Un disney aux chandelles

Alors évidemment, n'oubliez pas d'aller lire ma critique de La vie de palace avant toute chose (https://www.senscritique.com/serie/la_vie_de_palace_de_zack_et_cody/critique/284465196

Nous voilà donc quelques temps après la Vie de palace. Et dès les premiers épisodes, on sent immédiatement que la Vie de croisière entend s'orienter différement de la série précédente.

Les acteurs ont tous grandi (sauf le personnage de Mosby chez qui ça ne se voit pas vraiment évidemment), et les preoccupations des scénarios aussi.

Bien que la série réussisse toujours aussi étrangement à associer poncifs éculés et originalité, on constate de plus en plus une volonté d'avoir des scénarios plus construits que La Vie de palace.

De nouvelles dynamiques sont mises en place à partir des différentes relations entre personnages, et c'est sans doute la grande force de la Vie de croisière. Bien sûr, certains de ces personnages demeurent des side-kick souvent chiants (Woody à tout hasard), mais on sent une vraie authenticité dans les rapports que les protagonistes développent entre eux.

Du coté des personnages féminins, on notera que le personnage de London n'évolue pas énormément, du moins pas autant qu'elle pourrait. Ses comportements sont souvent dépendants du scénario et elle est à mon sens bridée par le cliché sur patte qu'elle incarne (sans mauvais jeu de mot).

L'ajout de mademoiselle Tutweiller n'est pas une mauvaise chose, concrétisant un peu plus la vie quotidienne à bord de la croisière. Cependant, on regrettera là-aussi la faible subtilité du personnage bien que tout ne soit pas à jeter. La relation avec Mosby n'est pas mauvaise, et les gags autour de sa vie sentimentale sont parfois très drôles.

Au final, le personnage féminin qui s'en sort le mieux est sans surprise celui de Bailey. L'actrice est très convaincante dans le rôle et on a enfin une vraie richesse en terme d'histoire du personnage.

Chez les personnages masculins, en dehors de celui de Woody, le personnage de Junior, arrivé en saison 2, n'est pas mauvais mais porte aussi les défauts d'écriture inhérents à la série. Comme pour la Vie de palace, le trio Jumeaux-Mosby est donc encore celui qui tire son épingle du jeu. Sauf que cette fois-ci, les personnages sont extrêmement bien développés, surtout les jumeaux. Zack n'est plus que le cancre farceur, et Cody n'est pas uniquement un intello craintif. Ces traits demeurent, mais de nombreux ajouts viennent en faire des héros réalistes. Zack gagne en maturité, et son rapport aux filles est très intéressant. L'humour autour de son machisme, très irreverencieux, fonctionne bien.

La vraie force de la série demeure cependant Cody, haussé au rang de héros principal à travers son histoire d'amour développée tout au long de la saison 2. On explore un peu plus sa personnalité et ses troubles (qui à mon sens sont légèrement autistiques), et cela se marrie bien avec une histoire d'amour crédible et plutôt touchante. L'humour autour de ce couple est sans doute la vraie force de la Vie de croisière, si bien que le scénario pousse un peu trop lorsqu'il est question de la rupture entre les deux. Certains comiques de situation restent très drôles par rapport à ça, mais le personnage de Cody montre alors quelques limites.

Cela peut sembler étrange de s'investir autant dans cette série, mais je dois avouer avoir ressenti un peu de tristesse après le dernier épisode. La vie de croisière se regarde très facilement, reste plaisante à suivre et présente parfois des épisodes de très bonne facture. On pourra toujours déplorer un manque évident de subtilité, mais l'histoire d'amour développé à côté vient apporter un vent de nouveauté par rapport à La vie de palace.

Je ne ferai pas de critique sur le film en dehors d'ici. Le long métrage venu clore la série n'est pas mauvais sans être transcendant. Les personnages sont à peu près respectés et le comique de situation marchait plutôt bien. Néanmoins, on voyait les ficelles à des kilomètres. Reste donc encore une fois la vraie force de cet univers, ses personnages attachants et un Cody Martin auquel il m'est pas mal arrivé de m'identifier. Peut -être est-ce pour cela finalement, que je me suis autant investi dans Zack et Cody. Cole Sprouse est un excellent acteur et le personnage auquel il a donné vie est un de mes préférés, toute sitcom confondue. Malcolm est la sitcom la plus qualitative, mais en terme de personnages, force est de constater que Zack et Cody en présentait de bien plus sympathiques.