à la soirée, et qu'il y a va tout de même, personne ne lui reproche de ne pas être à sa place : il s'inquiète tellement du regard des autres qu'il pensait ne pas être assez bon pour être invité à cette soirée.
C'est donc un jeune homme qui réfléchi trop, ce qu'il l'amène à décliner ses responsabilités, comme quand Sara trouve la cassette dans sa poche : au lieu d'aller vers elle, il préfère sauter du mur.
Cependant, décliner ses responsabilités n'est pas toujours bon, encore plus quand il doit s'occuper de son petit frère Greg. On le sait, ce dernier est son demi frère, et Wirt semble avoir quelque ressentiments envers son beau-père (on ne sait pas ce qu'est devenu son père mais il semble voir disparu de la circulation), et son demi-frère par la même occasion. Et c'est quelque chose qui se verra tout au long de la série : Wirt ne s'en préoccupe pas, s'enfuit sans faire attention à si Greg le suit ou non, le laisse aller seul dans des bois, ne fait pas attention à lui quand il répète constamment qu'il a faim (il va jusqu'à manger des feuilles!)... Ce n'est que dans l'épisode 7 qu'il commencera vraiment à faire attention à son petit frère, allant jusqu'à le sauver. D'ailleurs, cette évolution est montrée de façon assez mignonne, puisqu'en effet au début, Greg chantait sa chanson d’Adélaïde seul, et dans l'épisode 6, Wirt se joint à lui.
Le dernier gros dilemme de Wirt est de réussir à trouver son identité. Pour bien appuyer le fait qu'il est un jeune homme qui se cherche, les détails sont poussés visuellement : il a deux chaussures qui ne vont pas ensemble pour montrer que ses différents traits ont du mal à s'imbriquer, son costume ne ressemble pas à grand chose (pas dans le sens de celui de Greg qui voit ce qu'il veut y voir, mais dans le sens où il est fait d'un bonnet de père Noël découpé et d'une cape d'officier de la Seconde Guerre mondiale, sans qu'il n'y ait de réel sens à tout ça). On le voit aussi psychiquement, lors de l'épisode 4 où on lui donnera le titre de « pèlerin » et « d'amoureux », alors que si je devais définir Wirt, ce ne serait vraiment pas d'après son petit béguin pour Sara ou le fait qu'il soit perdu dans une forêt inconnue. Enfin, dans l'épisode 5, il dit que ses secrets sont le fait d'aimer la poésie, la clarinette ou les différents styles d'intérieurs, ce qui fait doucement rire Béatrice, puisqu'en effet, ce ne sont pas des secrets, mais bien des traits de personnalité complètement banals. Wirt est simplement trop en recherche sur lui-même et a trop peur des conséquences pour le montrer.
Wirt est vraiment un personnage attachant et complexe. Je n'ai jamais vécu ce que lui a vécu mais je suppose que beaucoup de gens peuvent se retrouver dans lui, dans ce ressentiment qu'il a envers Greg.
Passons maintenant à Greg. Gregory est un prénom signifiant ''attentif'' ou ''vigilant'', ce qui correspond totalement à Greg puisqu'il est le seul, au début de l'histoire, à faire réellement attention au monde qui l'entoure, à le comprendre. Enfin, j'explique ça juste en dessous mais Greg doit justement apprendre à être plus vigilant.
Greg, donc est vraiment ce qui fait, pour moi, le sel de la série. Il est extrêmement drôle, de par son côté enfantin et peu inquiet face à ce qu'il voit, il ne comprend pas tout (quand le Bûcheron essaye de les protéger face à l'énorme chien, lui pense encore au plan de Wirt d’assommer l'homme), mais qu'est ce qu'il est drôle. Le personnage aurait très vite pu devenir lourd mais on ne s'approche vraiment pas de la limite, il est juste drôle et sacrément mignon et attachant.
Cependant, comme Wirt, il a un chemin à parcourir, et ce chemin est qu'il doit apprendre à être plus 'vigilent'', à grandir. On ne sait pas vraiment quel âge il a mais il est peut être resté trop dans l'enfantin et ne mature pas énormément. En tout cas, il reste quand même un enfant et son chemin est si fin que j'ai mis du temps à le comprendre.
Enfin, pour finir le trio, on a Béatrice qui est mise très vite en avant dans l'épisode. Son nom signifie soit ''qui apporte la joie'', ou bien ''voyageur''. Je trouve que ce nom lui sied bien, puisque elle apporte une certaine joie dans le cœur de Wirt en lui promettant de l'emmener voir Adélaïde et de les aider à rentrer chez eux, mais elle leur permet aussi de commencer le voyage des garçons dans l'Unknown.
De son côté je trouve que c'est un personnage qui a énormément d'évolution à faire. En fait, dans un certain sens, elle ressemble beaucoup à Wirt : elle se bannit elle-même de sa famille, dit qu'elle ne peut pas retourner les voir avant de trouver un moyen de renverser le sort, mais quand on rencontre sa famille, on se rend compte qu'ils ne lui en veulent pas, qu'ils l'aiment et veulent seulement la revoir. C'est un vrai parallèle avec Wirt qui est terrifié d'aller à une fête ou de voir Sara en disant qu'ils ne voudront pas de lui alors qu'ils veulent de lui : les deux vont apprendre à prendre confiance en eux.
Et en fait, quand Wirt apprend à avoir confiance, il peut finalement retourner chez lui, dans son monde. C'est la même chose pour Béatrice : quand elle se sent prête à retourner voir sa famille, le sort est levé. Les a-t-on vu se servir des ciseaux ? Est-ce que les ciseaux fonctionnent vraiment à dire vrai ? N'est pas seulement tout le chemin qu'a pu parcourir Béatrice, comprendre ses erreurs, se pardonner à elle-même, qui a fait que la malédiction soit partie ?
Penchons-nous maintenant sur le symbole de Béatrice. Tout d'abord, il est bon de savoir que dans des concepts antérieurs, elle était censée être une abeille : le symbole de l'abeille est d'apporter la joie, de travailler, et enfin, dans certaines îles celtiques, on pensait qu'elle transportait des légendes et des anciennes histoires.
Maintenant, parlons du merle bleu, qui est la forme que l'on connaît de Béatrice : le merle bleu symbolisait l'apport de la joie, ainsi qu'il était un messager des terres des esprits.
Ce que l'on comprend de ces deux choses, c'est que les créateurs ont sans aucun doute voulu montrer que Béatrice allait réellement apporter de la joie envers les garçons, ce qu'elle finit par faire sans même parler d’Adélaïde, puisque on voit qu'elle et Wirt ont réellement de l'affection l'un pour l'autre. Et pour le côté anciennes histoires, c'est tout simplement le symbole même de l'Unknown, que Béatrice incarnera.
