Un charme et un ennui !

Je vais sans doute regarder la série jusqu'au bout, j'en suis au sixième épisode. Les dessins sont beaux et on ne peut que fortement apprécier les jeux avec l'éclairage, ce qui en plus est lié étroitement au scénario. Au début du deuxième épisode, il y a par exemple, une image fixe du système de défense avec une immense voûte en demi-cercle, elle est soudainement fortement éclairée par un projectile et une explosion, puis le flash retombe, quelqu'un criant "le système de défense!" image de son visage en insert. Il y a plusieurs autres images où l'éclairage compte avec ce ciel particulier de monde apocalyptique et il y a les lumières de la ville, la nuit, une espèce de Shanghai futuriste, Neo Shanron. Le charadesign des personnages est en revanche bien dégueu. La princesse avec sa poitrine de vache à lait est hideuse et hideuse même de visage. Il y a une héroïne qui sait se battre, elle est moche, les hommes aussi sont moches, le héros principal et l'assistant de la princesse ont des mèches rouges ultra laides, etc. Puis, il y a un miracle, le charadesign de Chloé, elle a une tête un peu plus longue et un rond de nez particulier mais très fin, un écart des yeux finement réglé, ses yeux n'étant pas des massés détaillés, je pense que l'harmonie vient des proportions des distances. En tout cas, le visage de ce personnage est beau et ne se confond pas avec d'autres visages. En revanche, c'est la tarée de service qui crie son contentement de manger et les amabilités. Elle sert aussi à ramener le héros principal à une réalité des choses de la vie quotidienne, le héros principal étant quelque peu autiste, ce qui justifie la blague des clauses d'un contrat familial entre lui et cette fille qu'il a prise en charge, mais le problème c'est que ce n'est pas justifié au plan du scénario. La situation est d'une guerre pour sauver le monde en gros, donc les rappels à la réalité de la fille face à un autiste qui bosse pour le combat en mangeant, ce n'est pas à sa place dans l'histoire.
Les absurdités sont à d'autres niveaux dans le scénario. D'abord, c'est le héros principal qui est le seul survivant parmi les gens directement responsables de l'apocalypse planétaire. Il est même le deuxième responsable. Ils ont essayé de lancer un réacteur quantique sans trop savoir ce qu'il y avait dedans et ils ont bousillé la planète. Et le gars, il dit que maintenant il veut protéger, mais dans le fond il en a rien à battre, il demande pas pardon, il grignote tous les biscuits qui lui passent sous la main, il est nonchalant, il parle en mangeant à ceux qui l'emploient. Bref, on a une histoire et un héros principal, mais les deux ne se rencontrent pas. Le gars, il aurait pu être condamné à mort sans que personne n'y trouve à redire, et on se demande même comment il a pu échapper à la colère de la foule. On nous fait avaler des couleuvres, c'est le héros, il se dévouait pour rattraper le réacteur quand il y a eu la catastrophe, et maintenant il va sauver tout le monde avec un robot nourri d'une énergie on ne sait trop d'où venue d'ailleurs. Mais, quand on voit ses actes et sa nonchalance, on se dit que moralement ce mec il ne vaut rien, il n'a aucune âme, aucune dignité, aucun sens des responsabilités, aucune culpabilités, c'est la merde humaine absolue qu'on fait passer pour un héros.
D'autres choses seront sans aucun doute révélées au-delà du sixième épisode, mais il y a d'autres incohérences de folie. La princesse a soutenu le projet du réacteur, elle aussi est coupable. On est surpris du clivage qui ne fait que rejeter la faute sur le scientifique héros du récit. Si elle a dû être couverte, on aimerait entendre un peu plus les critiques dans l'entourage.
Enfin, l'explosion quantique a entraîné une mutation des animaux, des végétaux qui deviennent en partie des machines. L'alimentation dans ce monde me laisse du coup un peu perplexe. Mais la grosse anomalie, c'est que, donc, on a un reliquat d'êtres humains qui affrontent des animaux mutants robotisés. Je passe sur la vitesse d'évolution de la science de ces humains et sur leurs possibilités de se fournir en tout en n'occupant plus guère l'espace planétaire, car, ce qui m'impressionne, c'est qu'ils sont restés normaux alors que les animaux ont muté. Les humains sont des animaux, oui ou non ? Des êtres vivants, oui ou non ? C'est quoi, ce clivage ? Ensuite, on se marre. Les animaux sont hyper rares. Une baleine mutante devient un animal terrestre, bon ok c'est rare, mais le crabe géant et le faucon pèlerin aussi sont en exemplaires uniques. Cool, Raoul ! On sent bien l'animé qui se contrefiche de la vraisemblance et qui part dans ses délires à la mords-moi-le-noeud. Ensuite, ces animaux mutent rapidement : un personnage dit même qu'ils font en quelques années ce qu'ils n'ont pas fait en des millions d'années d'évolution, et cerise sur le gâteau c'est que ces mutations ont l'air de concerner plus volontiers des animaux à reproduction lente ou modérée, alors qu'on voit quand même souvent l'image d'un rat robot qui devrait donner l'idée de ce qu'est une prolifération rapide. Peut-être que les gens qui ne sont pas sensibles comme moi à ce genre de problèmes n'auront pas de gêne à regarder le récit, mais il faut encore ajouter qu'il est lent et ennuyeux. L'animation des combats, quand il y en a, est tout de même vive et stylée, sachant que à la base je ne goûte pas le genre "méca" à tel point que je ne sais même pas comment ça s'écrit. Les Transformers très peu pour moi !
Bref, la série a un charme, mais je m'ennuie sévère et je suis trop sensible à toutes les anomalies du monde créé, à tout ce qu'il manque pour m'y faire croire, à l'incohérence des relations entre les personnages, et tout ça, quoi !