La petite Meh et la petite MIEUX !

Avis sur les trois premières saisons de la Petite Mort, à l'époque de leur diffusion :

Après les gags de la Petite Mort sur le blog de Davy Mourier. Après les trois volumes de la Petite Mort en bd, voici La Petite Mort en dessin animé.

Et... bah voilà, est-ce le fait d'avoir déjà lu une grande partie de la bd ? Est-ce l'absence de surprise, mais j'ai maté la plupart des épisodes de la première saison en disant "Meh."

Je pense que ça viens du fait que je n'ai aucun attachement pour les personnages et pour cause : la petite mort ne cesse d'être le "Chew Toy" du scénario. Tout ce qu'elle ne veut pas faire, elle est obligée de le faire et tout ce qu'elle souhaite lui est renvoyé à la figure. Que ce soit ses espoirs de devenir fleuriste, la fille dont elle est amoureuse, son copain Ludovic, elle ne cesse d'être une victime et de vouloir. Et soit elle est rassuré par des parents trop perchés pour être attachant, soit elle est renvoyé à sa condition par des personnages qui ne l'aiment pas.

Et pour un sujet comme la mort, je trouve que certains gags ne volent pas haut, le dessin animé restant toujours le cul entre de multiples chaises : "ça doit être pour enfant""ça doit être de l'humour grinçant""ça ne doit pas être trop philosophique." Du coup, moi qui ai déjà lu (et écrit) des ouvrages où la mort est un personnage réel (notamment chez Terry Pratchett) je souffle en me disant que ça pourrait aller plus loin. Le fait que je sache aussi comment le truc va se dérouler (adaptation oblige) doit y être pour quelque chose.

Ha, et ça fait un peu mal de l'avouer... mais l'écriture de Davy Mourier à cet autre problème (que j'ai trouvé un poil dans Reboot) c'est qu'elle commence à être datée : Davy est un quadragénaire et du coup, lorsqu'il fait des références geeks, ça parle de Star Wars, de Star Trek, Pokemon, etc... C'est chouette... mais tout le monde les a déjà faites ces références là depuis un bon moment.

Ça a m'a fait ni chaud ni froid mais techniquement c'est bon.

(Et en plus, ça fait plaisir de voir Monsieur Poulpe dans un rôle qui change et qui est posé. J'ai pas reconnu sa voix sur 10 épisode.)

Avis sur la Quatrième saison :

Étrangement la série est revenue pour une quatrième saison nommée La Petite Morte que je trouve bien mieux. Mettant en scène la petite fille de la Petite Mort originelle (devenue fleuriste) elle se concentre sur des thématiques bien plus actuelle et on sent que Davy Mourier à fait appel à une co-autrice, Adriana Soreil, qui a infusé quelque chose de différent : cela va parler de transphobie (le père de la Petite Morte reniant sa féminité) et de violence conjugale.

De plus, le format 8 minutes fonctionne bien mieux pour faire une trame au long cours, d'autant plus que la série donne une plus grande consistance à l'univers posée jusque là (l'ordre des faucheuses, la classe pour les dieux de la mort, etc...) tout en gardant son esprit d'humour noir un peu trashouille et sa parodie d'univers geeks.