Pour parler de l'épisode en lui-même, je trouve qu'il est une parfaite introduction à cette univers étrange. Le moment où les garçons se rendent compte qu'ils sont perdus paraît vraiment bizarre au premier visionnage, je me souviens m'être posé énormément de questions à ce moment-là, et j'ai fini par croire qu'ils s'étaient simplement perdus sur le chemin allant vers chez eux...
Le décor de la forêt automnale est parfait, et celui du moulin tout autant. D'ailleurs, il s'agit du moulin où vivaient Béatrice et sa famille, ce qu'on comprend notamment dans l'épilogue, mais aussi par les nombreux indices laissés à l'intérieur, qui sont à l’effigie de merles bleus...
Enfin, le chien qui attaque est évidemment une grosse référence à de nombreuses mythologies ou cryptides, qui décrivent un grand chien noirs aux lèvres baveuses qui attaque les Hommes. En tant que française, il me rappelle évidemment la Bête du Gévaudan, d'autant plus avec le nom que lui donnent les garçons par erreur. Sauf que, débarrassé de l'huile agglutinée sur sa fourrure et de la tortue qu'il avait mangé, on découvre que cette grosse bête n'est en fait qu'un chien on ne peut plus normal, et mieux encore, le chien de Béatrice.
A la fin de l'épisode, nos deux protagonistes et leur grenouille sont vus en train de partir vers la lune. Il est bon de noter que l'on a ici une demie-lune, qui symbolise à la fois la vie et la mort, soit les deux états entre lesquels sont Wirt et Greg.
(A dire vrai, originellement, la lune que l'on voit était censée être la lune qu'il y avait dans le ciel la nuit où la série a été diffusée, le 3 novembre 2014).
Je finirais simplement en proposant quelque chose que je décrirais à la fin de chaque épisode et que j'expliquerais à la fin.
Chaque épisode, si on se concentre assez, possède un mensonge. Dans celui-ci, on pense que le gros chien noir était vicieux, méchant, qu'il s'attaquait aux humains, et ce sera montré comme faux...
EPISODE 2 : Hard Times at the Huskin' Bee (Des Temps durs pendant les Récoltes)
Aaah je dois dire que ce dernier est l'un de mes préférés. Évidemment, tout est dû à l'ambiance d'octobre et le festival des récoltes.
On commence avec le ''sauvetage'' de Béatrice qui, on le comprendra en revoyant l'épisode, n'est qu'une mise en scène pour pouvoir suivre les garçons. Elle tente même de faucher compagnie à Wirt en proposant à Greg de s'enfuir ensemble...
En voyant l'épisode la première fois je me souviens m'être dit que l'ambiance était sacrément dérangeante (après seulement avoir vu Greg hurler parce qu'il avait marché dans une citrouille, moment qui était vraiment drôle), notamment lorsque les personnages arrivent dans la grange et où ne les reçoivent que les grimaces de ces Jack o' lantern. Encore plus quand Enoch, la grande citrouille, se met à parler.
On apprendra dans l'épilogue qu'Enoch est en fait le chat noir vu dans l'introduction : en effet, il est vu brièvement quand les personnages entrent dans la grange, et dès que la grande citrouille se met à parler, il disparaît.
Dans cet épisode, on a aussi le premier indice qui tend à montrer que les garçons ne sont pas d'ici : bien que tout ce qui les entoure tend à montrer qu'on se trouve au XVIIIème siècle, Wirt dit à la dinde qu'il recherche « un téléphone ». Chose plutôt étrange pour cette époque...
Penchons nous un peu plus sur la ville, Pottsfield. En anglais, un ''potter's field'', un charnier, est un endroit où sont enterrés les personnes qu'on ne peut reconnaître quand elles sont mortes, ou qui sont trop pauvres : des personnes qui sont oubliées. Hors, l'Unknown, on l'a dit, est un endroit où se rejoignent les histoires oubliées.
De plus, on se rend compte que les habitants de cette ville sont en fait des personnes décédées : Wirt et Greg ont creusé afin de retrouver des ossements de personnes qui étaient oubliées et qui ont fini ici.
Un autre indice qui amenait à comprendre ça c'est quand un des personnages-citrouilles dit à Wirt « Aren't you a little early ? », n'es-tu pas un peu en avance ? Puisque Wirt n'est pas encore mort. Enfin, c'est Enoch qui dit que « tout le monde rejoint Pottsfield un jour », tout le monde finit possiblement par être oublié et finir là bas, dans cette terre où les histoires oubliées se mélangent.
Le dernier gros indice qui amenait à ça, c'est tout simplement la chanson que chantent les habitants la première fois qu'on les entend :
« From flesh removed our chalk footfall / De nos corps défaits de chair nos pas légers
Tempers this holy ground / Tempèrent cette terre sacrée
Where timeless spirits meet / Où les esprits intemporels se rencontrent
'round the heart of Pottsfield town. / Autour du cœur de la ville de Pottsfield. »
Cette chanson signifie donc que les habitants ici sont des esprits, des corps, ou plutôt des squelettes, qu'ils ont donc des pas légers (aussi légers que du « chalk », de la poudre de craie), et qu'ils se rencontrent au cœur de Pottsfield, probablement pour la fête des récoltes.
Enfin, le nom de l'épisode en lui-même : Hard times at the Huskin' Bee. Difficile de le traduire littéralement, on peut cependant le comprendre. En effet, « hard times » signifie « des temps compliqués », ce qui référera ici aux durs labeurs que doivent effectuer Wirt et Greg. « Huskin' Bee » est une très ancienne tradition américaine qui consistait, durant la fête des récoltes, à organiser une compétition pour savoir qui pouvait défaire le plus de feuilles entourant les épis de maïs (''husk'' étant le nom de ces feuilles). D'ailleurs, les habitants eux-mêmes (minus les parties en citrouille) sont censés ressembler aux petites poupées faites de l'enveloppe de maïs.
Finissons comme tout à l'heure : quel est le mensonge ? Ici, on pense totalement que Pottsfield est un endroit louche, dangereux, alors qu'il s'agit seulement d'une ville qui célébrait la fête des récoltes... De plus, les frères ne creusaient pas leurs tombes, ils aidaient seulement des personnes à arriver à Pottsfield...
