Eh bien oui, je mets la généreuse note de 7 à La Petite Maison, série épouvantable par beaucoup d'aspects cuculs, conservateurs et de tout ce qu'on voudra, je tomberai d'accord à 100%. MAIS, gamine dans les années 70, j'avais adoré cette série, la famille Ingalls et tous ses bons sentiments dont j'étais alors très bonne cliente. Mes proches avaient l'habitude de guetter mes larmes pour se marrer un bon coup, ma sensibilité aux petits drames du monde des Ingalls révélant tout l'intérêt de la série...
Alors j'ai lutté. Je m'efforçais de ne pas pleurer mais, peine perdue, je m'étranglais, pour finir par lâcher le sanglot que j'avais durement tenté de réfréner.
Et un jour, j'ai compris.
Evidemment, ma sensibilité lacrymale ne s'arrêtant pas à La Petite Maison dans la prairie, j'ai décidé d'étudier ce qu'il se passait lorsque je voyais un film ou une série et que je me mettais à pleurer. Quel meilleur terrain pour s'atteler à la tâche que celui de la prairie ? Et, là, j'ai découvert la musique. Révélation. Mais oui : la musique, les violons... C'était donc ça ! Un truc physiologique qui, si vous avez quelques dispositions, vous fait sortir presque automatiquement de l'eau par les yeux.
Aujourd'hui, je pleure toujours lorsqu'il y a des violons, une musique placée à l'endroit où on veut vous (me) faire pleurer, mais j'arrive à ne rien ressentir, à garder la tête froide, à ne plus être manipulée (ou seulement quand je le veux bien). Les larmes qui coulent n'ont plus rien à voir avec l'affect, elles ne sont qu'un réflexe pavlovien répondant au conditionnement mis au point dans les cuisines d'Hollywood.
J'ai développé un véritable radar à manipulation émotionnelle, tout ça grâce à La Petite Maison dans la prairie. Cette leçon vaut bien une bonne note, sans doute.