Une chouette adaptation plombée par l'omniprésence de la voix-off et la lourdeur de certains descriptions. Arleston aime un peu trop s'entendre parler (ou ne se sentait plus pisser c'est selon ^^) mais je ne suis pas certain que sa présence en tant que scénariste sur ce projet était vraiment bénéfique; peut être y avait-il une forme d'affection de sa part aux vieux feuilletons radiophoniques de ses jeunes années mais cette transposition de la bande dessinée semble ainsi rater le coche de mettre l'atmosphère sonore au premier plan en décrivant chaque moulinet d'épée de Lanfeust ou la moindre créature qui croise le chemin de nos héros; Gérard Darmon est un excellent narrateur et certaines répliques font mouche mais l'immersion de l'auditeur est sans cesse interrompue par ses commentaires constants, même lorsqu'ils s'avèrent un brin superflus.
C'est bien dommage car c'est du tout bon pour le reste : les compositions musicales sont excellentes et parfaitement adaptées à la tonalité enjouée et dynamique de la bande dessinée; le Sound Design est de très bonne facture (mention spéciale au feedback auditif des pouvoirs, sorte de transition Super Saiyan à l'oreille) et l'interprétation globale est également convaincante (même si un peu plus perfectible sur les (rares) moments plus dramatiques du récit). Et on peut également saluer l'extrême fidélité de ces épisodes audio à leurs modèles de papier; chaque case de la bande dessinée y est retranscrite avec minutie, chaque réplique est présente et l'intrigue s'accompagne même de certains changements mineurs, parfois assez lourdingues mais parfois aussi bien pensés.
Bref, pas de quoi bouder votre plaisir si vous affectionnez l'univers de la bande dessinée, d'autant qu'il s'agit probablement de sa seule adaptation honnête à l'heure actuelle; dommage néanmoins que toute cette qualité sonore soit constamment mise en retrait par cet usage un peu désuet de la voix off; de nombreuses séries audio ont démontrées leur habilité ces dernières années à véhiculer un récit tangible, uniquement par l'ambiance sonore et les dialogues et nul doute que Lanfeust avait de quoi tirer également parti de cet enthousiasmant procédé.