EPISODE 3 : Schooltown Follies (Les sottises d'école)
L'épisode 3 doit être un de ceux qui me plaît le moins, notamment à cause de son ambiance très enfantine (je vous jure sur mes notes il n'y a rien sur cette épisode). La seule chose qui le fait vraiment se relever c'est la chanson « Les pommes de terre à la mélasse », qui est complètement une satyre de petites chansonnettes pouvant être poussées par des enfants dans certains dessins animés. Or ici, on insiste bien sur le fait que Greg est un enfant et que loin de pouvoir créé de parfaites chansons avec un sens, il en créé une sans queue ni tête avec ce qu'il voit autour de lui. Ah et, gouttez les pommes de terre à la mélasse, sérieusement c'est délicieux.
En parlant de ça, j'ai trouvé qu'il y avait une drôle de ressemblance entre la mélasse, un liquide noir et gluant, et l'huile que produisent les Edelwoods.
En fait, un des principes de l'épisode est surtout de montrer que Wirt est vraiment quelqu'un qui ne parvient pas à s'affirmer face aux autres, mais il va le comprendre. Il ne parvient pas à refaire son lacet car Béatrice lui dit tout le temps de suivre le mouvement. Ayant remarqué ça, elle montre à Greg cet aspect-là de son frère, ce qui va énerver Wirt et ce qui l'emmènera à suivre le mouvement à l'école.
Un truc que j'avais toujours trouvé étrange et que j'ai découvert après quelques recherches : le jeu « One old cat, two old cats » (« un vieux chat, deux vieux chats ») est réellement le nom d'un jeu mais qui ne se joue pas avec des chats (je ne pourrais pas vous expliquer les règles je n'ai rien compris). Ici c'est plutôt marrant puisque la métaphore du nom devient réelle et les personnages trouvent plusieurs vieux chats.
Un autre côté rigolo, c'est que l'épisode se concentre beaucoup sur la maîtresse et son languissement envers son amant... Languissement qui, si on écoute bien sa chanson, ne dure que depuis trois jours.
Enfin, plusieurs mensonges ici : Jimmy n'avait pas abandonné la maîtresse, et le gorille n'en était pas un, il s'agissait de Jimmy lui-même. De plus, le père de la maîtresse, qui semblait terrifiant à ne pas vouloir que les enfants s'amusent, était en fait une bonne personne qui avait tout perdu afin de créer cette école...
EPISODE 4 : Song of the Dark Lantern (Les Chants de la Lanterne Sombre)
Cet épisode est assez important dans le sens où on en apprend enfin un peu plus sur la Bête. Mais voyons déjà le contexte.
Les personnages arrivent dans une taverne remplie de personnes ayant un rôle spécifique : une Tavernière, un Élève, un Brigand, un Fabriquant de Jouets, un Tailleur, un Boucher... Cependant, il y a quelque chose de triste dans ces personnages, car ils sont définis non pas avec ce qu'ils ont en eux, mais ce qu'ils sont dans la société. Je trouve ça triste car c'est quelque chose qui a pu leur être imposé, ils ne l'ont peut être pas choisi : qui sait si le Boulanger voulait vraiment l'être ? Si la Tavernière n'a pas un hobbie en particulier ?
Une autre chose qui me fait dire que c'est triste, c'est l'explication de l'arbre Edelwood qui se trouve au dehors. Il contient plusieurs visages et, d'après le réalisateur, ce sont les âmes des personnes de la taverne. Elles sont mortes, elles sont bloquées dans ce qu'elles sont, bloquées, même, dans la taverne. L'épisode s'appelle « Songs of the Dark Lantern » (« Les Chants de la Lanterne Sombre »), et même la Taverne s'appelle la « Dark Lantern ». Or, une lanterne sombre est une bien belle oxymore, puisqu'une lanterne est censée éclairer. La lanterne sombre ici est tout simplement la taverne ainsi que ses occupants, un endroit qui semble chaleureux vu de l'extérieur, tout comme les habitants qui semblent accueillants, mais à l'intérieur, c'est froid, vide, triste.
Ces personnages avec un rôle spécifiques sont mis en comparaison avec Wirt, un adolescent de notre temps à nous, un temps où l'on est moins définis par ce que l'on fait que par ce que l'on est.
Cependant, les personnes de la taverne se mettent directement en tête de lui donner un rôle, qui sera celui de l'Amoureux. Si on apprendra plus tard que c'est bien le cas, Wirt pourtant ne s'y sent pas à l'aise : pendant sa chanson, il ne parle pas de Sara mais bien de lui, de Greg, de sa situation familiale, et du chemin qu'il voudrait trouver pour rentrer. On lui dit alors qu'il n'est pas un Amoureux mais un Pèlerin. C'est un peu plus vrai mais là aussi, ça ne correspond pas tout à fait au personnage, qui se retrouve perdu et demandant son chemin à cause d'un concours de circonstance.
En fait, Wirt étant un personnage de notre époque, on ne peut donc pas lui attribuer de rôle prédéfini. De même, si il se cherche encore, il sait ce qu'il n'est pas, ce qu'il fait qu'il continue à être vivant, contrairement à toutes ces personnes de la taverne.
Ensuite, on possède là encore une chanson qui est très intéressante à décoder :
« He lurks out there in The Unknown, / Il rôde dehors dans l'Unknown,
Seeking those who are far from home, / En cherchant ceux qui sont loin de chez eux,
Hoping never to let you return. / Espérant ne jamais vous laisser rentrer.
Oooh, better beware, / Oooh, tu ferais mieux faire attention,
Oooh, the Beast is out there, / Oooh, la Bête est au-dehors,
Oooh, better be wise,/ Oooh, tu ferais mieux d'être sage,
And don't believe his lies. / Et ne pas croire à ses mensonges.
For once you will begins to spoil, / Car quand tu commenceras à te gâcher/t’abîmer,
He'll turn you to a tree of oil, / Il te transformera en un arbre à huile,
And use you in his lantern for to burn. / Et t'utiliser dans sa lanterne pour te brûler.»
Si je dis intéressante, c'est que si on ne s'en rend pas forcément compte, elle nous donne tous les codes pour comprendre ce qu'est la Bête : elle est là, au dehors, en train de chercher des âmes perdues et en faisant tout pour qu'elle ne rentre pas chez elles. Il proclame des mensonges auxquels il ne faut pas croire, car si on y croit on se gâche, on perd espoir et comme c'est l'espoir qui fait tout, on n'est plus rien après ça, on a abîmé notre esprit. Enfin, on découvre six épisodes à l'avance que les Edelwood sont faits de personnes qui ont perdus espoirs, qui se sont perdues, et remplissent cette fameuse lanterne.
