De la sueur et des paniers !

Qui pour un match au playground du coin ?

À la fin de chaque épisode, j'ai une envie soudaine de commander un maillot NBA, des Jordan hors de prix et d'aller sur le playground de mon quartier tirer des 3 points avec du Kendrick Lamar dans les oreilles. Tout ça malgré un niveau d'adresse balle en main proche du néant.

Greg Whiteley, Daniel McDonald, Adam Leibowitz, les créateurs de de Last Chance U et Cheers ont une formule imparable. Utiliser un sport, ici le basket, pour parler de l'Amérique, de sa jeunesse, des laissés pour comptes, du passage à l'âge adulte, et surtout nous raconter des destins d'hommes. Tel Xavier Pincemin aux fourneaux, la recette est maitrisée à la perfection. Les showrunners alternent entre intimité, des tranches de vie autour de personnages attachants, et moments de tensions épiques et nerveux, avec les entrainements et les matchs. Le terrain de basket est une extension des drames humains qui se passent dans la tête de chaque protagoniste. Ce qui rend chaque dunk, chaque panier, chaque regard entre coéquipiers intense et porteur de sens.

Le storytelling des épisodes et des deux saisons est parfait. Pas besoin d'un scénario complexe. Pour une série documentaire réussie, il vous faut :

- une équipe avec de jeunes qui jouent leur dernière chance pour atteindre leur rêve (mention spéciale pour la team complotiste)

- un coach charismatique en mission tant sportive que spirituelle qui va détruire les oreilles de ses joueurs

- un enjeu clair et crucial pour tous : réussir la saison pour être recruté et partir de cette école de seconde zone

et vous saupoudrez le tout

- d'un montage efficace

- d'une BO aux petits oignons (Kendrick Lamar, Nipsey Hussle, A Tribe Called Quest, ...)

Même si parfois, une fois la recette connue, l'effet de surprise disparait : l'apparition d'une musique motivante en milieu du match annonçant une révolte et une victoire. Là n'est pas le plus important.

De la sueur, des tripes et des hommes qui se battent, tant sur le terrain que dans leur vie.

PS : Si vous ne connaissez rien au basket, aucun problème. Il faut juste savoir que pour marquer des points, il faut faire passer la balle dans un panier et que si on a moins de points que l'équipe adverse à la fin du match, c'est une défaite, et ça, ce n'est pas cool du tout.