Lastman, je suis tombé sur cette série par hasard, et je n'ai pas réussi à en décrocher une seule seconde.
Ce dessin animé mêle une quantité de genres qui en fait un bouquet d'une rare complexité, de l'horreur en passant par le comique, un humour de punchline cynique et viril qui rappelle les années 80', il passe aussi par le polar noir, en dépeignant une ville imaginaire qui est gangrénée par la drogue, la violence, et corrompu jusqu'au plus haut sommet. Avec des icônes comme la femme fatale, le beau gosse bagarreur, le flic sombre, la pègre et j'en passe.
Ce décor assez classique est surplombé par un genre fantastique où ce monde est lié à un autre monde, différent, fait de magie, rappelant l'âge médiéval, mais pas glamour pour autant.
Dans cet univers déjà déjanté, les intrigues qui y sont construites le sont tout autant. On y voit alors l'histoire d'un jeune homme facétieux, Richard Aldana, qui aime se battre, se fou de tout et a le verbe titilleur. Ce personnage sympathique va être pris dans un tourbillon d'intrigues qu'on découvre au fur et à mesure, plus ou moins en même temps que lui.
Il y a du suspens, des questionnements, de la baston, du sexe et des punchlines à foison. Seulement, la série parvient à ne pas tomber dans ces facilités et offre une intrigue d'une rare complexité et il faudra s'accrocher, parce que le rythme est effréné. Chaque épisode est l'occasion d'une satire, des médias mainstream, de la politique, de la virilité, de l'art... Cet autre niveau de lecture offre des scènes qui satisfont l'insatisfait que nous sommes, en caricaturant un monde que l'on connait trop bien, le nôtre.
Richard Aldana, avec sa prose moqueuse et son incroyable talent pour la boxe et le combat de rue, nous offre alors des scènes cathartiques mémorables, dans lesquelles il calme une série de gros c******, et rien que pour ça, ça vaut le coup de la regarder.
La saison 2 est assez différente, chaque épisode, de 45 minutes cette fois-ci au lieu de 13 pour la saison 1, raconte ce qui arrive à la suite de la saison 1 pour chaque personnage. Les chronologies sont superposées, et l'intrigue se déroule sur 8 ans environ, ce qui nous permet de comprendre en détail et avec une pluralité de point de vue, ce qu'il se passe dans les deux mondes. Ce choix est assez audacieux, mais pour autant on ne sent pas du tout de répétitions ni de déjà vu, chaque épisode est l'occasion de nouvelles intrigues toutes aussi passionnantes les unes que les autres, avec même une révolution féministe qui pose des questions particulièrement intéressantes.
Et là aussi il faut s'accrocher, là où la saison 1 offre une time line linéaire qui peut se comprendre en une seule fois, la saison 2 nécessite à mon avis deux visionnages, car il est difficile de repérer le positionnement exacte de chaque épisode dans la chronologie.
Bref, à voir absolument, c'est trop bien !