Donc, deux choses très importantes sont dites ici. La première, c'est que la Bête et la lanterne sont liés, ce que Wirt interprète mal, pensant que c'est le Bûcheron qui est la Bête, et la deuxième, les Edelwoods font fonctionner la lanterne.
En anglais, il n'existe pas d'arbre s'appelant « edelwood tree ». Le mot « edel » cependant ressemble beaucoup à « elder » (j'ai du corriger toute mon analyse en n'arrêtant pas d'écrire Elderwood au lieu d'Edelwood), qui signifie « sureau ». Le symbolisme du sureau est très parlant : il signifie la roue de la vie, puis de la mort, le cercle infini, mais il symbolise aussi le chagrin, ce qui correspond parfaitement à ses arbres qui sont des personnes ayant perdus espoir et en sont morts.
Maintenant, le vrai mot est « edel », qui signifie « noble » en allemand. Un bois noble est un bois rare, précieux, ce qui correspond parfaitement à ces arbres, qui sont des denrées peu communes (tout comme la fleur edelweiss, une petite fleur blanche vraiment peu commune trouvable en montagne), comme on pourra le voir avec le Bûcheron qui a du mal à en trouver.
Je ne m'attarderais pas complètement sur la chanson du Brigand même si elle est vraiment drôle. En effet, je pense qu'elle n'a pas énormément de but dans la série si ce n'est encore plus de montrer que le rôle du Brigand est d'être un Brigand, ce qui ne pose absolument aucun souci aux clients, mais c'est à mon avis une satyre des chansons d'antagonistes dans des films d'animations. D'ailleurs, pour rendre le moment encore plus dérangeant, le personnage a été animé avec plus d'images par seconde que tout le reste de la série.
Quand Wirt part au dehors secourir Béatrice, il croit que le Bûcheron est la Bête et attaque ce dernier. Celui-ci empoigne Wirt et le plaque contre l'Edelwood. Il y a ensuite un bon gros détail assez effrayant quand on s'en rend compte : dans le plan d'après, on a Wirt sur la caméra et le Bûcheron en face. Seulement... Wirt a l'air de flotter dans l'air, et suivant les différentes plans, le Bûcheron le plaque, ou le maintien dans les airs. En fait, on est littéralement à la place des yeux de l'Edelwood, qui assiste à tout ça. Les Edelwoods seraient-ils donc encore un peu conscients... ?
Plus important encore, c'est dans cet épisode que l'on rencontre pour la première fois la Bête. Je reviendrais plus tard en profondeur sur celle-ci, mais un point sur son apparence : elle est MA-GNI-FIQUE. Terrifiante. Franchement si je regardais la série seule la nuit dans le noir elle parviendrait vraiment à me faire peur. Sa silhouette, ses cornes, ses yeux blancs et immenses... Même sa voix. Rien à dire là dessus au niveau du visuel elle est parfaite.
Pour parler de petits détails, on sait qu'au début, dans le prologue, on voyait des petites figurines des personnages de la taverne, qui sont en fait créées par le Fabriquant de Jouets. Ces figurines sont figées, montrant ce que sont les clients, figés dans leurs rôles...
Enfin, finissons avec le mensonge. Ici, c'est tout simplement Wirt qui pense que le Bûcheron est la Bête alors que non.
EPISODE 5 : Mad Love (Amour Fou)
Dans cet épisode, Wirt, Greg et Béatrice essayent de récupérer de l'argent en se faisant passer pour les neveux de Quincy Endicott, un châtelain qui a peur que sa maison soit hantée par un fantôme.
Déjà, les personnages ont besoin de monnaies, deux pièces, afin de pouvoir prendre un bateau. Deux pièces, un bateau... Cela représente totalement le bateau de Charon, qui, dans la mythologie Grecque, faisait traverser le Styx aux âmes des morts (contre deux pièces d'or que l'on avait posé sur leurs yeux avant de les enterrer). Encore une fois, la symbolique de la mort est très présente dans cette épisode.
Je vais maintenant m'attarder sur Quincy Endicott qui est un personnage... Pas très intéressant en soit mais dans sa globalité. Pourquoi ? Dans le 9ème épisode, quand Wirt et Greg se cachent dans le cimetière, il y a une tombe au dessous d'eux : celle de « Quincy Endicott ».
Quand j'ai découvert ça je me suis posée des dizaines de questions. Je reste sur ma lancée que l'Unknown n'est pas un endroit où l'on se rend après la mort, mais un monde parallèle à tous ça. Donc, si l'on amasse tous les indices qu'il y a autour de Endicott:
Dans sa serre, il dit « Into the abyss, never to return » (« dans l'abysse, ne jamais retourner... »). Pourquoi dirait-il ça s'il n'y était jamais allé, dans cet abysse, qui symbolise la mort ?
Il ne mange pas à table. Les garçons non plus mais on voit que leurs assiettes ont été entamées.
Il élève des paons, des blancs, même. Les paons blancs symbolisent la vie après la mort et la renaissance, ce qui ici définirait parfaitement le personnage.
Je pense vraiment que Endicott est un personnage qui est mort et s'est retrouvé dans l'Unknown, comme autant d'histoire oubliées. Ce qui me prouve à moi-même que cet endroit n'est qu'un monde parallèle c'est que les autres personnages n'ont pas autant peur de la mort, des fantômes, que lui, et qu'ils vivent simplement ici, contrairement à Endicott qui y est arrivé et qui a toujours des séquelles de son séjour dans la mort.
De plus, je pensais qu'il était terrifié à l'idée qu'il puisse y avoir un fantôme parce qu'il avait côtoyé des morts, et donc qu'il en avait peur, car ça symbolisait son passage dans le monde des morts. Seulement, lorsqu'il comprend que les garçons en veulent après son argent, il s'énerve et dit « Avez-vous la moindre idée de ce que j'ai fais pour avoir cet argent, des choses horribles que ces mains ont faites ? » et je pense qu'en réalité, il a tué quelqu'un pour avoir de l'argent et est effrayé par l'idée que la personne qu'il a tué le hante.
En dehors de ça, je n'ai pas grand chose à dire de plus sur l'épisode. Il est pas mal mais ce n'est pas mon préféré. La seule grande chose qu'on a à y apprendre, c'est que Béatrice a été enchantée. D'ailleurs, le fait qu'elle se confie à Wirt montre l'évolution de leur relation, et son début de regret envers ce qu'elle compte faire des garçons...
