Cette série made in Netflix réécrit la révolution française sous une tournure fantastique. Le peuple ne s'y révolte pas uniquement parce qu'il a faim, mais aussi parce qu'il devient le casse-croute préféré d'une partie de la noblesse atteint d'un mal étrange : le sang bleu.
Cette réécriture complétement parallèle et loufoque, nous emmène suffisamment loin du réel (malgré quelques parallèles) pour éviter de pouvoir y trouver la moindre incohérence historique ou locale. L'univers à mi-chemin entre Penny Dreadful et Assassin's Creed Unity (voir de Pacte des loups ?), a une esthétique plutôt bien trouvée et mise en image (à l'image de son affiche).
Et enfin une production française qui évite de nous ressortir d'anciennes "gloires" à la Depardieu et Magimel, et qui préfère s'appuyer sur un casting jeune et plutôt talentueux, qui ne déclame pas son texte comme au théâtre (bon sauf les nobles mais c'est voulu).
C'est assez sanglant, mais le principal défaut c'est que pendant huit épisodes de 45 minutes on a l'impression d'assister à une longue introduction, où l'on subit beaucoup mais où l'on agit pas forcément tout le temps. Certains "mystères" trainent un peu trop en longueur par rapport à ce qu'ils méritent.
A l'image du peuple de France, assez invisible, uniquement représenté par quelques pécores paumés dans une grotte, cette révolution manque de souffle, et cette première saison peine à exister complétement à part entière. On devra se contenter d'un avant goût, d'une petite révolte (la scène des barricades on dirait une petite embrouille de quartier, c'est quoi ce plan tout moisi...), embourbée dans des ralentis et une histoire qui avance aussi vite et subtilement qu'une charrue.
Ca reste un projet intéressant, mais qui va avoir besoin d'une écriture beaucoup plus travaillée, nerveuse et ramassée dans une éventuelle deuxième saison pour convaincre complétement.