Ah si, une autre petite chose. Le créateur de la série insiste toujours pour démontrer que l'Unknown, même si étrange, possède sa logique propre. Dans celle-ci, dit-i, les animaux ne parlent pas, sauf Béatrice qui était enchantée. Et on le voit dans l'épisode 3, les animaux sont habillés mais aucun ne parle.
Alors pourquoi Fred le peut-il ?
A mon avis, il est aussi enchanté.
Si ses hennissements font vraiment faux et sonnent humain, c'est parce que son doubleur ne parvenait pas à reproduire le cheval. Ce à quoi on lui a dit « C'est pas grave, ce cheval-là n'a pas besoin de sonner vrai ». De plus, il a l'air de s'en vouloir d'avoir volé, à un moment de sa vie. Je pense qu'il était tout simplement un humain, qu'il a volé quelque chose et, de la même manière que Béatrice, à fini par être transformé en cheval.
Il finit par atteindre son but dans cet épisode, en travaillant honnêtement.
Enfin, pour finir sur le mensonge de l'épisode : ici c'est totalement le fait que si Quincy pensait voir un fantôme, il s'agit en réalité d'une personne bien vivante.
EPISODE 6 : Lullaby in Frogland (Berceuse du pays des Grenouilles)
La moitié de l'épisode 6 est un peu l'épitome de la bizarrerie de la série : si les élèves-animaux de l'école étaient drôles, et les habitants de Pottsfield étranges, les grenouilles du bateau sont absolument hilarantes. J'ai eu du mal à me remettre du fait que la mère-grenouille tienne ses bébés dans ses bras, bébés qui sont en fait des têtards (l'idée est extrêmement simple mais qu'est ce qu'elle est drôle).
Enfin bref, nos héros sont sur le bateau qui va les amener chez Adélaïde, bateau appelé le « McLaughlin Bros » (j'ai déjà parler d'eux plus haut, souvenez vous, des pionniers en matière d'histoires pour enfants). Je m'étais demandée, au premier visionnage, comment ils avaient pu aller sur le bateau sans leur argent que Greg avait jeté au font d'une mare (argent qu'il avait jeté car il se sentait coupable d'avoir volé Mrs Daniel). L'explication est donnée, ils n'ont pas payé, ce qui est là encore un indice concernant leur non-mort, puisque ne pouvant pas payer, ils ne peuvent pas atteindre le lieu des Morts.
Un autre indice qui montre que Béatrice a complètement changé d'avis, avant que ce ne soit vraiment montré à la fin, c'est quand elle dit à Wirt de jouer l'instrument : il dit ne pas savoir en jouer, mais elle insiste, car elle pense que cela les amènera à être découverts et à être virés du bateau.
De plus, la chanson que chante le Président est très intéressante quand on se penche dessus (et extrêmement drôle quand il la commence, parce qu'hormis pendant le prologue, Jason n'a jamais parlé et... Oui c'est sacrément drôle) :
« At night when the lake is a mirror / Dans la nuit quand le lac est miroir
And the moon rides the waves to the shore / Et la lune fait monter les vagues sur la berge
A single soul sets his voice singing / Une âme seule chante
Content to be slightly forlorn / Heureux d'avoir un peu d'espoir [« forlorn » signifie être triste, délaissé, mais « forlorn hope » est un faible espoir, l'espoir étant une chose commune dans la série]
A song rises over the lilies / Une chanson s'élève au milieu des lys
Sweeps high to clear over the reeds / Balaie haut pour nettoyer au dessus des roseaux [« reeds » est aussi un mot utilisé pour parler de personnes impressionnables, ou faibles, telles les personnages dans la série]
And over the bulrushes' swaying / Et au dessus des joncs qui se balancent
To pluck at a pair of heartstings / Pour arracher une paire de cordes [ici faisant référence à un instrument]
Two voices, now they are singing / Deux voix, maintenant ils chantent
Then ten, as the melody soars / Puis dix, et la mélodie s'envole
Round the shimmering pond all are joining in song / Autour du lac brillant ils se rejoignent tous en chanson
As it carries their reverie on / Il transporte leur rêverie
Over the treetops and mountains / Au delà de la cime des arbres et des montagnes
Over the blackened ravines / Au delà des sombres ravins
Then softly it falls by a house near a stream / Puis il tombe doucement sur une maison près d'un ruisseau
And over the garden wall / Et au delà du mur du jardin
To thee / A toi ».
(je m'excuse pour ces traduction mais la chanson est si compliquée à comprendre).
La chanson donc, en dehors de sa traduction, est très intéressante.
Penchons nous sur ses paroles : on commence avec un lac, tel celui dans lesquels sont tombés Greg et Wirt. Ensuite, la voix solitaire est celle de la Bête, qui possède en elle un peu d'espoir. L'espoir, c'est celui de sa chanson, qui porte très loin au dessus de la forêt, jusqu'aux âmes faibles qui suivront sa chanson et deviendront de la nourriture pour elle, des Edelwood, ou bien jusqu'aux âmes impressionnables qui effraieront les autres et auront tout aussi peur de la Bête, et se perdront plus facilement.
Ensuite, on voit qu'après avoir arraché les cordes (cordes vocales, ou bien le cœur) de quelqu'un, de deux personnes, deux personnes se joignent à elle pour chanter, puis dix : la tristesse grandit et grandit et se propage parmi les habitants. Puis, autour d'un étang, tel un étang où l'on retrouve des grenouilles, tout le monde chante ensemble, encore une fois comme ces batraciens qui se mettent à chanter dès que l'un commence.
La voix porte les rêveries, les inattentions des personnes, et continue son chemin dans de grands espaces, allant même jusqu'à rendre encore plus sombre des endroits qui l'étaient déjà.
Puis elle retombe doucement près d'une maison et d'un ruisseau, comme le moulin de Béatrice, celle où l'histoire a commencé. Ainsi qu'au delà du mur du jardin, le nom de la série et le lieu où sont les garçons, jusqu'à nous, spectateurs.
Ce que je veux expliquer, c'est que la chanson fait une certaine boucle : on commence dans le lac comme celui où sont tombés Greg et Wirt. Puis on se penche sur la Bête, comment elle fait, comment elle chante et attire à elle les âmes, elle les attire près d'un étang, avant de repartir, retourner chanter et transformer des gens en Edelwood, avant que l'on ne retourne au delà du mur du jardin, où sont Greg et Wirt, où ils sont dans l'eau, dans le lac.
Maintenant, il y a cette phrase avec la lune qui créé des vagues. C'est totalement vrai, la lune créé les vagues, mais penchons-nous plus sur la symbolisme des vagues : le symbole de la destruction, des émotions cachées ou des secrets, et d'une certaine menace. Certes, quand Wirt et Greg tombent dans le lac, il n'y a pas de vagues, il est clair, mais celui de la chanson aussi, puisqu'il est un miroir, et donc qu'il est plat !
Je pense donc qu'il y a deux idées que l'on peut comprendre. La première, c'est que la Bête peut être celle qui amène certaines âmes dans l'Unknown, qui les appelle à elle, afin de leur faire perdre espoir pour se nourrir. Puisqu'en effet, elle les amène près d'un étang, dans la chanson. De plus, si la chanson dit que c'est la lune qui produit les vagues, vous savez ce que me rappelle la lune ? Un grand point blanc, lumineux, au milieu d'un noir d'encre? La Bête. La Bête qui créé les vagues, la menace, qui amène des gens à se perdre dans l'Unknown.
La deuxième idée, c'est qu'on assiste ici à l'histoire de la Bête. Elle qui serait apparue une nuit, en chantant, et en ayant un espoir de pouvoir survivre, en voyageant sans arrêt, corrompant de plus en plus de gens, jusqu'à arriver où on est arrivé dans l'histoire, près du moulin, où elle a trouvé deux nouvelles âmes à corrompre.
Ce qui est marrant, c'est qu'en cherchant les paroles, je suis tombé sur quelqu'un qui expliquait ce qu'il entendant dans cette chanson : et pour lui, il s'agissait en réalité du chant d'une grenouille, de l'appel du mâle. Un mâle seul, puis rejoint par une femelle (les deux voix), et enfin pleins d'autres grenouilles, qui forment la dizaine de voix présentes. Il part ensuite seul, au delà du mur du jardin, du cimetière, avant d'être trouvé par Wirt et Greg.
Il y a tellement d'interprétations différentes que l'on peut faire de la série que ça me scotch énormément.
Passons à la deuxième partie de l'épisode, celle où l'on rencontre enfin Adélaïde. On voit que Béatrice aime vraiment les deux frères, au point qu'elle est prête à se sacrifier et devenir servante à la place d'eux pour Adélaïde.
D'ailleurs, pourquoi cette madame désire-t-elle un enfant servant ? C'est tout simplement parce qu'elle est jalouse de Tatie Murmure, sa sœur, qui a Lorna.
Si l'on fait attention aux détails, Adélaïde a tout d'une araignée : elle vit dans une vieille cabane, il y a des fils à elle partout, et l'arrière de son manteau a la même forme que le dos d'une veuve noire, une araignée venimeuse. D'ailleurs, au tout début, Adélaïde était censée avoir plusieurs bras, huit, comme une araignée.
Son côté terrifié de l'air peut sembler étrange, mais il existait une vieille superstition qui disait que pendant la nuit, l'air se remplissait de vapeurs toxiques.
Enfin, on peut apercevoir dans le décor une tapisserie où sont représentées trois personnes : deux d'entre elles sont Tatie Murmure et Adélaïde, et la troisième est quelqu'un d'inconnu. Il est dur de savoir qui c'est et, à mon avis, personne d'autre que le réalisateur n'a la réponse, mais j'aime bien imaginer qu'il peut s'agir de la Bête, puisque les deux sœurs désirent des enfants, tout comme elle...
Enfin, le mensonge de l'épisode c'est bien évidemment Béatrice qui a menti à propos de l'aide que pouvait fournir Adélaïde.
EPISODE 7 : The Ringing of the Bell (Le Tintement de la Clochette)(seule bonne traduction de la vf)
Je n'aurais pas grand chose à dire de cet épisode, car la partie la plus importante pour moi, c'est bien celle des Tortues Noires et j'en parlerais plus loin.
Sinon en soit, je l'aime beaucoup car il est assez sombre et fait franchement peur. Quand Lorna se transforme en démon elle est terrifiante, pas de la même manière que la Bête qui l'est parce qu'on ne la voit pas (la peur du mystère tout ça tout ça), mais bien parce que ses attributs sont effrayants : peau pale, yeux sombre avec un point blanc, cheveux qui volent, dents horriblement carrées...
De plus, il y avait une croyance à l'époque où l'on célébrait Samhain (l'ancêtre d'Halloween), c'est que faire tinter une clochette permettait d'effrayer les mauvais esprits, chose que met ici en action Tatie Murmure.
En parlant d'elle, son personnage est assez spécial, mais là encore, j'y reviendrais plus tard en parlant des Tortues. En revanche, je ne peux m'empêcher de me demander pourquoi elle n'a jamais utilisé la clochette pour bannir l'esprit elle-même... Soit elle ne savait pas qu'elle pouvait le faire, soit elle avait vraiment peur que Lorna parte.
Sinon, il est bon de noter qu'à la fin, lorsque l'esprit sort du corps de Lorna, elle tombe au milieu d'un bouquet de myosotis : le myosotis symbolise l'amour éternel, qui pourrait être celui naissant de Wirt et Lorna, mais il est aussi le symbole de la journée des enfants disparus. Or, dans un des premiers scripts, Wirt et Greg étaient censés disparaître de Halloween jusqu'à Noël, se qui équivalait au temps de leur passage dans l'Unknown.
De plus, en anglais, le myosotis se dit ''forget-me-not'', qui signifie « ne m'oublie pas », petit message envers les deux personnages pour ne pas qu'ils ne s'oublient.
Un petit détail marrant, c'est quand Greg monte à l'étage, il n'est pas effrayé par Tatie Murmure, mais par Jason qui est en train de manger la petite clochette : si on écoute bien, on entend le bruit de cloche et un petit rot de grenouille.
En parlant de détail, pour bien appuyer le fait que je ne fais pas que extrapoler tout le temps mais que les créateurs sont méticuleux : Wirt utilise une chaise pour bloquer la porte. Dans les premiers sketchs, la porte disposait d'une poignée ronde, et la chaise la bloquait. Or, la poignée ronde était trop moderne pour le monde qu'ils voulaient dépeindre et ils ont passé beaucoup de temps à essayer de trouver comment une chaise pouvait bloquer une porte sans poignée ronde, avant de finalement opter pour la poignée qui laisse passer le dossier de la chaise.
Enfin, le mensonge de l'épisode c'est évidemment que les garçons pensaient l'antagoniste être Tatie Murmure alors que c'était Lorna.
EPISODE 8 : Babes in the Woods (Les Enfants dans la Forêt)
Aaaahhh, le vilain petit canard ! Si je dis ça, ce n'est pas parce que l'épisode est mauvais mais parce que je n'ai pas d'affinité particulière, je le trouve plutôt ennuyant. Malgré tout, il est bourré de petites choses à regarder.
Déjà, le nom de l'épisode, « Babes in the Woods », est le nom d'une histoire très connue en Angleterre, qui raconte comment un oncle abandonne ses deux neveux dans la forêt afin d'avoir leur argent. Les deux enfants errent des jours dans la forêt avant de finir par mourir et être recouverts sous des feuilles. Ça vous rappelle quelqu'un ?
Il y a aussi une chanson datant de 1916, par Jerome Kern, intitulée de la même manière et qui parle de rêve, tel le rêve de Greg qui fait l'épisode.
Greg part donc dans ses rêves afin de trouver une solution pour que lui et son frère puissent rentrer chez eux. A l'arrivée de ce monde imaginaire, il est accueilli par différents personnages, et notamment un canard, un lapin et une pizza, qui sont des costumes portés par les camarades Wirt à la fête d'Halloween. Il se trouve aussi une de ces fameuses tortues noires, et un personnage qui ressemble étrangement à Wirt et qui porte une lanterne...
Ce monde imaginaire est fait pour ressembler visuellement à des vieux dessins animés des années 30 et oh bon sang que ça y ressemble. J'ai toujours trouvé ces courts métrages très creepy et dérangeant, et même si l'effet est un peu atténué ici, ça reste assez spécial. D'ailleurs, pour encore plus montrer cet effet, il n'y a quasiment pas de jaune dans ce monde, notamment parce qu'à l'époque, il était très cher d'utiliser certaines couleurs et le jaune s'en retrouvait disparu.
Évidemment, le Vent du Nord, qui est personnifié ici par un nuage (qui me rappelle sacrément celui de Mario 64, bon sang qu'il était énervant lui) est un gros symbole dans toutes les cultures, indiquant le vent froid qui souffle et amène le plus souvent la pluie, le froid et l'hiver. Et, en effet, dans cet épisode, l'automne laisse place à l'hiver, il neige à gros flocons et la forêt en devient toute blanche.
Maintenant, comme je l'ai dis plus haut, les garçons étaient, dans un ancien script, censés avoir disparu jusqu'à l'hiver, donc cela montre qu'ils sont depuis longtemps dans l'Unknown. Mais je pense aussi que, métaphoriquement, ça montre l'état d'esprit de Wirt qui perd espoir, donc qui abandonne et finalement, meurt. De même, n'oublions pas que les deux frères sont dans l'eau et cela peut montrer qu'ils sont en train de souffrir du froid, de l'hypothermie.
Enfin, la Reine des Nuages (et pas des Neiges) apparaît et on le comprend plus tard, elle sera celle qui dirigera Greg vers la Bête. Maintenant, réfléchissons un peu : pourquoi offrirait-t-elle une telle chose à celui qui a sauvé son royaume ? A mon avis, c'est tout simplement que la Bête a envoyé ce rêve à Greg, incarnant tous les personnages. De plus, qui ne nous dit pas que ces habitants, qui semblent étranges, ne seraient pas les personnes que la Bête a déjà transformé en Edelwood ? Des personnes tout aussi prisonnières que celles de l'Auberge ?
L'épisode se termine avec un côté extrêmement sombre, Greg croyant que la Bête peut l'aider, pendant que Wirt se rend compte de ce qu'il a fait et finit dans un lac gelé. Mmmh le clin d’œil à la suite...
Oh j'ai failli oublié, le mensonge ici, c'est celui que fait la Bête à Greg, qui lui promet de l'aider à rentrer chez eux...
EPISODE 9 : Into the Unknown (Dans l'inconnu)
Cet épisode est intitulé « Into the Unknown ». On pourrait croire qu'il ne fait que expliciter comment les frères sont arrivés dans l'Unknown mais je pense que ça métaphorise surtout l’état dans le quel on est plongés, nous, spectateurs, quand on voit cette épisode, puisqu'on est littéralement dans l'inconnu, on ne sait pas pourquoi on est dans le temps présent...
L'épisode démarre directement sur Wirt, dans sa chambre, avec une chanson en fond :
« The angels have gone / Les anges sont partis
Songs have gone silent / Les chansons se sont tues
You're sinking like a stone / Tu coules tel une pierre
Before the tide. / Avant la marée.
The river runs cold / La rivière devient froide
The fight is over / Le combat est fini
Still the haunted ruins of night call your name / Mais les ruines hantées de la nuit t'appellent quand même».
Si on la met en lien avec la chanson de Jason dans l'épisode 6, et les événements qui arrivent après, on peut en conclure que la chanson raconte les événements qui se déroulent au moment où les garçons tombent dans le lac. En effet, si les anges sont partis et ont cessés de chanter, on peut rapprocher ça au fait que ce soit la nuit d'Halloween. Celui qui coule, c'est Wirt, et le vers « avant la marée » signifie de façon plus métaphorique, avant que les vagues n'arrivent. Or, on l'a vu plus haut, les vagues sont une métaphore pour dire que les ennuis arrivent, que les garçons vont aller dans l'Unknown.
On a vu aussi dans l'épisode précédent que Wirt et Greg étaient en train de mourir de froid (l'un parce qu'il est en plein milieu de la tempête, l'autre parce qu'il est tombé dans un lac gelé, mais aussi parce que dans la ''réalité'', ils sont tous deux au milieu d'un lac), le combat fini rapporte à celui de Wirt qui a laissé tomber l'idée de rentrer chez lui, les ruines hantées symbolisent le cimetière, et les voix qui appellent le nom de Wirt sont celles de ses camarades qui le cherchent.
Dans la chambre de Wirt, on peut aussi apercevoir :
Un bouquin sur l'architecture intérieure, qui explique comment il sait quelle est l'architecture des deux manoirs dans l'épisode 5.
Un train. Un thème très récurant.
Un hibou, qui est, durant la nuit de Samhain, un esprit censé accompagné les âmes des défunts dans l'autre monde.
L'Hereford Mappa Mundi, qui est la carte la plus grande jamais conservée depuis l'époque médiévale. Elle représente aussi bien le monde en termes géographiques qu'en termes spirituels : un peu comme le monde de la série, que l'on peut voir comme une série simple ou une série avec énormément de clin d’œils, foreshadowing et références.
Ce qu'on apprend en plus dans cet épisode, mais qu'on se doutait déjà, c'est que Wirt n'aimait pas franchement son petit frère. Quand Greg lui demande si il veut « aller chercher des grenouilles comme [il] a promit de le faire mais ne l'a toujours pas fait », on comprend facilement que Wirt a promis ça pour que son petit frère le laisse tranquille. On voit qu'il se fiche de Greg, que ce dernier l'agace et qu'il ne comprend pas comment il peut aller au milieu des gens et leurs demander n'importe quoi, sans réfléchir.
C'est vraiment dans cet épisode qu'on comprend que Wirt exagère énormément de truc, et c'est parfaitement montré à la fin, quand Sara trouve la cassette : la tête qu'il fait est hilarante et permet de montrer qu'il a trop peur des conséquences.
Mais la grosse révélation de cet épisode, encore plus que le fait que les garçons viennent de notre époque, c'est que la théière de Greg est censée représenter un éléphant. En voyant ça, les personnes avec qui je regardais la série et moi même on a tous fait un « Aaahhh ! » parce que oui, il faut le comprendre, et l'idée est si géniale et mignonne !
On voit aussi que c'est en entrant dans la maison où a lieu la fête que Greg a entendu quelqu'un parler du jeu « One old cat, two old cats ».
Les jeunes vont ensuite dans un cimetière pour se raconter des histoires et boire des jus appropriés pour leurs ages (ce qu'ils font réellement, ils boivent du jeu), et le nom du cimetière est « Eternal Garden ».
En voyant ça, je me souviens m'être exclamée « Over the Garden Wall ! » parce que là encore, d'un point de vue littéral, il explique totalement le nom de la série : les garçons vont sauter du mur du cimetière et se retrouver littéralement « over the eternal garden's wall », « au-delà du mur du jardin éternel ».
On découvre enfin comment Jason Funderburker a été trouvé.
D'ailleurs, regardons un peu son cas : la grenouille est très souvent un symbole de renaissance, de renouveau, des mystères de la vie, ainsi que la purification spirituelle.
Ai-je besoin d'expliquer en quoi tout ça se raccorde à la série ? C'est après l'avoir trouvée que Greg et Wirt commencent leur voyage pour repartir sur de meilleures bases entre eux, qu'ils se renouvellent, et surtout, ils font ça dans un lieu mystérieux.
Enfin, Greg dit qu'ils doivent la nommer, et Wirt s’énerve en disant qu'il ne veut pas. La grenouille n'aura un nom que quand Wirt s'y impliquera.
Mais voilà qu'un train arrive, le fameux train que l'on entend après chaque fois que le titre d'un épisode apparaît. Le train va précipiter les frères dans ce lac, sur une certaines chanson :
« There's an old black train a-comin' / Il y a un vieux train noir qui arrive
Scraping long the iron / Grinçant sur le chemin de fer
You don't need no ticket, boys / Vous n'avez pas besoin de ticket, les garçons
It'll take you when it's time. / Il vous prendra quand le temps sera venu.»
Bon, je n'ai pas de gros dessin à faire ici, le train noir évidemment représente la mort, qui prend les garçons quand leur temps est venu.
D'ailleurs, il faut savoir que dans le premier script, celui de Tome of the Unknown (non pas l'épisode pilote du même nom disponible sur youtube, c'était vraiment le script originel), l'histoire était celle de Wirt et Greg qui montaient dans un train la nuit d'Halloween, les amenant vers la mort ; les garçons s'en rendent compte et sautent à mi-chemin, dans un monde tel les limbes, ni le monde des vivants, ni celui des morts.
Perdus dans des bois sombres, ils rencontraient le Bûcheron qui leur remettait un livre contenant toutes les histoires qu'ils allaient vivre dans l'Unknown, le fameux « Tome of the Unknown ». Ils devaient vivre toutes ces histoires, avec un oiseau nommé Béatrice, afin de parvenir à rentrer chez eux.
Ils réussissaient à un moment donné à retrouver le train qui les avait amené ici et rentraient chez eux. Cependant, l'endroit où ils revenaient n'était en fait créé que par leurs souvenirs et n'était pas réel : le Bûcheron les ramenaient dans l'Unknown. Après ces aventures, ils se rendaient compte que le Bûcheron parlait à la Bête (qui ressemblait beaucoup à un diable à l'époque) et que les deux écrivaient des histoires dans le bouquin à l'infini. Les trois personnages décidèrent alors de voler le livre, métaphoriquement, faire face à leurs problèmes, afin d'écrire la fin de l'histoire et rentrer chez eux.
Tout ça pour dire que le train, même si dans la culture populaire il symbolise totalement la mort, ici il la caractérise aussi mais c'est de même un gros clin d’œil au scénario originel. D'ailleurs, petit détail mais la lanterne de la Bête est une lanterne de train.
On découvre alors enfin que les garçons ont atterri dans l'Unknown après être tombés dans le lac. Ce que j'aime ici, c'est que si on avait eu cette backstory tout à la fin, on aurait pu se demander si tout était réel, ou bien s'ils ont eu une hallucination dans l'eau. Ici, en nous montrant les causes avant de terminer l'histoire, la série nous le dit : non, il n'y a rien de faux. On ne sait pas ce qu'est l'Unknown et c'est à nous de le découvrir, mais ce qu'on sait, c'est qu'ils vivent réellement ce moment.
On retourne dans l'Unknown et c'est assez marrant mais on dirait que tout ce qu'on vient de voir n'était qu'un rêve de Wirt, qui se réveille au milieu de merles bleus. D'ailleurs, le fait de se serrer dans un tronc est quelque chose que font vraiment les merles bleus en hiver, pour se tenir chaud. Et manger de la terre aussi quand il n'y a plus assez de nourriture.
Un échange assez spécial se déroule alors :
« -You'll be no good to your brother dead. / Tu ne serviras à rien à ton frère si tu es mort.
-I was never any good to him alive either. / Je ne lui ai jamais été utile en vie non plus.
(désolé j'aurais pu utiliser la version française mais Netflix a supprimé la série et maintenant il est impossible de trouver la vf...)
Bref, Wirt ici utilise le passé pour parler de lui en vie. Subtile indication ou preuve que Wirt s'est réellement souvenu des événements qui l'ont mené à l'Unkown ? Parce que, rappelons-le, au début de la série, on apercevait les frères quand ils venaient d'arriver dans la forêt, sans aucun souvenir.
Vous savez par quoi on va finir ? Le mensonge de l'épisode ! Ici il n'est pas vraiment dans l'intrigue mais plus adressé à nous, spectateurs : on se rend compte que les garçons n'appartiennent pas au monde de l'Unknown, qu'ils viennent d'ailleurs...
EPISODE 10 : The Unknown
Attention ici on s'attaque à un gros morceau.
Déjà, pour commencer l'épisode, on voit Greg av
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Créée
le 19 oct. 2020
Critique lue 1.4K fois
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